La vie d'une Quiche

Trop prévisible...

Je me suis rendue compte que depuis pas mal de mois je me mets trop facilement les gens dans la poche. Sérieusement, il suffit d’une ou deux heures de discussion et les gens ne me lâchent plus. Je ne fais jamais le premier pas et ça a quelque chose de lassant en fin de compte. Parce que c’est à cause de ça que je pense que tout me tombera toujours tout cuit dans la bouche. Je n’ai jamais besoin de faire d’effort, mais genre, jamais jamais. Même avec Felon c’était trop facile. Bien sûr, j’allais lui parler moi-même comme une grande, mais c’était parce que je savais qu’il était là et qu’il serait dispo. C’est le problème des gens, ils sont toujours dispo. Du coup, j’ai l’impression qu’ils ne parlent qu’à moi. Et loin de me flatter, cette idée me dérange étrangement.

En fait, j’aime pas avoir l’impression qu’on me fait confiance et qu’on est dépendant de moi. Pas vraiment "dépendant" dans le sens "toujours accroché à mes basques" mais plus "dépendant" dans le sens "quand je ne donne pas de nouvelle, ça les blesse". Parce que d’un côté, devoir donner de mes nouvelles, ça me contraint en quelques sorte et ça me responsabilise du coup. Et je déteste les responsabilités. Je déteste qu’on se repose sur moi pour faire quelque chose. Pas parce que je n’aime pas aider les gens, bien au contraire, mais c’est toujours la peur de décevoir qui m’anime. La peur de ne pas savoir faire. La peur d’avoir la flemme de le faire et du coup de le faire à la dernière minute et donc de faire n’importe quoi. Surtout cette peur là en fait. Je suis une flemmarde, ça devrait être de renommée mondiale désormais, et donc, je n’aime devoir faire quelque chose à une date précise. Ça doit être pour ça que j’ai toujours eu autant de mal à respecter les délais des dm ou des exposés…

Le truc, c’est que je n’étais pas comme ça quand j’étais petite. Bien au contraire. Petite, je pouvais m’y prendre des mois à l’avance pour préparer un exposé. Tout était réglé au millimètre près, à la seconde près. Pareil, je faisais mes devoirs toujours en avance. Je prévoyais même les devoirs que les maîtresses pouvaient éventuellement me donner à faire… Tout ça pour avoir plus de temps après pour lire et écrire.

Je crois que j’ai perdu tout ça à partir de la cinquième. Quand j’ai eu mon premier ordinateur. A partir de là, j’ai toujours tout bâclé pour passer plus de temps sur mon ordi… En fait, je dois avoir un vrai problème d’addiction… C’est la première fois que je me l’avoue réellement. En même temps, on ne peut pas vraiment parler d’une addiction, parce que je me passe très bien de mon ordi si je n’en ai pas, mais par contre, il faut que mon ordi soit en parfait état parce que si ce n’est pas le cas, j’avoue être totalement obsédée par ça. Néanmoins, si mon ordinateur se trouve loin de moi géographiquement parlant, je m’en passerai sans problème, mais s’il est proche de moi, je ne pourrais résister à la tentation d’en faire. Mon problème, c’est que j’ai toujours très mal résisté à la tentation… C’est pour ça que quand on me met un garçon à mon goût entre les pattes, je n’hésite pas à en profiter… Pareil pour la nourriture. S’il n’y en pas, logiquement, je m’en passe. Par contre, si je sais qu’il y en a, je ne pourrais pas m’empêcher de manger. Que j’ai faim ou non.

Je dois avoir un problème de contrôle, ou quelque chose comme ça. Je suis trop mes impulsions. Quand j’ai envie de quelque chose, je ne m’en prive pas dans la mesure du possible. C’est aussi bête que ça. Et quand je n’ai pas envie de faire quelque chose, je n’arrive pas à me forcer à le faire. Si je le fais, c’est forcément parce qu’une partie de moi me pousse à le faire, mais quand cette partie n’en a pas non plus envie, alors impossible de me faire changer d’avis.

Bref, au départ, je voulais juste dire que ça commençait un peu à m’agacer que les gens m’apprécient aussi facilement. Je ne sais pas pourquoi, mais du coup j’ai l’impression que si autant de gens m’apprécient de façon superficielle, alors je n’arriverai pas à trouver quelqu’un qui m’appréciera entièrement… C’est stupide comme idée, mais c’est l’impression que j’ai : on ne peut m’apprécier que si on ne me connait pas vraiment. Pour le moment, ça se confirme si on oublie la famille et les amis (j’aime ma manie à effacer systématiquement quand j’écris d’abord "amis" puis "famille" pour le mettre dans le "bon sens"...)