La vie d'une Quiche

Assez sage pour le bonheur

J’ai finalement réussi à faire ce que je devais faire. En même temps, j’y arrive toujours, je ne vois pas pourquoi cette fois ça aurait été différent. Bref, du coup, comme j’ai terminé, j’ai re-eu le temps de m’ennuyer et du coup j’ai fait un petit test openask sur Fb. Ces tests sont bidons, enfin, pas vraiment bidons, mais ultra généraux, il n’empêche que, quand j’aime bien le résultat, je les garde tout de même dans un coin de ma tête… J’ai donc fait un test pour mesurer mon niveau de bonheur actuel et sans surprise, je suis tombée sur ça :

    Heurese à 99% : Epanouie, Cynthia sait positiver et rester optimiste, voir le bon côté des choses, prendre la vie comme elle vient et se contenter de peu : les petites et merveilleuses joies simples du quotidien. Si Cynthia est heureuse, c’est aussi (et peut-être surtout) parce qu’elle est philosophe : Cynthia est assez sage pour être douée pour le bonheur !

Et bizarrement ou pas, la petite description me parle. Parce que finalement, c’est vrai, pour pouvoir être heureux, soit il faut être parfaitement ignorant (ce qui n’est pas mon cas, malheureusement ou non), soit il faut être un minimum philosophe pour savoir prendre du recul. Et je me situe plus dans cette catégorie là.

Non parce que, concrètement, à mes yeux, le monde est foutu. D’un autre côté, c’est normal. Rien n’est éternel. Les choses finissent par disparaître et la Terre et l’humanité ne feront pas exception. Est-ce qu’il faut se morfondre pour ça ? Je ne pense pas… De toute façon, peu importe ce qu’on fera, ça arrivera. C’est juste dans la logique des choses. Tout comme tout le monde finit par mourir un jour ou l’autre ou qu’on ne peut pas vivre sans oxygène. C’est comme ça, il faut s’y faire et c’est pas foncièrement grave. Et une fois qu’on sait ça, à nous de profiter comme bon nous semble du temps qu’il nous est imparti.

Mais peut-être que pour être heureux il faut manquer un peu d’empathie… Du moins envers les émotions négatives… Non parce que je dois admettre que maintenant, ce qui arrive aux autres me touche beaucoup moins. J’veux dire, les attentats, ça m’a pas touché plus que ça. Tout ce qui se passe autour de Daesh et compagnie, j’m’en fiche un peu aussi. Il faut dire que pour moi ceux qui décident d’aller là-bas sont juste de gros attardés totalement paumés donc s’ils peuvent dégager d’ici avec leur bêtise, c’est un moindre mal… Bon, par contre les trucs tristes avec les animaux ou les bébés, ça me touche toujours autant. Mais c’est vrai que plus le temps passe, plus les humains, à partir du moment où ils commencent à être capable de réfléchir -disons aux alentours de 10 ans- m’indiffèrent pas mal. Bon, disons 15 ans, 10 ans c’est encore jeune, faut pas déconner… En fait, pour être tout à fait franche, je suis à la fois très agacée par tout ça et je me dis tant pis pour eux s’ils crèvent (toujours dans l’exemple des gens qui partent faire leur connerie de djihad là...) et d’un autre côté, je pense à la famille et compagnie et ça me rend profondément triste pour eux. Même si mon côté le plus...méchant ? dur ? finit par trancher par un "s’ils étaient de meilleurs parents, ça ne serait pas arriver". Et je ne peux pas m’empêcher d’être un peu d’accord…

Certes, c’est facile de toujours blâmer les parents. Ils ne peuvent pas être au courant de tout, je veux bien l’admettre. Mais tout de même, il y a des signes qui ne trompent pas et il y a des manières d’aborder certains points… Ou alors j’ai vraiment eu des parents meilleurs que la moyenne… Quoique tu me diras, avec les mêmes parents, Yoyo a fait pourtant plus de conneries que moi… En même temps, en fait moins que moi, c’est difficile… Bon, sauf pour Sarah, j’crois qu’elle est encore plus irréprochable que moi… Mais mais mais ! Avec Sarah on l’a toujours remarqué, il y a une différence d’éducation entre Yoyo et nous deux. Enfin, pas vraiment, disons juste que mes parents se sont pas adaptés au caractère de Yoyo pour l’éduquer et je pense que le problème se situe là. On ne peut pas élever de la même façon des enfants avec des caractères très différents. Avec Sarah et moi on pouvait se permettre d’être un peu laxiste parce qu’on a toujours été très raisonnables. Mais pas Yoyo… Mais bon, malgré ça, il en est pas non plus au stade d’aller faire le djihad… L’est pas con mon frère quand même…

Tout ça pour dire que, dans le fond, les parents sont quand même responsable. Parce que si les choses allaient bien, un enfant sain d’esprit n’aurait pas ce genre d’idée. S’il a ce genre d’idée, c’est parce qu’il y a un bug dans la matrice qu’est la famille. Ca peut être un petit truc, mais parfois il n’en faut pas beaucoup pour déstabiliser complètement les plus fragiles d’esprit. Ouais parce que malgré tout, faut le dire, faut être fragile pour être con à ce point.

Je crois que je suis dans une de mes phases où je déteste profondément l’humanité. J’aime bien.