La vie d'une Quiche

Asthénophobie

Avant-hier j’ai parlé avec Lao de Bouh. J’ai pensé à elle soudainement et je me suis dit que ça faisait un moment que je n’avais pas pris de ses nouvelles donc je l’ai dit instinctivement à Lao vu que j’étais en vocal avec lui. Puis de fil en aiguille, je lui ai parlé de la lettre qu’elle m’avait écrite et je l’ai montré à Lao pour qu’il puisse un peu mieux la cerner. Et ça m’a un peu agacé quand il m’a dit qu’elle écrivait bien. En fait, ce qui m’a surtout agacé, c’est qu’il trouve cette lettre « mignonne » alors que moi, ça m’a profondément blessé quand je l’avais lu parce qu’en gros, elle me reprochait d’accorder plus de mon temps à mes amis « virtuels » qu’à elle. En même temps, elle, c’est une fille. Et moi, j’ai du mal avec les filles. Déjà que j’ai du mal avec les gens en général, avec les filles, c’est pire.

Parce que les filles c’est chiant. Les filles, ça pleure tout le temps. Les filles, ça manipule. Les filles, ça du dit mal de tout le monde. Les filles, ça fait croire que c’est faible alors que c’est perfide et mesquin. Les filles, ça juge. Bref, les filles, ça me ressemble et je déteste tout ce qui me ressemble, dans le fond ou dans la forme.

Et puis, le problème de Bouh, c’est qu’elle ne cherche pas à masquer sa faiblesse et j’ai énormément de mal avec les gens faibles pour une raison plus que simple : moi aussi je suis faible et j’essaye de devenir forte. Et on ne devient pas forte en restant avec des faibles… Et puis, peut-être que, comme ça, vu de l’extérieur j’ai l’air d’avoir confiance en moi, d’être heureuse, de sourire à la vie et aux autres, mais la seule vérité dans tout ça, c’est que je souris à la vie… Pour le reste, ce n’est que mensonge. En vrai, j’ai besoin qu’on me donne confiance en moi, qu’on prenne soin de moi, qu’on s’intéresse à moi et tant que je n’aurais pas surmonter ces besoins dévorants, je serais incapable de faire de même pour quelqu’un d’autre. Je peux le faire pendant une durée restreinte, c’est d’ailleurs ce que je fais avec mes fameux amis virtuels qui, si on y réfléchit bien, changent tout le temps, mais sur du long terme, ce n’est pas gérable. J’ai bien assez à faire avec mes propres faiblesses pour en plus gérer celles des autres. Autant je peux faire un parallèle entre Goudouch et moi, autant Bouh et moi, on ne vit plus les choses de la même façon depuis quelques années. Elle n’a pas vraiment changé sa manière de vivre les choses alors que moi si. C’est loin d’être optimal, mais ça me donne déjà un aperçu de ce que je pourrais avoir si je me décidais à surpasser mon côté « je suis comme je suis et je ne changerai pour personne ».

Le problème, c’est qu’avec cette quête d’annihilation de ma faiblesse, je passe pour quelqu’un de froid, d’intéressé et sans cœur. Et c’est à l’opposé de ce que je suis réellement… C’est juste que je cherche à me protéger. Et rien de mieux que de paraître insensible pour être intouchable. En fait, il y a un truc assez paradoxal chez moi (enfin, il y en a plus d’un je pense en fait…) c’est que je fais confiance assez facilement aux gens et pourtant, je ne perds jamais de vue que les gens partent toujours à un moment. En soi, c’est déjà une évolution… Plutôt que de ne plus parler à qui que ce soit par peur d’être abandonnée, je parle aux gens, sans trop m’impliquer émotionnellement, certes, mais je parle avec des gens en essayant de profiter au maximum de ces moments même si le côté fataliste « il va me laisser tomber à un moment » plane constamment au-dessus de ma tête.

Ah oui, sinon, je n’ai pas parlé de mon weekend chez Lao. C’était fun. Vraiment. Même si mon arrivée à 23h20 au lieu de 19h43 suite à un suicide entre Orléans et Paris était un peu fatigante, Lao réel est exactement pareil que Lao virtuel. Du coup on s’est bien baladé samedi et on a beaucoup joué aux Sims 4. Et puis on a beaucoup parlé aussi, de tout et de rien, c’était super sympa. Bref, j’aurais dû écrire ça dimanche soir parce que là, je ne suis pas motivée pour me mettre de bonne humeur en fait. C’est dingue cette tendance que j’ai à l’auto-apitoiement. Pire, c’est dingue de voir à quel point j’aime ça…

Sinon, dimanche soir, G. a repris contact avec moi. Je trouve toujours ça impressionnant cette capacité que j’ai à marquer les gens… En fait, j’aime me penser extraordinaire et j’aime le crier sur tous les toits, mais la réalité est que, même si je le pense quand même sincèrement, ça m’étonne toujours que les gens me donnent raison là-dessus. Enfin, c’est plutôt agréable, mais ça reste étonnant. Bref, G. m’a recontacté et il est intéressé par mon projet de deuxième année et en plus il peut ramener pas mal de gens, du coup, ça veut dire que je vais devoir être gentille avec lui les prochains mois… Qui sait, peut-être que cette fois j’arriverai enfin à me sentir à l’aise avec lui et qu’il deviendra un bon ami. Après tout, maintenant que j’ai une amie noire, je peux tout aussi bien avoir un ami métis, tant qu’à faire… Purée, heureusement que je suis métisse sinon tout ça pourrait sembler bien raciste… Être métisse, c’est au moins cool pour ça. Je peux casser du sucre sur le dos des noirs, des blancs et des métisses sans que ça soit choquant… De toute façon, je crache sur le dos de tout le monde moi vu que je suis misanthrope. Bon, une misanthrope bipolaire parce que des fois je trouve les humains géniaux, mais ça reste rare… Les autres animaux sont plus géniaux que les humains de toute manière.

Bref. Parfois ça me gave que les gens puissent pas tout simplement m’accepter comme je suis… Je ne leur demande pas de changer moi. En général, si je vois que ça ne passe pas avec quelqu’un, je ne l’embête pas en lui demandant de changer et je pars tout simplement. Je ne comprends pas pourquoi les gens veulent tellement que les autres changent afin de s’adapter à leurs attentes. Soit on accepte une personne telle qu’elle est, soit ça nous est réellement insupportable et dans ce cas, on trouve quelqu’un d’autre. Sur plus de 7 milliards d’individus, il y aura toujours une poignée avec qui l’entente sera tout bonnement naturelle et harmonieuse. Ca ne sert à rien de vouloir changer les gens. Les gens changent quand ils veulent et quand ils peuvent ou si la vie ne leur laisse pas le choix. Personne ne devrait changer pour faire plaisir à quelqu’un d’autre. Jamais.