La vie d'une Quiche

Bilan de l'année

C’est chiant. En fait, en ce moment même, je suis juste en train de me lamenter sur mon sort et ma propre stupidité donc je ne suis pas vraiment sûre que toutes les conditions pour faire un bilan objectif sur cette année soient réellement réunies… Mais bon, ça fait partie du jeu, je suppose…

Bref, en un an, il s’est passé pas mal de chose. Je me suis rendue compte que le littéraire n’était pas fait pour moi, j’ai finalement pris cette année sabbatique pour apprendre l’anglais comme je l’avais toujours intérieurement souhaité et là-dessus, je suis plutôt fière de moi, même si je crains un peu pour l’année prochaine. J’essaye toujours d’éviter le sujet dans mes réflexions, mais raccrocher aux études après un an de pause, ça risque d’être dur. Surtout que j’ai beau dire ce que je veux, connaître l’importance des études, ça me gave juste. Faire quelque chose que j’aime bien, je veux bien, mais je n’aime rien. Il n’y a pas matière à réflexion, je n’aime strictement rien. Je n’aime pas plus que ça écrire, je n’aime pas plus que ça lire, je n’aime pas plus que ça jouer à des jeux sur ordi, je n’aime pas plus que ça réfléchir, je n’aime pas plus que ça écouter les autres, je n’aime pas plus que ça parler aux autres, bref, je n’aime rien en réalité. Ou alors j’aime d’une façon très détachée… Génial. En fait, j’aime les choses quand je ne le fais pas…

Donc oui, je vais faire des études, mais je dois déjà me mettre en tête que, de toute façon, je ne dois pas m’attendre à me découvrir une passion cachée. Je ne suis juste pas passionnée. C’est tout. En fait, plus le temps passe, plus je me demande si je pourrais réellement aimer un jour. Autrement que j’aime ma famille ou mes amis je veux dire… Finalement, je dis en rigolant que je suis une handicapée des sentiments, mais c’est peut-être vrai en fait… Ca serait réellement bête.

N’empêche, que cette année ne fait que confirmer ce fait… Entre C. en février-mars et décembre, J. en mars, G. en mars-juillet, Mika en mai-juin, S. en juillet, Ben' en juillet, Chris' en août, Joao en septembre-octobre, Nicky en octobre jusqu’à maintenant et Sadi' en décembre, sans oublier Franz et Val', on ne peut pas réellement dire que je suis tombée amoureuse de l’un d’entre eux… Je l’ai cru avec Mika, mais il clair que j’essayais plus de me persuader qu’autre chose… Pareil, J. m’a troublé, mais c’est tout… Et je désirais Franz avant que je ne comprenne que c’était réciproque. J’ai juste peur de m’attacher en fait. Je ne comprends pas pourquoi… La peur de souffrir, ok, je veux bien, mais tout le monde a peur de souffrir et ça ne les empêche pas de tomber amoureux. Peut-être que j’en suis juste incapable. J’aimerais bien dire que c’est peut-être parce que je ne suis pas assez intéressante, mais le truc, c’est que JE ne tombe pas amoureuse. Je ne parle même pas de la réciprocité pour le moment. Juste le fait d’aimer. Je sais pas, c’est comme si cette fonction était bloquée chez moi. Et ça "blesse" de plus en plus. Je le vis de plus en plus mal. J’ai 19 ans et pour moi l’amour reste un truc totalement inconnu. Techniquement, je sais que ce n’est pas très inquiétant. Que je suis jeune et tout et tout. Il n’empêche que… D’façon, là je suis juste pas bien.

Toute cette histoire avec C. me paralyse le cerveau. Je suis incapable de penser à autre chose. D’un côté je sais qu’il n’est pas encore trop tard, que je peux toujours aller dans une pharmacie pour avoir une vraie solution à mon problème, mais j’en suis incapable. Je peux pas le faire toute seule. Et c’est totalement stupide vu que je ne compte pas en parler à qui que ce soit… Finalement, peut-être que j’aurais dû prendre la pilule. Peut-être que je n’aurais pas dû raconter à Maman ces histoires sur l’hypothétique rôle de la pilule dans la formation d’un cancer du sein… Peut-être que j’aurais dû garder la boîte de pilule qu’on m’a quand même acheté au cas où à la pharmacie et que j’aurais dû m’habituer à en prendre. Peut-être que je n’aurais pas dû regarder le prix et me dire que ça ne servait à rien parce que je ne comptais pas avoir de relation avec qui que ce soit et que je n’avais pas de problème d’acnés à régler. Le truc, c’est que ces "peut-être" ne résoudront rien et que je m’en voudrais réellement si les choses prennent de l’ampleur et que je sais que je n’ai rien voulu faire alors que je savais ce que je devais faire. Et essayer de m’écraser le ventre comme une abruti ne résoudra rien. Je le sais… Mais…

Je suis juste tellement pathétique là tout de suite. Je vais me rendre malade et à 4 jours du départ, c’est vraiment une sale idée… Et dire que dans l’Eurostar j’aurais tout le temps que je veux pour penser à ça… J’en viendrais presque à regretter l’absence de fin du monde tiens… Enfin non, quand même pas. Après tout, cette année était plutôt pas mal. Vraiment pas mal si j’oublie l’épisode "super stress prépa" et que je ne pense qu’à cet été, mon expérience de fille au pair et les rencontres avec tous ces garçons qui peut-être m’ont chacun fait un peu évolué à leur manière -mais peut-être pas toujours en bien en y réfléchissant bien-. Par contre, si je pouvais juste effacer samedi matin, je le ferais sans hésiter…

Mercredi on va en ville. Mercredi je trouverai donc le courage de m’éloigner un peu de Maman pour aller en pharmacie et faire ce que j’ai à faire… J’espère que je le ferais. Il faut que je le fasse.