La vie d'une Quiche

En fait, tout ne tient qu'à un rien...

Parfois, quand je réfléchis sur ma vie, je me dis qu’il y a forcément une petite étoile là-haut qui veille sur moi. Et pas qu’un peu…

Non, sérieusement, depuis que je suis née, je multiplie les rencontres surprenantes, utiles pour mon évolution et surtout tout ça tient du plus pur des hasards. Jamais rien ne se déroule comme je le prévois et pourtant, au final, c’est toujours mieux de cette façon. Avec le recul, parce que souvent, sur le coup, c’est loin d’être aussi évident.

Je ne sais pas, par exemple, l’époque où je voulais faire pharmacienne, j’étais quelque part, réellement persuadée que c’était ma voie. Et ça m’a poussé à faire une terminale S. Et franchement, même si j’ai douillé pendant mes années de lycée, même si j’ai regretté ce choix, même si je me disais que j’aurais mieux fait d’aller en L pour faire ce que j’aimais réellement c’est-à-dire lire et écrire, maintenant je sais que j’aurais réellement vraiment regretté d’avoir fait un bac L. Pourquoi ? Tout simplement parce que j’aime écrire et lire, c’est un fait. Mais je me fous totalement de savoir qui je lis. Pour être franche, je prends bien plus de plaisir à lire un illustre inconnu sur un quelconque site de fics plutôt que de lire Les Misérables de Hugo. Je n’aime pas les grands auteurs. J’ai juste accroché avec Boris Vian, les autres que j’ai pu lire m’énerve. Mais à un point… Ils ont un quelque chose de pédant, un quelque chose qui pour moi signifie :"Tiens, je vais écrire quelque chose que jamais personne n’a écrit, peu importe que ça n’ait pas le moindre sens..." Et bon, à la limite, que des gens veuillent écrire n’importe quoi, pourquoi pas. Ce qui m’énerve réellement, ce sont les réactions des gens -d’ailleurs, bien souvent les contemporains de l’époque sont plutôt de mon avis-, des "connaisseurs" qui tout de suite crient au génie et élèvent un stupide écrit au rang d’oeuvre…

Enfin bref, je m’éloigne du sujet principal. Tout ça pour dire qu’avec un bac L, je serais légèrement restée bloquée dans ce secteur et ça m’aurait très rapidement agacé comme j’ai pu le constater en faisant ma prépa littéraire. Et ça aussi je ne le regrette pas. D’abord parce que cette expérience m’a donné plus de confiance en moi, je sais maintenant réagir face aux critiques et je ne mets plus à pleurer bêtement parce que je perds tous mes moyens, ça m’a aussi apprit à faire la différence entre les notes que l’on a et mes réelles capacités intellectuelles. Et surtout, ça m’a permis de ne pas pouvoir vivre avec ce regret de "J’aurais dû faire du littéraire". Parce que sincèrement, je pensais être faite pour ça, mais finalement non. On aura beau dire ce que l’on veut, je n’ai pas la moindre sensibilité pour des textes n’ayant pas pour but de toucher et surtout, je ne comprends strictement rien à cet univers un peu trop pédant à mon goût. Finalement, les sciences et le littéraire se ressemblent beaucoup plus qu’ils ne veulent l’admettre : ils se pensent tous les deux au-dessus de la masse…

En plus, avec un bac S en poche, je peux suivre absolument n’importe quelle voie et ça, c’est rassurant. Et franchement pratique si je me dirige comme je le pense vers un métier plus "informatisé". Parce que finalement, l’ordi, c’est quand même avec lui que je passe le plus de temps depuis six bonnes années maintenant. Et puis, toute petite déjà j’étais fascinée par l’ordi parce que c’était pour moi l’objet qui me permettait de concilier deux de mes grandes passions : l’écriture et le dessin. Alors oui, peut-être que quelque part, le métier de web designer est fait pour moi… Je ne sais pas trop. Pourquoi pas après tout ?

Et puis cette année comme fille au pair en Angleterre, ça s’est fait tellement rapidement. Tellement naturellement et j’oserais même dire tellement facilement. Tout a roulé sur des roulettes dès le premier essais. Alors que je m’y suis prise à peine deux mois à l’avance. Là-dessus, j’ai aussi hérité de la chance naturelle de Maman. Il suffit d’y croire et ça fonctionne. Maintenant que j’ai compris ça, je dois bien avouer que ma vie est beaucoup plus simple. Il suffit juste d’y croire.
Et aujourd"hui, ça fait un mois que je suis ici. Un mois que je réalise petit à petit l’un de mes grandes ambitions dans la vie à savoir parler anglais. Je ne sais pas pourquoi j’ai envie de parler anglais… En fait si, à la base, cette envie m’est venue en lisant des fics sur Harry Potter. Quand j’ai lu toutes les fics "intéressantes" en français, j’ai commencé à zieuter sur les belles longues fics anglaises, mais même si je comprenais en gros, je ne comprenais pas vraiment. Et je trouve que le plaisir de la lecture se trouve dans le "comprendre vraiment". Si je ne comprends pas vraiment, je ne vois pas l’intérêt de lire. La vraie lecture nécessite la compréhension de chaque mot et pour le moment, je n’ai pas cette compréhension donc je ne peux pas me lancer dans de vraies lectures, uniquement des petits livres sans importance qui ne m’intéressent pas vraiment. Je dégusterai les histoires qui me font saliver quand j’aurais une maîtrise presque parfaite de l’anglais. En attendant, ceinture.

N’empêche, je trouve ça fou que cette simple petite envie ait pu croître à ce point et me faire venir ici cette année. D’un autre côté, j’aspirais depuis pas mal de temps à partir un an comme ça, oublier les études -ou du moins ne pas à avoir à m’en soucier quotidiennement- et trouver une raison de continuer mes études après. Parce que c’est ça dont j’avais besoin, voir à quoi ressemblerai ma vie si j’échoue et ce que peuvent réellement m’apporter les études. Et oui, rien que ce premier mois en tant que fille au pair m’a fait comprendre que je n’étais pas faite pour travailler pour quelqu’un. Je veux dire, ce n’est pas une terrible épreuve, je ne suis pas profondément déçue par cette expérience, bien au contraire, mais je sais qu’un an comme fille au pair sera largement suffisant et qu’après je retournerai joyeusement en France faire de bonnes études histoire de pouvoir faire ma vie comme je l’entends et surtout, sans être au service de quelqu’un. Par contre, je pense aussi que je ne prendrais jamais quelqu’un à mon service, que ça soit une fille au pair ou quelqu’un pour faire le ménage. Se débrouiller tout seul, c’est très bien. Bref, en fait, plus le temps passe, plus je me rends compte que tout ce que je veux, c’est simplement suivre le schéma de mes parents. C’est bien, ça ne m’aura pas prit beaucoup de temps pour le réaliser. Au moins, je ne perdrais pas de temps là-dessus.

Sinon, pour en revenir aux rencontres surprenantes, je vais parler un peu de Cé. - appelons le Masuka vu que ses amis l’appellent comme ça, pour ceux qui connaissent Dexter, ils peuvent déjà saisir sa personnalité. Alors Masuka, je l’ai rencontré un jour sur Badoo, juste après le manque de nouvelles soudain de mon très cher Amalrich -qui, j’en suis persuadée était un faux profil même si j’appréciais énormément sa "personnalité"- et vu les ressemblances dans le style de l’écriture, le côté narcissique/arrogant et les similitudes dans le style de photos choisis, j’en avait conclu que Masuka et Malrich n’étaient en réalité qu’une seule et même personne. Mais même en sachant ça, ça ne m’a pas empêché de lui parler, parce que réellement, il est sympa, peu importe qui il est. Donc on a parlé une première fois pendant deux trois heures d’Harry Potter, puis ensuite j’ai oublié de lui répondre et donc on s’est perdu de vue pendant trois-quatre mois. Puis en Août, il m’a recontacté sur Sky' et donc depuis on parle de temps en temps. En fait, on ne parle pas très souvent, mais quand on parle, ça peut facilement être pendant trois heures. Parfois on a des choses à raconter et d’autres non, tout simplement.

Quoiqu’il en soit, en lui parlant, j’ai découvert qu’il avait laissé tomber le droit pour se lancer dans des études de web-designer. Et il me semble bien qu’Amalrich m’avait parlé de ça en Novembre dernier, mais à ce moment là, j’étais pleine d’enthousiasme pour la prépa donc je n’y avait pas vraiment fait attention. Mais là, il m’en a reparlé, et j’ai donc sauté sur l’occasion pour lui demander deux trois petites choses. A commencer par si le niveau en maths était très élevé ou non. Et il m’a clairement dit que les maths je pouvais m’en "battre les ovaires" dixit lui-même. Et qu’en fait, c’était surtout de la logique… Bon, okay, je n’arrête pas de répéter à qui veut bien l’entendre -ou même ceux qui ne veulent pas l’entendre d’ailleurs ou qui n’en ont rien à faire- que je ne suis absolument pas logique. Cependant, il ne faut pas exagérer… Après tout, dans les tests de QI, je déchire pas mal en logique. D’ailleurs, je déchire partout sauf pour la partie "chiffres"... Enfin bref, tout ça pour dire que donc, j’ai pu lui poser quelques questions dessus et je pense que même s’il n’est pas la personne qu’il prétend être sur les photos, il s’y connaît au moins là-dessus. Non seulement parce que les renseignements coïncidaient avec ce qu’avait pu me dire Tata Jojo et Tonton Ab., mais en plus, il m’a passé un site super bien pour apprendre les bases du HTLM, CSS, Javascript et tout et tout, et en plus il m’a passé un lien craqué d’un logiciel d’infographie à plus de 800€... Donc bon, au pire, même s’il n’y connait rien, il m’a pas mal aidé sur ce coup là.

Bref, j’aime ma vie parce que je me rends compte que quand je pense faire des faux pas, finalement, ces pas me font avancer dans la "bonne direction". Et peut-être que je ne sais pas du tout ce qu’est cette "bonne direction", mais une chose est sûre, je peux faire confiance à mon avenir. Il s’annonce finalement bien plus coloré et joyeux que ce que j’avais pu imaginer jusque là. Peut-être que je n’aurais pas une vie fabuleuse, mais j’aurais une vie me permettant d’être pleinement épanouie. Je le sais. C’est écrit quelque part et ça ne pourra pas se passer autrement. C’est bizarre, mais c’est une certitude que j’ai au plus profond de moi. Peu importe les moments de doute par lesquels je passerai forcément, au final je sais que tout ira pour le mieux.

Et même que je pourrais acheter une maison avec une piscine à mes parents et acheter une voiture à ma mère -enfin, si elle a enfin une voiture d’ici là… Et moi je dis, vive les prédictions étranges d’une femme bizarre dans la rue. Enfin, même sans ça, il suffit que j’y croit pour que ça se passe comme ça.
Comme disait William Henley :
"I am the master of my fate : I am the captain of my soul."