La vie d'une Quiche

Ennui.

Une soirée d’ennui en perspective. Après une journée d’ennui, ça paraît logique. Une suite naturelle des choses… Bon, entre 15h et 18h je ne me suis pas ennuyée vu qu’il y avait Flo', mais là, il est de garde cette soirée à l’hôpital, du coup, je vais m’ennuyer.

C’est mon majeur problème. Quand je commence à parler trop souvent à une personne, quand ladite personne a autre chose de prévu, je me retrouve seule, je suis paumée et je ne sais pas quoi faire. Ça me fait ça depuis toujours. Avec n’importe quelle personne à qui je parle un peu trop souvent. Essentiellement le soir. Ça me l’a fait pour Nivia, pour Yuu, pour Djow, pour J., pour C., pour Mika, pour Val', pour Chris- quoique lui, beaucoup moins-, pour Porky, pour Felon -je crois que c’est l’exemple le plus marquant que j’ai sous la main- et puis maintenant pour Flo'. C’est bien simple, le soir, j’ai mon petit rituel où je me consacre presque uniquement à une seule personne. C’est mon moment "sociabilité" et ça n’a jamais été aussi vrai que depuis que je suis ici. Si je n’ai pas ce petit moment de bavardage -en réalité long de plusieurs heures- le soir, je reste en réalité la majeure partie de la journée seule dans mon coin à ne rien faire. Il va réellement falloir que je commence à me faire à l’idée de sortir pour faire du sport. Ce weekend, ma famille n’est pas là du coup je vais pouvoir en profiter pour faire un peu de sport. Pour aller courir. Comme ça je n’aurais pas la flemme de sortir parce qu’ils seront là, ni la flemme de rentrer à peine quelques heures -ou minutes- plus tard.

C’est décidé, ce weekend, je fais une tentative pour aller courir. Je suis sûre que c’est le premier pas qui est compliqué. Je sens que la suite sera un peu plus simple. Je l’espère en tout cas. J’ai vraiment envie d’aimer le jogging. Comme j’ai vraiment envie d’aimer la GEA…

En parlant de ça, je sens intimement que, cette fois, c’est le bon choix. D’un autre côté, je me connais, j’ai une force de persuasion sur moi-même assez impressionnant. Malheureusement, je n’en ai pas assez pour me motiver à travailler, alors, le mieux, ça serait de réellement aimer ce que je fais. Est-ce trop demander ?

Je crois que je deviens réellement de plus en plus accro à Flo'. C’est marrant, mais de tous les mecs à qui j’ai pu être accro, c’est celui que je trouve le plus gavant, mais paradoxalement, c’est celui que je trouve le plus adorable. Pourquoi ? Parce qu’il est franc. Du coup, il dit tout ce qui lui passe par la tête, que ça soit gentil ou pas. Mais vu qu’au final il me dit plus de trucs gentils que vexant, j’arrive à le croire. Et du coup, j’arrive aussi à être plus franche avec lui. Et puis c’est bien le seul avec qui j’arrive à prendre du plaisir pendant nos petits jeux à la cam… Franchement, jusqu’à présent, j’avais toujours fait ça pour faire plaisir à l’autre. Avec Porky, c’était marrant, mais ce qui m’excitait, c’était de lui plaire. Avec Flo', quand on ne le fait pas, j’en ressens un certain manque. Même si je ne lui avouerai jamais ça. Mais il est juste tellement adorable. Franchement, ça me gave qu’on habite aussi loin l’un de l’autre, parce que si on habitait un poil plus près, je serais prête à parier qu’il y aurait pu y avoir une très belle histoire entre nous. Là avec la distance, je doute un peu. Même si on fait des efforts et qu’on essaye de se voir quand on peut, ça ne sera pas facile. Pas autant que si on habitait à moins de 100km l’un de l’autre… Dire que je m’étais toujours dit que jamais je n’envisagerai une relation longue-distance… Comme quoi, il ne faut vraiment jamais dire jamais… Enfin, je dis ça, mais rien n’est joué. D’abord on se voit et ensuite on avisera.

Bref… Il va falloir que je trouve de quoi m’occuper ce soir… Flo' m’a dit qu’il rentrerait tard. Ça veut dire quoi tard ? Je serais bien tentée de l’attendre jusqu’à ce qu’il rentre, mais bon, faudrait que je réussisse à me maintenir éveillée jusque là et c’est loin d’être gagné. Après tout, j’ai plus personne à qui parler moi si Flo' n’est pas là… J’ai aucune raison pour embêter Felon et puis même si j’en trouvais une, il se couche beaucoup plus tôt maintenant. Et puis même, je vais pas aller l’embêter. Il a beau dire que ça ne le dérange pas, parler à quelqu’un qui n’a rien d’intéressant -enfin, intéressant c’est trop me demander déjà- à raconter, c’est nul. Et puis s’il n’est pas connecté sur LoL, c’est qu’il n’est pas vraiment dispo. Je ne sais pas d’où je tiens ça, mais ça doit être vrai.

Val', Micky, Nuzi et Krinero doivent sans doute être ensemble sur Skype en train de jouer à un de leurs nombreux jeux, mais bon, si je ne jouent pas avec eux, je n’ai pas forcément beaucoup de choses à leur raconter. De toute façon, les seules personnes à qui je parle à peu près normalement sont Felon, Flo' et Chris. Et puis Val' s’il est tout seul. Pour les autres, j’ai du mal. Bon, il y avait aussi Porky, mais depuis qu’on s’est vu, il ne fait plus vraiment parti de la liste. Ça fera peut-être ça avec Flo'... Ça serait triste tout de même. Et dommage. Et je trouverai ça quelque peu démoralisant aussi…

Aujourd’hui je devais allée voir Delph' pour manger avec elle avant son départ, mais ce matin je me sentais vraiment mal. Un mal de ventre terrible et je ne pouvais pas rester debout trop longtemps sans en subir de terribles désagréments. Du coup, j’ai dû annuler. Je m’en veux, mais j’aurais été de mauvais poil si j’y étais allée. Et puis je n’aurais pu rien avaler de toute manière. N’empêche, il faudrait que j’aille à Harrow toute seule. Juste pour voir. Juste pour le fun. Juste histoire de ne pas avoir fait que Watford-Londres en un an ici… Il faudrait que j’aille à Brighton aussi. Et puis à Oxford aussi. Je sais pas, il faut que je me bouge un peu ! Bon, d’un autre côté, il faut que je commence à économiser franchement parce que ces trois dernières semaines avec Delph' et Nicole m’ont coûtées pas mal chères…

Je suis un peu à court de trucs à dire là. J’ai beau chercher, rien ne vient.

C’est marrant, mais je ne sais pas pourquoi, à chaque fois que je me dis que "je ne pense à rien", j’ai la même image qui me revient en tête. On habite encore à S****, c’est un début de soirée d’été et Papa est venu me chercher chez Doriane et, comme d’habitude, au lieu de simplement monter dans la voiture avec lui, je décide de courir jusqu’à la maison pendant qu’il me suit derrière en voiture. Et à l’endroit où il y avait les garages de tous les gens, sur un mur où il y a une fresque colorées et sympathique faite très probablement par des jeunes, le soleil se reflète de la plus belle des façons et je ne sais pas pourquoi, cette image est pour moi la parfaite représentation du bonheur absolu. Je suis en train de courir, et là, le soleil fait ressortir toutes les couleurs de ce mur et je suis envahie par un brusque sentiment d’accomplissement total.

J’avais sept ans et j’ai vécu à ce moment le moment le plus intensément beau de toute ma vie jusqu’à présent. C’est stupide en y repensant, mais pour moi, le bonheur ressemble à ça. Au reflet du soleil sur un mur un soir d’été et au souffle court d’avoir trop couru.

Maintenant que je repense aux plus beaux moments de ma vie, il y en a un autre qui me vient : le jour où j’ai porté Momo pour la première fois et qu’il m’a regardé dans les yeux avec ses petits yeux tout bigleux -en fait, c’est juste que les cochons d’Inde ont les yeux qui ressortent vachement des orbites- et puis la dernière fois où je suis sortie avec lui dans le jardin. C’étaient juste des moments tout bonnement magiques, rien que d’y repenser j’en ai les larmes aux yeux.

Après, pour les moments les plus forts de ma vie, il y a eu la fois où j’ai eu mes règles pour la première fois de ma vie. Je m’en souviens comme si c’était hier, on rendait visite à Tonton Kiki en Allemagne et le lendemain de la première nuit, j’ai eu mes règles. Maman m’a acheté du vernis pour l’occasion, c’était cool. Dans le même genre, je garde le souvenir de ma première fois. Enfin, pas ma première fois en elle-même, juste le moment d’après où je marche dans la rue que j’ai ce sentiment d’être plus femme et désirable que jamais. C’était plutôt plaisant comme sentiment… Avec le recul, je regrette de ne pas l’avoir fait la première fois avec quelqu’un que j’aimais réellement. Bien sûr, je ne regrette pas vraiment, mais comme histoire à raconter, c’est plutôt limite… "Ow, c’était un mec que j’avais rencontré sur Internet et que je connaissais à peine. C’est tout juste si je connaissais son nom de famille"... Vraiment limite.

Dans les moments les plus tristes de ma vie, la mort de Momo rentre en première position sans hésitation. Même avant la mort de Mélissa. En même temps, il faut me comprendre : je connaissais Momo depuis six ans, deux mois et 28 jours alors que j’avais vu Mélissa en tout et pour tout cinq fois dans ma vie et jamais plus de deux jours. Forcément, en terme d’attachement, ça ne peut pas faire le poids, humain ou pas. Quand Momo est mort, j’ai perdu énormément. Bien plus qu’un cochon d’Inde, ça c’est certain. Et puis après ça, j’ai eu encore plus de mal à m’attacher aux gens si possible. A la mort de Momo, j’ai compris que personne n’était éternel et que les chemins finissaient toujours par se séparer, qu’on le veuille ou non. Triste constatation… Ça m’a même rendu malade.

Par contre, j’ai du mal à trouver un jour où j’ai eu vraiment très très peur. Je crois que le souvenir qui correspond le mieux est le jours des quarante ans de Papa où l’on est resté une bonne heure coincés dans l’ascenseur avec Tonton Aziz. Avec Yohann et Sarah, on pensait sérieusement qu’on allait mourir là. Avec le recul, on était stupide, mais sur le coup, c’était flippant. D’ailleurs, depuis, si Yohann peut prendre autre chose que l’ascenseur, il le fait. En dehors de ça… ¨Peut-être toutes les fois où j’ai cru que mon ordi était mort, mais bon.

J’ai aussi du mal à trouver des moments où j’ai été réellement fière de moi. Sûrement ma mention Très Bien au Brevet… En dehors de ça, je ne vois pas. En fait, c’est vrai qu’il y a peu de fois où je suis vraiment fière de moi. Il n’y a pas non plus de réels moments où je me déçois, mais je ne suis jamais vraiment fière de moi. Il faut dire qu’en général, je n’ai aucun mérite pour mes réussites. J’ai toujours l’impression que je dois ça à la chance, à une bonne étoile ou quelque chose du même ordre. Ça explique aussi pourquoi je ne me déçois jamais. Peu importe ce que je fais, je ne suis jamais vraiment responsable. Au moins, j’ai le mérite de garder mon idée aussi bien quand ça m’arrange que quand ça m’arrange moins. Au final, je n’ai pas besoin de changer ça. En faisant le calcul, je suis sûre de trouver plus de moments où j’aurais dû me décevoir que des moments où j’aurais dû me sentir fière. Donc bon…

Après, il y a des souvenirs que je voudrais graver à tout jamais dans ma mémoire pour pouvoir me les repasser en boucle sans arrêt. Comme ma période "flirt" avec Erwann entre mes 6 et 8 ans. Ma meilleure période de centre aéré jamais vécu. Et puis, c’était tellement cool de se dire "j’ai embrassé un garçon avec la langue quand j’avais six ans"... Ça rattrape un peu ma longue période d’abstinence après jusqu’à mes dix huit ans. Enfin, entre Erwann et L-D, il y a tout de même eu le cousin de Bouh -pas mon cousin à moi-, Doriane, Jeff et Océane. J’ai toujours été partisane du "le plaisir, c’est le plaisir, peu importe que ça soit avec un garçon ou une fille". Bien évidemment, si on me demande de choisir, je prendrais un garçon sans hésiter, mais une fille, comme ça, de temps en temps pour changer un peu, ça peut être marrant.

Bon, là je commence un peu à être à court d’idées… Et puis je me penche sur un moment de ma vie et dans un domaine sur lesquels je ne veux pas me pencher. Je n’ai vraiment pas besoin de me rappeler à quel point j’étais encore plus tordue petite que maintenant… Je me souviens encore des fantasmes bizarres auxquels je jouais toute seule le soir dans mon lit avec mes peluches… C’était glauque. Un tel désir de soumission et de manière aussi violente et humiliante, ce n’est franchement pas normal quand on a seulement 7 ans… Je ne sais même pas d’où ça pouvait me venir… N’empêche, en y repensant, j’ai dû être une fervente pratiquante du sm dans une vie antérieure…

En fait, c’est pour ça que je suis "obligée" de croire à toutes ces histoires de réincarnation. J’ai un psychisme tellement tordu et que je ne peux tellement pas expliquer d’après mon vécu actuel que je suis forcée de croire à l’existence d’une vie antérieure. Et purée, si vie antérieure il y a, je crois que j’ai pas mal souffert dans cette autre vie vue les répercussions que ça peut avoir sur ma vie actuelle. Encore plus tordue que je le suis actuellement, ça me semble difficilement croyable… Quoique ça expliquerait sûrement mes envie parfois primaires de bouffer de la viande crue rouge quand j’en vois au rayon boucherie… Ou de mordre un jour quelqu’un jusqu’au sang et de lui arracher un morceau de peau. Ou alors mon besoin de bouffer les gens quand ils m’agacent à un tel point que rien que d’y penser, ça me donne envie de faire un massacre. Ou mon envie de briser des os quand on ne fait pas exactement ce que je veux qu’on fasse et plus la personne est jeune, plus j’ai envie de faire mal… Ouaaaais. Je suis une sacrée détraquée. Encore heureux que je me retienne sans trop de mal finalement et que les pulsions restent purement et simplement des pulsions. Quoique parfois, quand j’ai envie de mordre, je le fais sur moi, mais je m’arrête rapidement à cause de la douleur. Purée, j’arrive à me faire flipper toute seule. Heureusement que Sh. et Aa. ne tomberont jamais sur cet écrit où ils flipperaient un peu pour la sécurité de leurs enfants… Tu m’étonnes…

Nh… Maintenant que j’ai repensé à mes vieux fantasmes d’enfance, ça me donne envie d’y replonger un peu… Dommage que je n’ai plus Brandy à portée de main… Cette peluche était franchement géniale…