La vie d'une Quiche

Introspection 2.0

Je trouve toujours un peu dommage d’être aussi proche des faits quand j’écris ici. J’ai une telle envie de mémoriser, un tel besoin de ne pas oublier que parfois j’oublie qu’avant, quand j’écrivais, je me plongeais réellement au plus profond de moi-même et que j’écrivais, non pas pour me souvenir, mais pour en découvrir plus sur moi-même. Histoire de mettre une fois pour toute tout ce que je pense réellement et sincèrement de moi noir sur blanc.

Je dois très certainement l’avoir déjà dit, mais j’ai un énorme problème au niveau du relationnel, même si ça s’arrange de plus en plus. J’arrive de plus en plus à dire réellement ce que je veux dire, mais même en le faisant, j’ai l’impression de me mentir à moi-même.

J’ai un tel besoin d’être aimée par les autres que trop souvent je me cache derrière une image factice de ce que je suis réellement. De qui je suis réellement. J’essaye de plus en plus de m’en défaire, mais en fait, je me rends compte avec le temps que même moi j’ai du mal à savoir où commence et où se termine ce masque. Je l’ai tellement porté depuis l’enfance que dorénavant, le masque s’est fondu à ma peau.

Je ne sais pas répondre à des questions aussi simples que "Qu’est-ce que tu veux ?" ou "Qu’est-ce que tu aimes ?". Je réponds toujours "Je ne sais pas" à la première et "Presque tout" à la deuxième. D’un côté, je me connais très bien pour tout ce qui est propre à ma psychologie interne et de l’autre côté, je n’arrive pas à répondre à des questions superficielles auxquelles n’importe qui peut répondre normalement. C’est stupide, mais j’ai tellement peur de donner la mauvaise réponse que je préfère rester vague. Comme s’il existait une bonne ou une mauvaise réponse à ce genre de question… Mais encore une fois, j’ai un tel besoin de plaire aux autres que j’angoisse réellement à l’idée de dire quelque chose que je n’aurais pas dû dire. J’ai beau savoir que c’est stupide, ça ne change strictement rien à ma façon d’agir. Le pire quand on me pose ces questions, c’est que je n’ai réellement pas la moindre réponse en tête. Ce n’est même pas comme si je cherchais à cacher ce que je pense, c’est juste que la plupart du temps, ces questions laissent un grand vide dans ma tête. Je n’ai pas la moindre image qui me traverse la tête. C’est comme s’il y avait un grand bug. Un énorme point d’interrogation, puis la panique. Alors je réponds n’importe quoi. Je dis quelque chose qui semble plaire à la personne à qui je parle et en général, ça fonctionne. En général. Il y a des gens comme Felon avec qui ça ne fonctionne pas. Alors ça me force à réfléchir plus et quelque part, c’est bien. Je suppose. Même si sur le coup, ça m’agace juste. Parce que je ne devrais pas avoir à réfléchir pour ce genre de chose.

Ce que je trouve vraiment drôle, c’est que derrière tout ce manque de confiance, cette peur de ne jamais être à la hauteur dans quelque domaine que ce soit, je parviens tout de même à être narcissique et égocentrique. Je finis toujours par tout ramener à ma petite personne et je suis persuadée que l’humeur des gens qui m’entourent ne dépend toujours que de moi. Surtout quand c’est négatif. Par exemple, si quelqu’un est de mauvaise humeur, c’est forcément de ma faute. Alors que non. En général, j’influence autant l’humeur des gens qu’ils n’influencent la mienne. Ça arrive, mais c’est rare. Et j’ai beau le savoir, je n’arrive pas à intégrer. J’ai juste tellement besoin de savoir que je compte. Que je suis utile pour quelqu’un. Que je suis importante pour quelqu’un. J’ai toujours nourri le fantasme d’avoir un meilleur ami qui ne vivrait que pour moi et qui mènerait sa vie en fonction de moi. Je me rends compte que c’est stupide et que ça me taperait plus sur les nerfs qu’autre chose, mais parfois, je me dis que ça serait génial. Quelqu’un qui serait toujours là quand j’en aurais besoin. Quelqu’un qui serait toujours là pour me prendre dans ses bras quand je me sentirais mal. Quelqu’un qui trouverait toujours le mot pour me faire rire. Quelqu’un qui me donnerait une raison de me lever et d’avancer quand je perdrais espoir. Et pour moi, cette personne ne peut être qu’un ami. Mais c’est égoïste.

Par contre, je ne pense pas que l’égoïsme soit un trait marquant de ma personnalité. Parfois j’agis avec égoïsme, mais finalement, c’est assez rare. Je pense toujours aux conséquences que mes actes peuvent avoir sur d’autres. C’est pour ça que la seule façon de me faire travailler pour un dm, c’est de me mettre dans un groupe. La seule façon pour que je me donne à fond au sport, c’est de me mettre dans une équipe. Dès que je ne suis pas seule, je me donne au maximum. Même si parfois ce n’est pas suffisant, je fais sincèrement ce que je peux. Encore une conséquence directe de ce besoin de plaire aux autres… Je fais tout ce que je peux pour satisfaire les gens. Mais ça me joue des tours, je m’en rends bien compte. C’est comme ça que je me suis retrouvée dans le lit de Sadi à faire des choses que je ne voulais pas faire, ou que j’ai laissé une troisième chance à Mika… A force de vouloir trop plaire, certains profitent de mon incapacité à dire non. Heureusement pour moi, j’ai trouvé maintenant d’autres manières de refuser sans avoir à dire non : ignorer ou inventer une excuse plus ou moins bidon. Ça ne pourra pas toujours fonctionner. Il faudra bien qu’un jour j’apprenne à dire non, mais je pense que tant que je continuerai à vouloir être aimée de tous et toutes, je n’y arriverai pas.

Je ne sais même pas pourquoi j’ai un tel besoin d’amour et de reconnaissance. Mes parents m’ont toujours dit et montré qu’ils m’aimaient et n’ont jamais hésité à me dire qu’ils étaient fiers de moi quand ils l’étaient. Et vu comment je suis, ils me l’ont dit plusieurs fois, mais j’ai juste l’impression d’être insatiable d’amour et de reconnaissance. Je n’en reçois jamais assez à mon goût. J’ai besoin de plus. Et je ne sais même pas pourquoi. Ce n’est même pas comme si j’avais envie d’être toujours entourée. J’aime ma solitude. J’aime parfois ignorer tout le monde pour me retrouver et juste écrire tout ce qui me passe par la tête. Mais malgré ça, j’ai quand même un sentiment de ne pas être assez aimée. C’est juste stupide. Je dois avoir un problème quelque part. Mais où ? J’aimerai bien savoir… Peut-être que je devrais aller voir un psy une fois quand même… Je suis sûre que ça pourrait m’aider à régler pas mal de questions. D’autant plus que ce n’est pas comme si je pensais que le psy peut tout régler tout seul. Je sais que la démarche doit venir de moi, c’est juste que j’ai l’impression de ne pas me poser les bonnes questions. Ou alors je ne le fais pas de la bonne façon. J’en sais rien. Il faudrait vraiment que j’aille voir un psy. J’ai juste besoin de parler à quelqu’un. Et pour le coup, je ne pense pas que Maman ou Sarah pourront franchement m’aider…