La vie d'une Quiche

J'avais envie de manger des frites...

Aujourd’hui, c’était le jour où je m’étais promis : une, de répondre à toutes les filles au pair qui avaient voulu prendre contact avec moi dans la semaine mais j’avais eu trop la flemme de répondre et deux, de sortir un peu en ville histoire d’acheter du crédit pour mon portable, une chaîne de vélo, un cahier pour mes cours de lundi -oui parce que venir en touriste ça le fait moyen- et acheter des piles pour mon appareil photo parce que je l’avais promis aux garçons un peu plus tôt dans la semaine et je suis fière de moi, j’ai réussi à tout faire !

Bref, j’ai découvert que le centre commercial dont me parlait Sh. était bien moins loin que ce que j’avais imaginé et parfois, suivre les gens dans la rue, c’est bien ! Parce que j’ai découvert Harlequin, un centre commercial immense, trois niveaux entiers dédiés à ceux qui veulent dépenser leur argent dans tout et n’importe quoi ! Et forcément, moi je me concentre essentiellement sur les vêtements et les chaussures - je sais que je n’arrête pas de répéter à Franz que je n’aime pas le shopping parce que j’aime pas qu’on me dise que je suis comme les autres filles et c’est vrai, foncièrement, je n’aime pas le shopping, mais j’aime avoir de nouvelles choses donc vu que Maman n’est plus là pour le faire, faut bien que je le fasse toute seule comme une grande...- puis les babioles genre cahiers -j’adore les cahiers, même si j’écris plus beaucoup sur papiers, ça m’empêche pas d’en acheter...- et enfin, la nourriture ! Autant salée que sucrée… D’abord j’avais envie de frites parce que j’ai pas arrêté de voir sur mon chemin des McDo, des Kebabs et des Burger King, puis j’ai eu envie de Donut’s parce que je pensais avoir vu un truc où ils en vendaient -mais en fait nan-, mais au final, j’ai juste acheter des barres de céréales… Tout ça parce que j’aime pas dépenser mon argent quand je me suis mis en tête de l’économiser dans un but précis : les cadeaux de Noël… Mwarf. Si je me condamne toute seule à manger des barres de céréales pendant tout ce temps, je risque de ne pas tenir longtemps sur pieds… Bon, bref, je me suis fait toute seule la tête sur le chemin du retour parce que voulais des frites et que la moi raisonnable -et un peu radine d’ailleurs- ne voulait pas et a seulement accepté que je me paye des barres de céréales…

Sinon que dire… En fait, il fait chaud ici… J’avais mis un débardeur, un dessous de pull, un pull à manche courte et une veste en pensant qu’il faisait froid, mais en fait, trop pas ! J’ai eu chaud au bout de trois minutes de marche du coup j’ai viré la veste, mais je pouvais difficilement enlever le reste sans passer pour une fille un peu bizarre du coup j’ai supporté la chaleur. Pendant deux longues heures, c’était terrible.

Ah oui, et aussi : oh mon dieu ! Qu’est-ce qu’ils ont du mal avec leurs enfants ! Ils ont passé toute la journée à crier, pleurer, se taper dessus -enfin, les enfants se tapaient entre eux quoi, vu que les parents n’ont pas le droit de taper leurs enfants en Angleterre...-, claquer les portes et j’en passe. Autant dire que se réveiller le matin avec ça, c’est un peu dur, mais l’endurer tout au long de la journée… Je sens que les week end j’ai intérêt de sortir moi… Enfin, quoiqu’il en soit, ça me rassure sur au moins un point : avec moi, les enfants sont adorables ! S’ils me faisaient supporter le quart de ce qu’ils font à leurs parents, je pèterais rapidement un câble...
Mais du coup, dans ces moments là, je sais pas trop quoi faire… Essayer d’intervenir au risque d’envenimer encore plus les choses vu que je ne comprends que la moitié des cris, froisser les parents parce que j’assiste à ce total manque de contrôle de leurs enfants ou parce que je pense savoir mieux m’y prendre qu’eux ou alors rester sagement dans ma chambre en essayant de faire comme si rien ne se passait ? Pour le moment, j’avoue avoir plutôt utilisé la deuxième méthode, mais je me sens mal à l’aise. J’ai l’impression de ne servir à rien dans ces moments là… En même temps, je ne suis pas habituée à autant de cris. Même quand c’est la guerre à la maison, ça n’a jamais ressemblé au huitième de ce qu’il se passe ici… Et c’est là que je me rends compte que j’ai eu une super éducation, une super famille et des supers parents… Sérieusement, je préfère mille fois mon modèle que moi je connais au leur… Et c’est absolument pas par "familicentrisme", mais c’est juste que voilà, chez moi, l’ambiance n’a jamais été aussi tendue. Même pas lorsque mon père a appris que je ne passais pas en Khâgne. Même pas quand mon frère a pu voler de l’argent à mes parents. Sincèrement, à les voir comme ça, je me demande si leur couple va tenir longtemps… Enfin, je l’espère pour eux, ce sont des gens vraiment géniaux, mais vu comment ils ont du mal alors que leurs enfants ne sont encore que des enfants, je me demande ce que ça va donner quand ils seront adolescents…

Le pire dans tout ça, c’est que c’est toujours T. -le plus grand- qui se fait disputer comme je sais pas quoi alors que le pire du pire, c’est W -le deuxième- et ce sans aucun conteste… Pas facile d’être l’aîné d’une famille quand même…

Enfin bref, une chose est sûre, maintenant j’ai la preuve incontestable que ma famille c’est la mieux du monde entier et que j’ai toujours eu raison de dire que mes parents et mes frangins étaient les meilleurs (même si durant une certaine période située entre 13 et 16 ans j’avais remis cela en question...) et du coup, ils me manquent beaucoup… En fait, même Papa ne râle pas tant que ça…