La vie d'une Quiche

J'essaye

J’essaye vraiment d’avoir de l’amour pour l’humanité. Réellement. En fait, je dois même avouer que j’y arrive bien. Quand je prends les humains un par un. Franchement, un humain isolé, c’est plutôt attachant, vraiment. Ils sont plein de bonne volonté, maladroits et un peu bêbête, mais ils sont intéressants. Pris un par un… Là où ça se corse, c’est quand on les observe en masse. En masse, ils se transforment en être immondes, en être totalement cons et imbuvables. Et là, je les hais. Et là, j’ai envie qu’ils meurent tous dans d’atroces souffrances parce qu’en réalité, il n’y en a pas un pour rattraper l’autre, ils sont juste tous à jeter.

Et ça m’embête d’avoir cette vision parce que, en en parlant (c’est super bizarre à écrire ça… Je dois probablement faire une faute quelque part...) un peu autour de moi, je me rends compte que je suis plutôt une optimiste. Que j’ai la foi. Que j’ai beaucoup d’espoir. Beaucoup d’amour aussi. Et que même si je justifie mes bonnes actions par un "c’est pour qu’on me rende service plus tard" je sais très bien qu’on ne me rend que très rarement service plus tard et que le plus souvent, ce sont des gens que je n’ai pas aidé qui m’aident alors que ceux que j’ai aidé ne servent concrètement à rien quant à l’amélioration de ma vie. Du coup, je fais des bonnes actions, soit parce que j’aime bien faire ça, soit parce que je n’aime pas voir les autres galérer plus que nécessaire quand je sais que je pourrais les aider. Je ne sais pas trop… La plupart du temps, ça me saoule vraiment, mais je le fais. Pire, je m’arrange pour le faire bien. C’est usant. Surtout quand je finis par passer plus de temps à faire les choses bien pour les autres plutôt que pour moi-même…

Bref, je dois faire partie des gentilles et ça m’énerve parce que je me considère comme méchante, mais en voyant à quel point les humains peuvent être pourris, je me dis que ouais, finalement, je dois être une gentille. Et je déteste ça. Parce que c’est pas comme ça que je le ressens. Mais forcément, si les autres sont pires que moi, ça m’élève, même si j’essaye de ne rien faire pour.

J’ai eu un peu ce débat avec James hier, et même si je faisais tout pour faire genre que je ne comprenais pas son raisonnement juste pour le faire chier, je crois que, dans le fond, on est un peu pareils : deux connards égocentrique et égoïste mais avec une éthique. Et c’est ça qui change tout… Et malheureusement, ça nous sépare des vrais et purs méchants l’éthique… Mais bon, comme toujours, je ne vais pas dévier de mon naturel juste pour rentrer dans la case où je voudrais être. Le changement c’est bien, mais pas quand on le fait pour de mauvaises raisons.

Je ne sais pas si j’ai une estime trop haute de moi-même ou si j’ai une mauvaise estime des autres, mais c’est ce sentiment qui me pousse à croire que je ne suis pas sur le même plan que les êtres humains. C’est ce sentiment qui me pousse à penser que je suis à part. Pas forcément mieux ou pire, mais juste à part. Parce que j’ai beau chercher, je ne me retrouve pas dans les gens que j’ai pu croiser. En tout cas, pas totalement. Il y a toujours cette impression d’être profondément différente. Métaboliquement différente. Et je pense que, ce sentiment, beaucoup doivent l’avoir comme j’ai pu le constater…

Psychologiquement, je pense que ça s’explique tout simplement par le fait que je suis profondément humaine. Du coup, je déteste mes défauts. Mais au lieu de les détester chez moi, je les déteste chez les autres comme ça je peux avoir l’impression d’adorer mes défauts. Ou quelque chose du genre. Probablement une histoire de transfert. C’est toujours une histoire de transfert.

Putain de transfert de merde.

D’façon, j’aime pas cette explication et moi, quand j’aime pas quelque chose, je ne m’en embarrasse pas, tout aussi simple que ça.