La vie d'une Quiche

Transfert.

Hier soir et ce matin j’ai enfin réussi à transférer tout ce qu’il y avait sur Heechan sur mon disque dur externe et du coup, j’ai retrouvé beaucoup de choses. D’abord des vidéos et des photos amusantes voire touchantes. Et surtout, j’ai retrouvé tous mes rps… Toutes mes histoires… Tous mes écrits tapotés rapidement à un moment où ça n’allait pas trop. J’ai tout retrouvé. Même les discussions Skype ou Badoo avec certaines personnes qui ont marqué ma vie.

J’ai lu quelques trucs que j’avais écrit et du coup, comme d’hab, je me sens un peu mal. Rien de vraiment insurmontable, mais ça me fait mal de voir à quel point la moi plus jeune allait mal. Je comprends tellement mieux les gens qui me disent que je suis bizarre et autre. C’est vrai qu’en fait, je suis vraiment pas nette comme fille. J’ai franchement l’impression que plusieurs caractères se mélangent en moi. Mais vraiment plusieurs caractères. Il n’y a bien qu’une seule et même personne, mais j’ai plusieurs caractères.

D’un côté il y a la moi qui se sent et se pense réellement supérieure à n’importe quel humain sur cette planète et qui se demande ce qu’elle fout ici parmi la masse ignare d’humains.

Après il y a la moi qui, au contraire, est profondément touchée par tout ce que la nature crée, humain y compris et qui se sent le devoir de protéger tout ça. Ici, je ressens le besoin d’aider les autres. Peu importe ce qu’ils sont ou qui ils sont. Je fais juste tout ce qui est en mon pouvoir pour aider.

Après il y a la moi incertaine, qui doute de tout, surtout d’elle. Celle qui ressent le besoin permanent de se rabaisser, de se dire à quel point elle est mauvaise et qu’elle ne pourra jamais être heureuse parce qu’elle ne le mérite tout simplement pas. Elle, elle se demande même pourquoi elle continue de vivre.

Au contraire, il y a la moi qui relativise absolument tout, qui se dit que tout ira pour le mieux, qu’il n’y a aucune raison de paniquer parce que j’aurais forcément une vie géniale même si je n’ai pas la moindre idée de comment j’avance ni du chemin que je suis, la seule chose qu’il y a à savoir est que tout ira bien et que je n’ai à m’inquiéter de rien, juste de profiter de l’instant et de me laisser porter par le flot.

Puis il y a la moi qui analyse tout. Les autres, moi, le monde. Tout. Je suppose que c’est ma partie la plus objective. Enfin, aussi objective que je peux me le permettre.

Et en complément du caractère qui analyse, il y a le caractère qui essaye de donner un sens à toutes ces analyses. Pour le coup, on est dans du purement subjectif, sans le moindre doute possible. Ce côté revient pratiquement toujours à la même conclusion : le monde est juste un assemblage de nuances très diverses les unes des autres mais qui donnent un ensemble relativement magique, surprenant et quelque peu hypnotisant.

Enfin, il y a le caractère loufoque. Là, plus rien n’a de sens, plus rien n’est logique. Tout n’est que création, imagination, délires et rire. Quelque part, c’est la partie que je préfère. Celle où je me sens réellement libre. Certes, constamment ça serait un peu lourd à vivre, mais qu’est-ce que je suis bien quand je suis dans cet état.

Bref, ça me fait toujours quelque chose de relire ce que j’ai pu écrire par le passé. Les mots que j’ai pu employer ont toujours un certain impact sur moi et c’est débile parce qu’en fait, je me touche toute seule. Ouais, c’est même carrément de la masturbation visuelle et mentale. Je crains comme fille.