La vie d'une Quiche

Légitimité...?

En ayant fait rapidement le tour des différents journaux sur le site, je me suis rendue compte d’une chose : je n’ai aucune raison d’écrire un journal. Enfin, "aucune raison" techniquement… Je veux dire, ma vie est tout de même franchement bien. Je ne sais pas trop en fait. Certes, il se passe des choses, mais c’est tellement commun, tellement prosaïque, tellement affligeant de banalité que je me demande vraiment ce que je cherche à tirer de tout ça… Peut-être des souvenirs ? Sûrement des souvenirs… Je n’écris pas réellement pour maintenant. Je n’écris pas parce que ça me fait du bien de me confier par écrit. Si j’écris, je pense que c’est avant tout pour "plus tard". Le "plus tard" où je me relirais avec une certaine nostalgie tout en souriant de mes bêtises et en me désespérant de ma stupidité certaine. J’aime beaucoup faire ça : écrire pour que la moi du futur se souvienne d’un maximum d’éléments…

En fait, si je suis franche avec moi-même, j’admettrais que ma plus grande peur - avant celle d’avancer dans la vie en ayant l’impression d’être passée à côté de tout - est de tout oublier. De devenir amnésique ou être atteinte d’Alzheimer où n’importe quelle autre maladie attaquant la mémoire. J’ai tellement peur d’oublier que dès que j’ai un instant de libre, j’écris. Sur n’importe quel papier qui traîne, peu importe ce que j’ai à dire, j’écris. Inlassablement. Tout consigner par écrit est devenu un véritable besoin. J’ai si peur d’oublier… Je n’ai peut-être pas eu une vie bien passionnante, peut-être même qu’elle est ennuyante, banale, répétitive, mais c’est avant tout ma vie. La seule que j’ai - du moins, la seule dont je me souvienne dans le cas où la réincarnation existe - alors j’y tiens plus que tout.

Je me souviens de cette nuit avant de passer à l’âge fatidique de 19 ans ce 8 janvier où j’ai littéralement fondu en larmes uniquement parce que je n’avais rien écrit l’année auparavant alors que chaque nuit avant mon anniversaire j’ai pour habitude de faire un bilan sur ma vie. Ça peut paraître stupide, mais sur le coup, je m’en suis vraiment voulu. Je me suis haïe pour ne pas avoir prit soin de consigner mon ressenti sur mon 18ème anniversaire. Je m’en suis voulue d’avoir perdu à tout jamais les pensées qui m’avaient traversé l’esprit à ce moment-là. Je m’en suis voulue tout simplement parce que ça serait ça de souvenirs en moins… Bref, je me suis détestée sur le coup, mais vraiment. Et je crois que ça m’a tellement perturbée que je n’ai pas été capable d’écrire pour mes 19 ans, du coup, l’année prochaine, je vais encore péter mon câble. Génial.

En plus de ça, je suis auto-centrée et à part moi, rien n’a vraiment d’importance. Parfois, en me relisant, j’ai un peu l’impression que selon moi, le monde tout entier tourne autour de moi et les autres gravitent autour du soleil que je serais… Je pense que je devrais changer ça. D’un autre côté, c’est mon journal. J’y raconte ma vie. Les autres, j’ai beau les apprécier, plus tard, ce n’est pas de leur vie dont je veux me souvenir. Ce n’est pas plus compliqué que ça finalement. Alors oui, peut-être qu’il ne se passe rien dans ma vie, mais ce "rien" m’intéresse. Voilà tout.

Ps : Bon, parce que quand même je ne pense pas qu’à moi : ce dimanche 18 mars 2012, J. et son équipe ont gagné la Coupe de France des IAE de Hand' ! 'Fin, c’est ce qu’il m’a dit en tout cas.