"A Sickening of the Heart" - Edgar Allan Poe
J’ai regardé Detachment. Un malaise au coeur. C’est exactement la sensation que j’ai eu tout au long du film. Je n’ai pas pleuré, mais j’ai eu des frissons tout au long. Vraiment. Ce n’est pas le genre de film que je regarde souvent. Je suis plus du genre à aimer les fins vraiment joyeuses, mais franchement, ce film, je le recommande. C’est un film qui donne matière à penser. A voir les choses autrement. Je sais pas trop… C’est juste un très bon film. Je trouve.
Et ce film m’a finalement apporté une réponse définitif sur ce que je pense du suicide. Même si ce n’est peut-être pas le but du film de montrer les choses dans ce sens. J’en sais rien. Quoiqu’il en soit, à présent, je sais que je ne pourrais jamais pardonner à quelqu’un de s’être suicidé. Peu importe la raison. Il n’y a pas de bonnes raisons pour se suicider. C’est une réponse trop facile. Et il y a une réplique du film que je trouve vraiment pas mal à ce propos : le suicide, ce n’est ni plus ni moins qu’une réponse définitive à un problème temporaire.
En fait, on pourra dire ce que l’on veut, le suicide reste pour moi un acte d’une lâcheté immense. C’est "facile" de se suicider. La seule chose qui peut sembler courageuse dans le fait de se suicider, c’est d’être capable d’outrepasser pendant un moment son instinct de conservation. Et encore, je pense que ça témoigne plus d’une grande stupidité qu’autre chose… D’autant plus que ça ne sert à rien de faire preuve de courage pour être lâche tout de suite après…
Le suicide est un acte tellement égoïste. C’est réellement faire abstraction de tous les autres, de tout ce qui se passe autour de soit pour juste se préoccuper de sa petite personne. Les seules personnes qui ont une excuse pour se suicider, ce sont celles qui n’ont absolument rien, ni famille, ni amis, ni entourage, rien du tout. Tous les autres n’ont pas d’excuses. Malgré tout ce que l’on dit, on ne vit pas que pour soi. On vit essentiellement pour soi, mais il n’y a pas que nous et nos problèmes. Les gens qui se suicident m’énervent profondément. Parce qu’en général, ce sont des gens qui ont une famille, des amis et des problèmes finalement pas si graves que ça. C’est juste qu’ils n’ont pas le courage de les affronter, qu’ils se mettent dans la tête qu’ils sont un poids pour leur entourage et du coup, ils se suicident bêtement, causant plus tort que de bien. Sincèrement, comme si se tuer allait enlever un poids à son entourage… Je veux dire, les fois où j’ai envisagé le fait que peut-être je devrais me suicider, je n’allais pas très bien, mais surtout, je voulais faire souffrir ma famille. Pas les soulager de quoique ce soit. Même à 13 ans je n’étais pas stupide au point de penser que ma famille serait plus heureuse sans moi. Bien sûr que non. Pas avec ma mort sur la conscience… Mais finalement, je ne l’ai jamais fait. Pendant longtemps j’ai cru que c’était par "lâcheté" de ma part, mais je sais qu’il n’en est rien. C’est juste que je ne suis pas si égoïste que ça. J’ai beau aimer penser que je suis égoïste, au fond de moi, je ne le suis pas. Et si parfois j’ai réellement eu envie de faire souffrir ma famille, je n’ai jamais pu m’y abaisser.
Les gens qui se suicident sont de purs égoïstes. Ils souffrent peut-être, d’accord, peut-être bien plus que je n’ai jamais souffert, je veux bien l’admettre, mais sincèrement, est-ce réellement une excuse ? Il y a des gens qui souffrent tellement plus et qui tiennent bon… Je sais bien que relativiser n’a jamais aidé personne, mais ce que je veux dire, c’est que si d’autres arrivent à avancer malgré tout ce qu’ils vivent, ceux qui décident d’y mettre un terme aussi brutalement sont réellement des lâches. Tout simplement. Et je vois difficilement comment on peut se poser des questions à ce sujet.
Mettre un terme à sa vie, c’est abandonner. C’est renoncer sans se battre et c’est donc être tout à fait indigne d’intérêt. En fait, les gens qui se suicident ne méritent même pas qu’on parle d’eux. Peu importe leurs problèmes, il y a toujours plus important ? Et je ne vois pas l’intérêt à perdre son temps à pleurer quelqu’un qui a décidé de mourir. C’est une perte d’énergie.
Et les gens les plus courageux de ce monde sont ceux qui, malgré le fait qu’ils ne trouvent plus aucun intérêt à la vie, continuent de vivre en espérant que quelque chose change. Ceux-là sont les plus courageux, parce qu’ils essayent. Ils essayent de se battre pour eux, et pour les autres, même s’ils n’en ont pas envie. Ca c’est une preuve totale d’altruisme et eux méritent toute mon admiration. Réellement.
On n’a peut-être pas choisi de vivre, mais est-ce pour autant une raison de ne pas vivre ? Il y a plein de choses que l’on ne choisit pas dans la vie et pourtant, il faut s’y faire.
Et en plus, qui dit qu’on ne choisit pas ? Petite, j’ai toujours pensé que j’avais décidé de naître. Que j’avais choisi mes parents et donc que j’avais la famille que je méritais. Je faisais souvent ce rêve vaporeux où j’étais avec plein d’autres "bébés" à regarder depuis un endroit à la fois sombre et très lumineux la vie sur Terre. On "espionnait" différents couples dans des sortes de coupoles remplies d’eau -ressemblant vaguement à des Pensines maintenant que j’y repense- et quand on pensait avoir trouvé la bonne famille, on se lançait dans le vide et je me réveillais souvent à ce moment-là. Et c’est marrant parce que je faisais ce rêve quand j’étais vraiment petite. Mais je l’ai fait longtemps. Et en grandissant, mes rêves sont devenus plus détaillés. Par exemple, pour les enfants qui tombaient dans une "mauvaise" famille, c’est tout simplement parce qu’il n’avait pas assez étudié la famille en question et qu’ils s’étaient lancés sans trop réfléchir, trop pressés de vivre. Et je sais que c’est juste un rêve d’enfant qui n’explique rien du tout. Il n’empêche que… Après tout, si on croit à tous les trucs dingues qu’on peut lire dans la Bible, la Torah ou le Coran, on peut bien croire à ça sans que ça paraisse totalement absurde…
Bref, ce que j’en dis : si jamais un membre de mon entourage venait à se suicider, il ne trouvera jamais grâce à mes yeux, là dessus je suis on ne peut plus catégorique.
En fait, je sais pas si je suis un peu malade ou quoi que ce soit, mais ce film m’a totalement perturbée. A un point que j’en ai la tête qui tourne quand je me lève… Bon, d’accord, je dois être un poil pas très bien aujourd’hui de toute façon.