La vie d'une Quiche

Big Fish

Je viens de finir de regarder ce film, et je confirme l’impression que j’avais eu en 2004 : ce film est grandiose. Et finalement en le re-regardant, je me suis aperçue que je l’avais finalement vu en entier. Et maintenant je me souviens même précisément du contexte. C’était un dimanche après-midi comme les autres, j’étais retournée dans le salon pour chercher un truc et je m’apprêtais à retourner dans la chambre des parents pour faire de l’ordi quand j’ai littéralement accroché au film que Papa et Maman regardaient. Je suis d’abord restée bêtement debout derrière le canapé, attendant un moment où ça ne serait plus intéressant pour retourner à mes occupations, mais ce moment ne venant pas, j’ai fini par m’assoir à côté de Papa et Maman et j’ai regardé le film du début jusque la fin. Et comme aujourd’hui, j’ai pas pu m’empêcher de verser des larmes au moment où Will raconte l’histoire de la mort de son père à celui-ci. Sauf qu’aujourd’hui, je n’ai pas eu à m’en cacher parce que j’étais tranquillement toute seule dans mon lit.

Je sais pas, j’adore ce film. J’adore l’histoire et sincèrement, pour une fois, j’aime tous les personnages. En plus, Edward Bloom me fait vraiment penser à ma mère. Dans le sens où il raconte toujours des histoires. Ma maman aussi passe son temps à faire ça avec tout le monde depuis que je suis petite. Toutes les histoires sont vraies, mais elles sont toujours exagérées à un tel point qu’on peut difficilement l’ignorer. Mais bizarrement, ça ne m’a jamais dérangé. J’aime bien les histoires. Qu’elles soient vraies ou pas, je m’en fiche. J’aime juste qu’on me raconte des histoires. J’ai toujours fait le bonheur des mythomanes. Cybille, Eileen, Audrey, Yuu, John et j’en passe. J’ai toujours préféré écouter des mensonges bien ficelés ou au moins bien racontés que la vérité pure et simple.

D’ailleurs, je n’y avais jamais pensé, mais peut-être qu’en fait je tiens mon imagination débordante de ma mère et de toutes les histoires qu’elle a pu me raconter et qu’elle continue de me raconter…

Je parle souvent de ma Maman, mais j’ai toujours l’impression de ne pas pouvoir exactement dire ce qu’elle représente pour moi. Ca va paraître stupide, mais ma Maman, elle rempli à elle toute seule de nombreux rôles dans ma vie. D’abord, c’est ma Maman, et la meilleure qui soit. Sérieusement, tous ceux qui l’ont déjà vu -je parle de mes amis peu importe à quelle époque de ma vie ou de mes simples camarades de classe ou de mes cousins- m’ont toujours dit qu’ils aimeraient bien avoir une Maman comme la mienne. Et si dans la plupart des familles, cette image est souvent factice et cache de nombreux problèmes derrière, ça n’a jamais été le cas pour moi. Ma Maman m’a peut-être souvent énervée, elle continuera de le faire très certainement, il n’empêche qu’elle est la meilleure qu’il puisse exister dans ce monde. Ensuite, ma Maman, c’est une de mes meilleures confidentes -Sarah et Yo' étant mes autres meilleurs confidents-. Je ne peux bien évidemment pas "tout" lui raconter, mais je lui en ai toujours dit plus à elle qu’à mes amis. Et elle le sait. Et puis ma Maman, c’est aussi un pilier fondateur de ma vie. Sans elle, tout s’écroule. C’est aussi l’âme de la maison, l’âme de notre famille. C’est notre concentré de bonne humeur, d’optimisme et de bonheur à l’état pur. Mais ma Maman, c’est aussi la personne que je dois le plus préserver du fait que je serais le premier de ses bébés à partir de la maison. A quitter "définitivement" -j’aime pas ce mot- le cocon familial. Et si ça me fait bizarre à moi, je sais que pour elle c’est pire. C’est bien pire. Alors j’essaye de tout faire pour la rassurer. Je lui fais savoir qu’ici tout va bien, mais qu’ils me manquent atrocement et que je suis pressée de rentrer à la maison. Elle a besoin de l’entendre, et j’ai besoin de le lui dire. Comme ça…

J’essaye vraiment de ne pas être une fille ingrate avec mes parents. Maintenant que je suis loin d’eux, je me rends vraiment compte de tous les sacrifices qu’ils ont dû faire pour nous. De tout ce qu’ils nous apprit et à quel point ils ont réussi leur boulot de parents.

Et maintenant, après avoir vu Big Fish, je me rends aussi compte qu’une des choses qui me manquent énormément ici, ce sont les histoires de Maman. Les histoires parlant de son enfance, de son adolescence, de Papa et elle quand ils n’étaient encore que deux, de mon enfance, de celle de mes frangins, de celle de ses frangins, de celle de ses parents, bref, des histoires que je connais par coeur, mais que je ne me lasserai jamais d’entendre et ré-entendre.

D’ailleurs, je pense que quand je rentrerai à la maison, s’il y a Papi, j’essaierai de passer du temps avec lui aussi. C’est mon dernier grand-parent de sang encore vivant après tout… Ca serait bête de passer à côté de tout ce qu’il peut m’apprendre. Pour une fois, ça sera à moi de faire l’effort du premier pas. En fait, c’est marrant, mais dans la famille de Maman -comme celle de Papa d’ailleurs-, on est tous très réservés derrière les apparences et on attend que les autres fassent le premier pas. Mais une fois que ce premier pas et franchi, on ne s’arrête plus de parler. Et c’est ça qui est bien. Encore faut-il faire ce premier pas…

En fait, je n’y avais jamais vraiment penser jusque là, mais c’est vrai que les films donnent matière à penser au final. Une réflexion moins poussée et moins pénétrante que celle proposer par les livres, mais ça a au moins le mérite d’être presque instantané.

J’ai plus qu’à me trouver un autre film maintenant…