Bilan 2019-2020
Plus que 40 minutes avant de partir du boulot. Normalement, quand j’ai fini d’écrire ça, je pourrais partir. Il ne faut pas que j’oublie mon matériel de télétravail…
Du coup, je relisais un petit peu ce que j’avais pu écrire depuis le début de la vie commune avec mon Chéri, et je suis contente de voir que les choses ont évoluées, et en bien.
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Déjà, on a finalement pu acheter ! Et grâce à lui, c’est lui qui a repéré l’annonce et qui est venu me réveiller le dimanche matin en me disant "Ma chérie, j’ai trouvé notre futur appart". Enfin, mon futur appart sur le papier. A cette époque, il était en période d’essai pour travailler à Liddl du coup la banque nous a fait comprendre que si j’empruntais seule, ça passait (merci le boulot qui donne l’impression que je suis fonctionnaire alors que pas du tout), mais avec son dossier à lui pas stable du tout, c’était mort. Donc j’ai acheté seule. Mais peu importe, c’est aussi bien son appart que le mien.
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Après une énième tentative de sa part d’arrêter la clope et la reprise en cachette sans m’en parler où j’ai pété un câble en le découvrant et en lui laissant un petit mot dans son paquet de clope disant grosso modo "Ça fait plaisir de voir que tu as arrêté. Bravo le mensonge" bien culpabilisant comme il faut, il a finalement réussi à arrêter. Là de toute façon, s’il ne faisait pas d’effort, j’étais déterminée à tout arrêter. Qu’il fume ok, que je fasse la gueule, c’est mon droit, mais qu’il me mente, ça non. Enfin, on a un accord qui lui permet de fumer chez ses parents et de terminer ce qui lui reste quand on rentre à la maison. Et après, fini jusqu’à la prochaine fois. J’ai fini par me dire que ce n’était pas pire que se bourrer la gueule une fois par mois. Bon, je ne le fais pas, mais si ça lui permet de décompresser, soit.
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Il a pris en charge la gestion des tâches ménagères sans que je lui dise quoique ce soit, réalisant que c’était abusé d’attendre de ma part de lui dire les choses. Merci à la petite webserie (Martin sexe faible qui est désormais en Replay sur France Télévisions) qui lui a fait connaître la charge mentale. Ça lui a pris comme ça, sans que je dise quoique ce soit, et pour le coup, je trouve ça génial qu’il ait réalisé ça dans son coin. Et puis, il a dû voir, malgré tout, que je commençais à être à bout. Je suis pas douée pour masquer ma frustration, j’ai même pas besoin d’ouvrir la bouche pour qu’on le comprenne. Au bout de 3 ans presque 4, c’est pas mal on va dire.
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Notre mininous m’a complètement rassérénée. Loin de l’image stressée de la mère qui s’inquiète H24 de la santé, de l’avenir et du bien-être de son enfant, j’ai découvert en Chéri et en moi, une source infinie de sérénité. Tout ira bien pour elle. C’est une certitude. Tout ira bien pour nous.
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Et de là j’ai découvert le Chéri en mode "papa". Et j’aime terriblement ce papa. Vu sa patience, je me suis dit "Bon, va falloir qu’il trouve un boulot assez vite, sinon on ne pourra jamais se payer une crèche, hors de question qu’on la mette en nourrice", des témoignages nombreux à cette période nous confortant dans cette idée. Puis les mois passent, il mentionne de temps à autres l’idée de trouver un boulot, mais sans jamais chercher. Puis un jour "Sinon je la garde". Et l’illumination, suivie du doute. En serait-il capable ? Serait-il suffisamment patient, seul, avec ce petit bout assez colérique quand l’envie lui en prend. Surtout que les premières fois où je les laissais seuls, je retrouvais le Chéri marchant de large en large dans notre salon de 20m2 et il me disait qu’elle venait juste d’arrêter de pleurer… Puis en insistant, en multipliant les essais, en le laissant trouver ses propres techniques, il a réussi à la maintenir calme plusieurs heures. Donc on s’est dit "Ok, c’est bon, papa au foyer c’est une très bonne solution". Et à ce jour, c’est l’une des meilleures décisions de notre vie.
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La maison a aussi beaucoup évoluée parce que le Chéri l’a totalement investi. Il est chez lui et n’hésite pas à tenter des choses, de sa propre initiative. Il a réorganisé tout le salon, à déniché tous les meubles, a installé des étagères (dont une qu’on avait acheté dans l’autre appart et qu’il n’avait jamais installé finalement). Et c’est cool. Parce que son inactivité dans l’autre appart était principalement dû au fait qu’il n’était pas chez lui. Pas comme maintenant
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J’ai accepté le fait qu’il ne travaillerait certainement plus jamais dans une entreprise telle qu’elle soit, parce que ça l’angoisse réellement. Je le vois bien quand je lui raconte les histoires du boulot, il me regarde comme si j’avais un courage monstre d’être aussi détachée de tout ça. Lui ça le rongerait. Il a beau se moquer des gens qui se disent hypersensible, en réalité il doit l’être. Sa répulsion face aux odeurs trop fortes, sa forte empathie qui lui fait vivre les émotions (surtout négatives) d’autrui de façon exacerbée. Son incapacité à prendre des décisions. Sa gêne devant les films ou jeux vidéo qui font trop de bruit ou qui bougent dans tous les sens. Le fait que son cerveau cogite tout le temps. Bref, si un jour il travaille, il faut qu’il soit le moins possible en contact avec des collègues je pense… Un emploi 100% à distance lui irait. Ou des missions à échéance en freelance. Il a une capacité d’apprentissage assez impressionnante s’il s’y met sérieusement, donc faut juste qu’il trouve un domaine. Mais bon, avec nos 50 enfants, ça lui laisse le temps d’y réfléchir…
Du coup, le bilan de cette année est plutôt positif. J’ai changé ma façon de voir les choses, mais de son côté, le Chéri a fortement changé sa façon de se comporter et il a même dépassé mes attentes. C’est là que je me dis que c’est bien de ne pas fuir à chaque contrariété. De toute façon, je savais qu’il valait la peine. Largement !