La vie d'une Quiche

Cycle

07h50

Hier j’ai réussi à me motiver à aller au sport. Malgré l’ovulation douloureuse de ce mois-ci. Je sais même pas comment je fais pour ne pas savoir que j’ai mal alors qu’à chaque fois j’ai des crampes dans le bas ventre. Je dois écouter plus mon corps et moins me fier aux applis. C’est une aide, mais elles ne peuvent pas connaître mon corps mieux que moi. Après je ne dois pas surinterpréter les "signes". Mais je dois m’écouter. J’ai beau me le dire, me le répéter, me le sermonner, je ne retiens jamais. Enfin, peu importe.

Je suis donc allée au sport, mais pas longtemps. J’ai fait 35 minutes… C’est le temps d’échauffement ça. Un jour faudrait que je fasse des machines, mais il y a trop de monde, ça m’impressionne. Faudrait que j’y aille avec le Chéri pour qu’il me remontre la routine à faire. Ça me rassurerait. Mon super Chéri qui fait aussi coach sportif.

En rentrant du sport j’ai dit au Chéri, qu’en fait, mon cycle n’était pas classique (enfin, il est dans la norme, mais pas suffisamment normal pour les applis) et que du coup, j’ovulais plus tôt. Et là, il m’a dit qu’il fallait donc qu’on fasse l’amour ce soir. Je n’aime jamais trop le verbe "devoir" quand on parle de sexe, mais disons que depuis mes règles, on n’avait pas eu l’occasion/l’énergie/la motivation pour faire l’amour, donc là, ça nous donnait l’occasion. En plus minimoi s’est montrée coopérative pour s’endormir, donc j’ai pu redescendre à 22h soit environ une demi-heure plus tard. Bon, on était quand même fatigué, moi à cause du sport et le Chéri parce qu’il n’a toujours pas récupéré de son weekend (c’est un vieux de 33 ans en même temps maintenant...) donc ce n’était pas notre meilleure partie de jambes en l’air, mais c’est toujours bon de se retrouver sur ce terrain. Et puis je prends tout le plaisir qu’il peut me donner et j’espère lui en donner autant.

Après, on est resté un petit moment à papoter. Plus que d’habitude. Mais je ne sais même plus de quoi on a parlé. Je suis toujours dans un état un peu cotonneux après. Un peu comme quand je suis ivre. Le mal de crâne du lendemain en moins. Mais j’en garde une impression de douceur et d’intimité tendre. C’était juste bon.

Je voulais parler de trucs, hier ou ce matin, mais là tout de suite, j’ai zappé.

J’ai loupé les 10 ans de mon journal… C’était dimanche 13 mars. J’étais chez mes parents ce jour-là, c’est pour ça que j’ai zappé. Bon, aujourd’hui ça fait 10 ans et 11 jours. Ça aurait été mieux que je m’en rende compte hier, mais tant pis.

N’empêche, 10 ans que je suis ici… Avec mes périodes prolixes et mes absences. Mais jamais je n’aurais pu imaginer rester aussi longtemps ici… J’ai toujours du mal avec le long terme. Mais du coup, ce journal est ma plus longue relation. La preuve que je me supporte très bien ! En vrai, si j’avais un clone, on se kifferait, c’est obligé. Je m’aime beaucoup trop pour mon propre bien. En fait, c’est même plus que de l’amour : je m’idolâtre ! Plus jeune, je me disais que je n’arrivais à admirer personne réellement, que je n’étais pas fan, que je n’avais pas de groupe ou de chanteur fétiche. C’était normal, cette place était déjà prise par moi-même, mais je ne le savais pas encore…

Je n’arrive pas à savoir si c’est une bonne chose ou pas d’être à ce point fan de soi-même ? A part passer pour une grosse narcissique, il n’y a pas tellement de conséquences, non ? Et puis, c’est plutôt bien pour mon développement de m’aimer, j’imagine. En tout cas, je kiffe me kiffer. Et puis tant que je ne le crie pas sur tous les toits, ça va. Bon, les gens qui sont proches de moi, le savent, même s’ils ne savent pas vraiment si je déconne ou pas (les gens vraiment proches de moi savent que je suis on ne peut plus sérieuse...) et ils s’en foutent. Je crois. Dans mes souvenirs, personne ne me l’a jamais reproché. Ou alors je n’ai pas entendu et dans tous les cas, je m’en fous. Quelque part, même si j’ai besoin de l’approbation des autres, s’ils ne vont pas en mon sens, j’ignore et je vais chercher autre part cette approbation. Je me remets en question uniquement quand je le décide, sinon, en général, je veux juste qu’on aille dans mon sens. Parce qu’en général, j’ai raison. Après, je ne dis pas que je détiens la vérité absolue vu que, pour moi, elle n’existe pas. Mais quand je dis quelque chose, c’est une vérité parmi tant d’autres, on y adhère, ou pas, mais il n’empêche que je sais que j’ai raison.

Je suis détestable quand je fais ça, je le sais, mais je n’arrive pas à faire autrement. Ça m’énerve que les gens ne soient pas capables de voir au-delà. Au-delà de quoi ? J’en sais trop rien, mais ça m’agace que les gens ne s’écoutent pas. Pas leur corps, j’ai rien à dire dessus, je ne suis pas mieux, mais leur intuition, leur âme, leur esprit, peu importe comment on appelle ça. Mais ils écoutent trop ce que disent les autres et le ressortent aussi brut, sans prendre le temps de digérer, de comprendre, d’assimiler et de remettre en cause. C’est comme ça qu’il m’arrive de balancer une de mes fameuses vérités et d’entendre d’autres les répéter sans chercher plus loin. Je devrais être flattée de cette confiance, mais je ne le suis pas. A mes yeux, c’est uniquement de la bêtise pure et dure.

Tu m’étonnes que les chaînes d’info en continu ait tant de poids dans l’opinion public… Beaucoup disent que c’est de la merde, mais ils regardent et pire, prennent réellement en compte ce qu’il s’y dit. Ça me dépasse. En fait, beaucoup de gens sont flemmards intellectuellement, pas dans le sens de l’intelligence en tant que telle, mais au niveau de l’esprit critique. Ils ne savent que répéter sans comprendre réellement ce qu’ils ont entendu. C’est peut-être la seule paresse que je n’ai pas. Ça mérite d’être souligné. Ou alors j’ai juste une vision beaucoup trop optimiste que moi… Mouais, non, j’ai de l’esprit critique. Mon prof de français de 3ème m’en a assuré. J’adorais ce prof. Réellement, si un jour j’arrive à me motiver à écrire un livre, je lui accorde quelques mots dans mon épigraphe. Obligé.

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09h43

Je ne sais pas comment font les gens qui ont une double vie. Où trouve-t-ils le temps et l’énergie ? Ou alors sont-ils toujours absents ? J’en serais incapable. De toute façon, au-delà de la capacité, je n’en ai pas l’envie, ni le besoin. Je m’aime suffisamment pour ne pas avoir besoin de combler un quelconque manque dans les bras de quelqu’un d’autre que mon Chéri. Il m’apporte tout ce que je ne peux m’apporter moi-même. Notamment des orgasmes.

J’y arrivais avant. Quand j’étais plus jeune. Puis à partir du moment où j’ai eu une sexualité active, c’est-à-dire avec quelqu’un d’autre que moi, j’ai perdu cette capacité. Je ne sais pas pourquoi… Est-ce que c’est une manœuvre de mon corps et de mon esprit pour être sûre que je ne préfère pas être seule ? J’en sais trop rien, mais c’est un peu pénible de ne plus réussir à aller au bout, toute seule comme une grande.

C’est vrai n’empêche ça. Ça ne m’avait jamais perturbée avant, mais en fait, mon plaisir physique dépend à 100% du Chéri. S’il n’est pas disponible/présent/motivé, je peux ronger mes mains.

Remettons les choses dans l’autre… Est-ce que ce n’est pas plutôt depuis que je regarde du porn que je suis incapable d’aller au bout toute seule.. ? En réalité c’est plus ça le problème ! Faudrait que je réessaye sans porno la prochaine fois, scénario mental et je vois si ça fonctionne. C’est vrai que le problème des pornos, c’est qu’ils ne sont pas fait en fonction de moi. Je dois m’adapter à eux, et le rythme n’est probablement pas le même que moi. Va falloir que je fasse travailler mon imagination du coup. Ça devrait être facile… Enfin, je dis ça, mais j’ai dix ans à rattraper du coup. Pourquoi ça ne m’a pas perturbé avant ? Pourquoi j’y pense maintenant ? J’essaye d’y réfléchir, mais je ne sais pas trop. C’est venu comme ça. Ça n’est pas une explication suffisante j’imagine… Enfin, je pose ça là, je verrai bien ce que j’en fais plus tard.

A la base je parlais des gens qui menaient une double relation, et le tout en secret. Mais en réalité, je m’en fiche. Du moment qu’ils ne viennent pas me vanter leur façon de faire, je n’ai pas à les juger, tout comme ils n’ont pas à juger ma façon de faire. J’allais dire, du moment que tous le monde est ok, mais le truc, c’est que dans mon exemple, il n’y a qu’une personne qui est ok avec ça vu qu’elle le cache aux deux autres, du coup, s’il y a cachotterie, c’est que ce n’est pas sain. Donc j’ai matière à juger. Tout va bien. Parfois, je me demande si je ne suis pas plus INFJ que INFP. Mais bon, tout ça, ce sont des cases. Et je n’aime pas les cases, même si je rentre plutôt bien dedans. Je ne suis pas particulièrement éprise de liberté, mais quand même.

J’ai vraiment pas envie de bosser. De toute façon, je crois qu’il n’y a pas grand-chose à faire. On est à jour sur tout. C’est terrible. On devrait avoir une prime pour ça. Et le droit de rentrer plus tôt chez nous. De toute façon on glande, donc autant glander chez nous.

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10h13

Est-ce que j’écris trop ? Est-ce qu’on peut écrire trop ? "Trop" dans le sens où ça ne serait plus bénéfique pour nous-même. Je sais que j’écris beaucoup en quantité ces derniers temps, mais je n’arrive pas à savoir si c’est une bonne chose, une chose neutre ou une mauvaise chose.

Parce que du coup, je déballe beaucoup et n’importe quoi, n’importe comment. Et je n’arrive pas à savoir si ce sont des choses que je devrais garder pour moi, parce que je les garde depuis des années sans que ça me ronge, alors quel est l’intérêt de les faire sortir maintenant ? Si ce n’est les rendre plus tangibles et donc peut-être plus à même de prendre trop de place… Je n’ai pas encore assez de recul pour le savoir. Je vais continuer comme ça pour l’instant. Je verrai à la relecture dans quelques mois, quelques années, si c’était une bonne chose ou pas.

En réalité, de moi-même à moi-même, ça me fera plus marrer de voir que ça n’a pas changé (parce que ça ne changera pas, c’est ancré en moi et je ne veux rien faire pour changer ça). Le problème vient plutôt de l’extérieur. De ceux qui, éventuellement pourraient lire ça. Notamment des proches. Surtout le Chéri, vu que pour le moment, c’est le seul qui connaisse ce journal, bien qu’il dit ne l’avoir jamais lu (et je le crois), mais rien ne me dit que, plus tard, il ne cèdera pas à la curiosité. Après, il a un profond respect de l’intimité, donc il ne le fera pas, je pense, mais je n’en suis pas sûre à 100%. Et je ne sais pas ce qu’il pourrait mal prendre à travers mes lignes.

En même temps, je n’ai pas envie de brider ce que j’écris. J’aime écrire, comme ça, au feeling, là où me portent mes doigts et mon esprit. Je n’ai pas envie de réprimer ça pour le "sauvegarder" de l’image qu’il pourrait avoir de moi. De toute façon, dans les grandes lignes, il sait. Mais je n’approfondis jamais. Enfin, rarement. Parce qu’il n’est pas psy et que je n’ai pas à le faire cogiter avec des choses qui ne me posent pas problème, juste parce que j’aime parler de moi. Je parle de moi ici, en long et en large, c’est bien suffisant.

Du coup, je crois que je tiens ma réponse : j’écris parce que j’en ai besoin et non, je n’écris pas "trop". J’écrirai trop le jour où je noterai en détail ce que j’ai mangé, comment je l’ai mangé et en combien de temps… Avant d’en arriver là, c’est que c’était nécessaire à l’instant T. Et puis peu importe ce que j’écris, du moment que c’est sur moi-même, la moi du Futur sera heureuse de le lire. J’aime trop savoir dans quel état d’esprit j’étais avant.

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10h40

Koala refait un de ses fameux blindtest sur Snap. Cette fois c’est sur les musiques de films. Des films de 80-90. Pas du tout mes années… Dans tous les films, je crois que j’en ai vu aucun. Et même quand je les ai vu, ça ne me parle pas. Je ne suis pas très film je crois. A part les Disneys. J’ai téléchargé Encanto, la fantastique famille Madrigal. J’vais essayer de regarder ça ce soir. J’adore encore plus les Disneys depuis qu’ils ne sont plus axés sur une histoire d’amour mâle/femelle. C’est plus l’amour familial ou amical qui est mis en avant, et je préfère. J’ai jamais été trop fan des histoires d’amour dans les films de toute façon, ça me laisse de marbre. Sauf si c’est entre deux hommes. Là je chavire complètement. Je ne me l’explique pas. Une part de fantasme. Très probablement. Mais c’est vrai que les relations homme/femme, je m’en contrefous. Sauf si je suis -j’étais- concernée, mais chez les autre, je m’en contrebalance. Je n’arrive jamais à m’identifier à la femme que je trouve à chaque fois trop...Trop quoi ? Nunuche ? Faussement forte, mais nunuche au final ? Trop molle. Trop passive. Trop hautaine. Trop incompréhensive. Je sais pas, je ne me reconnais pas dedans. Je trouve leur réaction incompréhensible.

Parce que je n’agis pas pareil, donc je ne comprends pas. Mais c’est peut-être parce que les scénarios sont tous construits de la même façon. Avec le moment où tout va mal mais on sait quand même que ça se finira bien. Et c’est agaçant. C’est vrai que les films avec des amours gays sont plus originaux. Plus cruels aussi pour mon petit cœur autrefois d’adolescente. Mais au moins, c’était surprenant, et pas attendu. Et les réactions étaient -un tout petit peu- moins clichées. Bon, en vrai, c’était cliché aussi, mais c’était nouveau, donc je ne connaissais pas les codes.

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11h05

On a parlé de Sa', parce qu’elle a le même prénom que la fille d’IG et elle me demandait comment elle était niveau tempérament. J’adore parler de ma sœur. J’ai bêtement l’impression qu’elle est un peu ce qu’elle est grâce à moi. Alors qu’en réalité, elle est juste géniale grâce à elle-même, mais je sais qu’elle me voit comme un modèle et ça me touche énormément. Parce que voir la fierté envers moi dans ses yeux, ça n’a pas de prix.

J’ai pas la même relation avec mon Yo'. Avec lui, on était beaucoup dans l’opposition plus jeune. Pas pour autant qu’on n’adorait pas passer du temps ensemble, bien au contraire, mais nos rapports ont longtemps été frontaux. On se bagarrait, on se disputait, on se tapait dessus et à un moment il a dû se calmer parce que niveau rapport de force, il avait largement le dessus, et j’en jouais allégrement pour qu’il se fasse punir bien plus sévèrement qu’il ne l’aurait dû. Heureusement, on s’est calmé avec les années. Mais parfois, il parvient à faire remonter cette partie sombre de ma personnalité, plus rapidement que n’importe qui d’autre ne peut le faire. Mais je l’aime aussi mon petit frère. Différemment que ma petite sœur, parce qu’il me ressemble moins. Sa' est le parfait mélange entre mes qualités et celles de Yo'. Un être responsable, sociable, mais pas trop, avec une petite pointe de douce naïveté doublé d’un sens accru de la famille. Et une capacité au travail qu’elle ne doit à elle-même car ni Yo', ni moi ne l’avons. Bref, mes parents n’auraient pu espérer mieux en dernier enfant, c’est sûrement pour ça qu’ils n’ont jamais réussi à avoir le quatrième tant espéré. Il aurait été moins bien que Sa'.

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11h20

Les collègues sont partis dans un grand fou rire, à cause d’une explication alambiquée d’IG et des réflexions de PK. J’ai fait semblant d’y participer -convention sociale quand tu nous prends - mais je n’ai pas capté ce qui était si drôle. Et pourtant je suis bon public, mais je ne rigole que très rarement franchement au boulot. C’est toujours contrôlé, pour donner le change, pour faire semblant, pour éviter un silence gênant. Mais c’est pas franc. Et c’est triste. Je passe 7h48 par jour minimum ici et je ne ris pas. A peine un sourire de circonstance. Alors que Youyou, en un geste ou le Chéri en une phrase me font exploser de rire. Je ne suis peut-être pas dans le bon état d’esprit… Mais je trouve ça un peu triste. Ou alors je ne ris pas car les autres ne sont pas non plus francs ? Tout ça n’est qu’une grande mascarade ? Je ne sais pas trop. Mais je ne ris pas. C’est ma seule constatation.

On a un repas ce midi avec toute la compta/recouvrement/logistique/RH pour "fêter" la clôture des comptes. Du coup j’aurais pas mes 45 minutes tranquilles pour moi toute seule… D’un côté je vais bien manger, mais de l’autre, ça va me gaver de faire acte de présence et de devoir parler de choses qui ne m’intéressent pas avec des gens qui m’indiffèrent plus ou moins. Je ne me sens pas d’humeur sociable aujourd’hui. Je veux juste écrire dans mon coin tranquillement et rentrer chez moi quand j’aurais apuré tout ce qui peut me traverser l’esprit.

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11h42

Je viens de réaliser que je n’aurais pas mon portable avec moi pour le fameux repas. J’ai mis une robe et un gilet qui n’ont pas de poches. Ça craint… D’un autre côté, j’aurais fait quoi sur mon portable ? Traîner sur WeMoms ? Non parce que, concrètement, imaginons que Koala m’envoie un message, ça sera un vocal donc je ne pourrais pas l’écouter. Du coup, ça ne sert à rien. Le Chéri n’a jamais été friand de sms pour papoter donc je ne peux pas non plus compter sur lui pour me divertir et je ne parle à personne d’autre que le Chéri ou Koala parce que j’ai grave la flemme d’entretenir mes amitiés. Je regrette quand même d’avoir ignoré le dernier appel de Reine qui remonte à bientôt un an et de n’avoir jamais répondu ensuite à ses messages. Est-ce que je tente encore un grand retour pour son anniv ? Ou est-ce que je laisse tomber ? Il faut que j’arrête de revenir et repartir de la vie des gens, juste pour m’assurer qu’ils ne m’oublient pas. Ça ne fait du bien qu’à moi. Personne n’a le même fonctionnement que moi.

C’est vrai, j’aime toujours avoir un message d’Hide, de Val, de Neph, et Princesse. Juste un, je leur réponds et silence de nouveau pendant des années ou des mois. Juste un petit mot pour me dire qu’on ne m’oublie pas et ça me suffit amplement.

Je n’ai pas de temps à consacrer. Ou alors peut-être que j’en ai, mais je n’en ai pas l’envie. Et les garçons le comprennent mieux que les filles. Ou alors ils s’en foutent plus facilement. Le problème avec Bouh ou Reine, c’est que si je commence à leur parler, elles s’attendent à ce que je leur réponde fréquemment. Et j’ai vraiment trop la flemme de ça. Ça me coûte trop. J’ai pas envie de faire cet effort. Du coup, je préfère ignorer. Et tout s’étiole. Mais je n’ai pas le courage de faire autrement. Tant pis. Elles me manquent sporadiquement, la plupart du temps, je n’y pense pas et ça va très bien.

J’ai pas besoin de beaucoup de monde pour me sentir bien. J’aime qu’on me dise qu’on pense à moi, qu’on a de bons souvenirs avec moi, mais je n’ai pas envie qu’on attende plus qu’UNE réponse de ma part. Juste une. C’est le temps que je leur accorde. C’est l’espace qu’ils occupent dans ma vie. J’ai énormément d’amour et de chaleur à partager, mais je la réserve essentiellement à ma famille. Qu’à ma famille en fait, enfin, pour l’amour. Je ne peux pas dire que je partage de l’amour avec Koala. Une certaine affection, c’est certain, mais de l’amour, c’est beaucoup trop important pour ce qu’il m’inspire. On partage surtout des piques tous les deux.

'Fin bref, mon amour, il n’est que pour ma famille. Parce que j’ai réalisé, qu’en fait, le Chéri et Youyou n’était pas ma deuxième famille, mais qu’ils avaient tout simplement rejoint la première. Parce que tout coule de source. Mon Chéri fait partie de la famille aux yeux de mes parents et les frangins. Aussi naturellement que Youyou en fait partie. Et ça c’est cool.

Ça m’évite plein de problématiques pénibles que doivent affronter certaines personnes quand leur conjoint ne s’entend pas avec leur famille.

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13h32

C’est bon, on a mangé, c’était un peu pénible au début, mais en papillonnant de groupe en groupe, ça passait. Puis je suis restée jusqu’au bout pour aider les cheffes à débarrasser - fayotte- et je suis descendue avec KF pour l’inauguration des terrasses vu que tous les autres étaient partis sans moi vu qu’ils n’étaient pas rester pour aider -double fayotte-. Mais force est de constater que j’aime bien KF. Même si je la trouve beaucoup trop gentille pour son bien. Mais elle est mignonne à penser que les mots peuvent tout régler. Alors que parfois, un coup bien placé fait passer un message plus rapidement et plus clairement, enfin, il faut des gens comme ça aussi. Tendre l’autre joue, ça n’a jamais fait partie de mon credo familial et ce n’est pas non plus ce que j’inculquerai à ma fille. Ne tape pas la première, mais rend coup pour coup. Et plus fort. Comme ça ça passe l’envie de recommencer. Je peux en témoigner, ça fonctionne. Et son père aussi va en ce sens. C’est pratique d’être d’accord pour ce genre de chose.

De toute façon, avec le Chéri, on est d’accord pour les grandes lignes, les plus importantes et mêmes pour les détails on se rejoint. Ou alors on se conforme aux volontés de l’autre quand le sujet nous importe peu. Par exemple, Maman voulait absolu offrir à Youyou pour ses un an le perçage d’oreilles, parce que ça se fait chez nous. Mais le Chéri est contre, il veut que la demande vienne de minilui. Perso, je m’en fous, mais vu que le désir du Chéri est plus fort que mon -je galère pour trouver un nom pour dire "je m’en fous"- je-m’en-foutisme complet (indifférence ! c’est ça !), je lui laisse la main et je défends son point de vue auprès de ma mère. Moi et pas lui, parce que c’est ma mère donc c’est à moi de gérer. A l’inverse, lui a défendu auprès de ses parents notre volonté de ne pas laisser pleurer notre fille. Bon, là, il était aussi -si ce n’est plus- déterminé que moi.

Bref, on fonctionne à merveille tous les deux. C’est comme si tous les ouvrages de communication et compagnie étaient juste du bon sens pour nous. En fait c’est ça, on fait juste preuve de bon sens. Et surtout, on a la chance de fonctionner un peu de la même façon (pas exactement, il y a des discordances tout de même), on sait comment faire pour assainir une situation qui pourrait être problématique. Par contre, quand la fatigue entre en jeu, là c’est plus compliqué, il faut prendre plus de recul, mais dans l’absolu, ça se goupille bien. Communication non violente et tout et tout, on maîtrise.

Et puis moi j’écris. Ça m’aide à y voir plus clair. A poser quelque part où je peux le voir ce que je reproche, pourquoi je le reproche et comment je voudrais que ça se solutionne. En quelque sorte.

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14h01

Tiens, en me regardant dans le miroir en sortant des toilettes (après un sourire ravageur à moi-même), je voyais mes cheveux et je me suis souvenue que pendant le "repas", ya une collègue, CS, qui les a touché. Je lui tournais le dos, et tranquille, elle me les attrape parce qu’ils avaient l’air "si doux"... Comme ça, tranquille. Bah te gêne pas ma grosse, fais comme chez toi. Et ça, c’est parce que je suis pas blanche, à aucun moment les gens se permettent de toucher les cheveux des gens blancs. D’accord, mes cheveux sont particulièrement extraordinaires, mais j’sais pas, demande au moins. Fais semblant de me laisser le choix de décider si tu peux ou non toucher mes cheveux…

C’est pour le principe. Surtout en période de pandémie, t’évite de toucher les gens sans leur accord. Et même, sans pandémie, tu demandes d’abord. On n’arrête pas de répéter aux enfants qu’il ne faut pas toucher les choses qui ne nous appartiennent pas sans l’accord de leur propriétaire. A fortiori quand ladite chose est sur ledit propriétaire.

Je suis contente que ma fille n’ait pas les mêmes cheveux que moi. Ça lui évitera tous ces désagréments. Et puis elle est de toute façon trop blanche pour qu’on l’embête. C’est une bonne chose. Non mais je pensais qu’à l’aube de mes 30 ans, j’en avais fini avec ce genre d’infantilisation. Je me suis trompée. En fait, je m’en fiche, mais je suis quand même un peu choquée. J’sais pas, ça me viendrait pas à l’esprit de toucher quelqu’un comme ça, surtout qu’on est loin d’être proches… On se dit bonjour et bonne soirée et basta. C’est pas parce qu’elle parle à des gens avec qui je parle (par la force des choses) qu’elle peut se permettre ce genre de familiarités avec moi.

Je les aime mes cheveux, mais ils ne me facilitent pas la vie vu que les gens ne savent pas garder leurs doigts loin d’eux… Je vais raconter ça à Sa', ça va l’agacer. J’sais pas pourquoi j’aime bien raconter des trucs comme ça aux gens. La graine de la discorde… Je suis un serpent.

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15h08

Je suis un peu à bout d’inspiration là… Souvent, c’est là que ça part en n’importe quoi, quand je viens avec juste la volonté d’écrire (je dois m’occuper) mais sans avoir de sujet à aborder.

Je voulais commencer en disant que je suis un roc. Mais je sais pas ce que mon esprit veut que je fasse de cette certitude. Un roc dans quel domaine ? J’ai pas tellement l’impression d’être un roc, j’ai parfois plus l’impression d’être une feuille qui vol au grès du vent, sans résistance et en toute confiance parce que je n’ai pas tellement le choix. C’est mieux de se laisser porter et d’en prendre son partie plutôt que de résister en vain.

Et je trouve que, jusqu’à présent, cette philosophie de me laisser porter me réussit plutôt bien. Je suis réellement contente et satisfaite de ma vie. Elle est simple, mais après mes rêves d’excentricité adolescentes, c’est ce que je souhaitais. Une vie simple entourée de gens que j’aime. Il n’y a qu’un point que j’aimerai modifier : le travail. Si je pouvais ne plus avoir à travailler, ça me ferait le plus grand bien. Je ne trouve aucun épanouissement dans le travail. D’accord, ça me conforte dans mon idée que je suis plus maline, plus efficace et plus douée que beaucoup de gens, mais en réalité, je suis au-dessus de ça. Je veux dire que ce n’est plus une priorité pour moi de me le prouver. Je le sais (ou pense le savoir, ça dépend comment on se positionne) et ça me suffit. Je n’ai pas besoin de plus. Et du coup, c’était la seule satisfaction que m’apportait mon travail.

Contrairement à beaucoup de gens, je n’ai ressenti aucun plaisir, si faible soit-il à mon retour de congé maternité. Bien au contraire. Je n’ai pas besoin de ses interactions sociales superficielles. Je n’ai pas besoin de voir du monde. Je n’ai pas besoin de m’extirper de chez moi pour me sentir plus femme que mère. Les deux n’ont jamais été antinomiques à mes yeux. A aucun moment je n’ai douté de ma féminité. Comment puis-je douter de ma féminité en étant devenue mère ? C’est incompréhensible pour moi. Tout comme, comment me sentir femme peut-il m’empêcher d’être mère ? Pourquoi tient-on à opposer les deux absolument ? A devoir trouver un équilibre entre les deux. Je ne suis pas 50% femme et 50% mère. Je suis 100% mère et 100% femme. Je ne vois vraiment pas le problème. Peut-être parce que j’ai eu la chance d’avoir un Chéri qui me désire à chaque instant. Mais est-ce qu’il me désirait parce que je n’ai jamais tenu en laisse mon désir sexuel à quelque moment que ce soit ou est-ce parce qu’il me désirait que je n’ai jamais tenu mon désir sexuel en laisse ? Je n’en sais trop rien.

Je suis un être profondément sexuel et ce n’est pas une grossesse ni un enfant qui pourra changer ça. J’expérimente ma sexualité depuis mes 6 ans, donc forcément, ce ne sont pas 9 petits mois qui peuvent le retirer ça. Des fois, j’essaye de creuser pour voir s’il n’y a pas un traumatisme. 6 ans, ça me semble tôt, mais peut-être pas. Peut-être juste que j’ai une trop bonne mémoire. Si mon seul traumatisme est d’avoir surpris mon oncle et ma tante en pleine action quand nous étions en vacances en Afrique, ça va. Disons que ça m’a ouvert les yeux sur quelque chose que j’ignorais et qui m’a profondément intrigué.

Du coup, être au courant de ça plus tôt, ça m’a permis d’être assez à l’aise sur le sujet, malgré ma timidité apparente sur tous les autres sujets. Je sais que ça a souvent surpris cette capacité que j’avais de rougir aux compliments qu’on pouvait me faire mais de m’embraser sans retenue au moindre baiser ou caresse approfondie. Chacun son domaine. Mais je pense que c’est juste cette vision qui a débloqué quelque chose, je ne pense pas avoir vécu d’expérience traumatisante. Je suis juste comme ça.

Bref, tout ça pour dire que le travail ne m’apporte aucun bénéfice mental. C’est purement alimentaire. Pour payer les factures, la bouffe, Internet, l’électricité/gaz, le prêt et nos quelques plaisirs matériels. C’est tout. C’est déjà pas mal en vrai, mais je ne me sens pas grandi après une journée de travail. Je n’apprends rien qui me grandisse en tant que personne. Qui me permette de m’épanouir.

Donc si je pouvais l’arrêter, ça ne serait que bénéfique pour moi. Et je pourrais peut-être enfin me motiver à écrire un roman. Qui sait… De ce fait si le vent pourrait porter à ma main un ticket de Loto gagnant, je ne dis pas non !

N’empêche, c’est quand je n’ai pas d’inspiration que j’écris le plus. Tout à fait normal. Je constate ça à chaque fois que ça m’arrive, mais ça me surprend toujours. Faut que je m’y fasse.

Un roc je disais…

En fait, mon mental est un roc. C’est plus ça. Je suis malléable pour m’adapter à la vie, mais mentalement, je suis solide. Immuable. J’ai parfois des coups de mou, comme tout le monde, mais rarement. Et je pense que je suis naturellement protégée contre la dépression. Je peux éventuellement déprimer, mais la dépression, aucune chance. Je dors trop bien pour ça. Et puis j’aime profondément la vie. Bon, en réalité, il y a une chose qui pourrait me faire perdre totalement pied : la mort de Youyou (poué poué poué). Rien qu’en l’écrivant j’en ai la nausée. D’ailleurs je ne vais pas m’appesantir dessus, mais en dehors de ça, j’irai bien. J’en suis profondément convaincue. Même si je connaîtrais forcément des moments durs, je m’en remettrai. Parce que je suis une feuille qui se laisse porter au gré du vent et que le vent ne permet pas l’immobilité. Et le mouvement solutionne tout. Voilà. C’est super simple la vie dit comme ça.

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16h32

J’ai déjà deux minutes de retard sur mon programme -saleté de fanfic bien écrite ! -, je me tire !