Arf. A ce rythme, je vais réussir à me mettre ma cousine à dos… J’explique, Bouh, ma cousine, est quelqu’un que j’apprécie énormément. A bien des égards je la considère comme ma "jumelle". Et à vrai dire, à bien des égards on fait plein de choses exactement de la même façon sans pour autant se concerter. C’est comme ça qu’à chaque fois qu’on se retrouve à un mariage, une communion, un baptême ou n’importe quelle fête de famille de ce genre, habillées exactement de la même façon ou du moins avec les même couleurs. Et puis, elle me ressemble pas mal sur bien des points, même si elle est un peu restée bloquée à mon "stade des 16 ans" alors que moi depuis, j’ai évolué vers quelque chose de plus optimiste. Il me semble. Bref, tout ça pour dire, que ma Bouh, je l’aime sincèrement, même s’il m’arrive parfois de la trouver quelque peu agaçante. En même temps, si je la considère comme ma sœur, c’est plus que normal.

Le truc, c’est qu’il y a un point où on ne se ressemble absolument pas. Mais quand je dis absolument pas, c’est qu’on est totalement à l’opposé sur ce point : le besoin de nouvelles de l’autre… Autant moi je m’en fiche totalement, autant elle, si je ne lui donne pas signe de vie pendant un petit mois, elle va se mettre dans des états pas possible… Le truc, c’est que je ne sais pas donner de mes nouvelles aussi fréquemment. Je n’y arrive pas. Tout simplement. Pourtant, j’ai vraiment essayé, plusieurs fois. Parce qu’à chaque fois, elle le vit mal, du coup, je lui promets tout et n’importe quoi pour qu’elle aille mieux, et je m’y tiens...allez, une semaine. Au delà je retombe dans mes travers et je disparais à nouveau. Le truc, c’est que sur Facebook, il m’arrive de changer de temps en temps de statut, mais je ne vais pas autant répondre à ses messages privés -parce que j’ai la flemme...- et du coup, ça la blesse. Et c’est tout à fait compréhensible, on me ferait la même chose, je serais profondément vexée. Mais je ne sais pas pourquoi je fais ça, mais bien souvent, je ne répondrais pas à un message à moins de n’avoir réellement rien d’autre à faire ou si on me menace de quelque façon que ce soit. Mais dans ce dernier cas, vaut mieux être sûr de mon attachement sinon on risque plus de se faire envoyer paître royalement qu’autre chose…

Bref, elle m’a envoyé un message hier disant très exactement :

Hi!
Juste pour savoir pourquoi tu n’as pas répondu à mon message qui date de 3 semaines et surtout pourquoi m’as tu dis avant de partir que tu donnerais des nouvelles. Cela fait un mois que tu es partie et les seules nouvelles que j’ai de toi viennent de tes parents. Cherche l’erreur. Alors voir, après 2 semaines relativement épuisantes psychologiquement et physiquement, comment tu t’éclates sans même m’envoyer un petit mot pour me dire comment ça se passe ou même comment tu vas, ça fait mal ...
heart ...

Et du coup je lui ai pondu un long pavé :

Bah, j’ai pas eu de messages moi depuis le 9 septembre o___o
Et puis je t’ai envoyé un petit message sur fb il y a quelques jours mais comme t’avais pas répondu, je me suis dit que tu étais occupée et tu me connais, question "donner des nouvelles", j’ai franchement du mal. Même quand je dis que je vais faire des efforts j’en fais pendant quelques jours et je reprends mes sales habitudes x___x
Mais je te vois jamais sur Skype ? Tu te connectes quand histoire que je te loupe pas parce que j’y suis assez souvent mais c’est vrai que c’est surtout dans la soirée que j’y suis quoi =/

Bon, en tout cas, toi t’as pas l’air au top de ta forme… C’est pas juste à cause de moi j’espère ? =/ Enfin, pas que je veuille que tu ailles mal à cause de quelque chose d’autre mais si c’est juste de ma faute, faut me le dire comme ça je vais vraiment (et tu peux souligner ce mot autant de fois que tu le peux) essayer de faire des efforts parce que je veux pas que ça te fasse autant de mal. Tu me connais, je suis juste terriblement pas douée et j’ai humainement du mal à aller vers les autres, 'fin je veux dire, même pour parler à mes parents et tout, c’est eux qui me disent sur fb de me co' sur Skype quoi, sinon moi je zappe un peu, qu’on me manque ou pas… Faut pas chercher la logique de tout ça…

Bah sinon moi je vais plutôt bien. La France en général me manque, ma vie là-bas me manque (mais alors la prépa, ça me manque tellement pas...), mais sinon, ici c’est vraiment vraiment bien. Je vais pas dire que c’est tous les jours faciles avec les petits, mais franchement, ça va de mieux en mieux, ils comprennent de plus en plus que non, je ne m’énerve pas mais je ne cède pas non plus sur certaines choses et puis on a même parfois des moments de complicité donc c’est pas mal. Pour les parents, je les comprends de mieux en mieux du coup on peut avoir des discussions vite fait sur certaines choses comme mes ambitions dans la vie, leur boulot, les enfants, la France, l’Angleterre et tout et tout. Par contre, question vie sociale, je peux pas dire que j’ai rencontré énormément de gens, mais pour le moment, je me satisfais très bien du peu que j’ai. Et bon, faut pas se leurrer, pour parler, j’ai toujours autant de mal en plus comme j’ai peur de mal parler, j’ose pas trop parler, mais ça va. Comme je suis dans des cours spécialement pour les étrangers, on est tous un peu nul donc on s’en fiche un peu de passer pour des attardés.

Et sinon hier j’ai été à Londres toute seule comme une grande et j’ai juste beaucoup marché, on m’a forcé à essayer un mascara Givenchy à 24£ (que je n’achèterai jamais contrairement à ce que j’ai dit à la vendeuse), j’ai dû manger dehors parce que y avait plus de place au McDo et je me suis souvenue de notre jour à Oxford Circus vu que j’ai été par là-bas et du coup ça m’a fait sourire.

Et puis je sors beaucoup histoire de me balader et de pas rester enfermée toute la journée, mais je fais pas grand-chose quand même, mais c’est bien, ça me repose. 'Fin voilà, rien d’exceptionnel en soit quoi.

Bon, je sais que ce qu’elle dit est tout à fait justifié. Elle a totalement raison : je suis une cousine indigne. Seulement, depuis le temps qu’on se connaît, je n’arrive toujours pas à comprendre comment elle peut continuer de penser qu’un jour je pourrais changer… Je veux dire, je suis comme ça, je n’ai pas besoin des gens quand ils ne sont pas là. Je veux dire, ils me manquent, certes, mais je pleure un petit coup en me disant "Qu’est-ce qu’ils me manquent, c’est terrible sans eux", mais non seulement je ne prends pas la peine de dire un petit coucou mais en plus après ça je vais mieux et je continue joyeusement ma route. Et quelque part ça fait aussi ma force, c’est ce qui m’a permis de partir cette année en Angleterre alors non, de toute façon, je ne veux pas changer sur ce point.

Et puis comme dit Blanche "Une fois qu’on l’a compris, il faut s’y faire ou faut laisser tomber." Et elle a totalement raison sur ce point. Si on n’arrive pas à se faire à cette partie de ma personnalité, autant laisser tomber. Parce que tout le monde et je dis bien tout le monde y passe à un moment ou à un autre. En ce moment, c’est Franz qui en fait les frais. Je suis juste comme ça. Quand je sens que les gens dépendent de moi, ne serait-ce qu’un peu, je les mets à l’écart. Je pense que c’est pour ça que je continue à parler avec Valentin ou S. : eux, je sens qu’ils ne dépendent absolument pas de moi parce qu’ils ne me répondent pas dans la minute, ils peuvent rester plusieurs jours sans m’adresser la parole sans que ça soit pour me faire la tronche donc eux, je continue de leur parler.

J’aime juste pas prendre trop d’importance dans la vie des gens en fait… Un petit peu, mais jamais "beaucoup". Je sais pas, ça me fait un peu peur de savoir que je compte beaucoup pour quelqu’un, ma famille nucléaire mise à part. Parce que mon Papa, ma Maman, mon Yo' et ma Sa', ce sont juste les quatre piliers de ma vie alors eux, ça sera un peu toujours mes exceptions. C’est comme ça d’ailleurs que j’ai pu parler plus d’une heure et demie hier avec Sarah. Mes frangins ou mes parents, ça sera toujours ce qui comptera le plus pour moi. Enfin, si un jour j’ai des enfants, je pense que la donne peut changer légèrement, mais ma famille, c’est ma famille et c’est ce qu’il y a de plus important pour moi.