La vie d'une Quiche

Introspection

Ca fait bien longtemps que je n’ai plus fait ça. Me poser un moment pour réfléchir sur ma vie, sur moi et sur tout ce qui peut me passer par la tête. Avant je faisais ça pratiquement tout le temps, parce que je n’avais rien de mieux à faire, que je me posais beaucoup de questions et que j’essayais d’y répondre. Maintenant, je réfléchis peut-être moins à tout ça, je profite peut-être un peu plus des petits moments du quotidien et quelque part, je me pose moins de questions existentielles. J’ai arrêté de me demander quel pouvait être mon rôle sur cette Terre. Quel était le sens de ma vie. S’il y avait ou non un but que je devais forcément atteindre. Je ne dis pas que j’ai oublié toutes ces questions, c’est juste que je n’ai jamais su y répondre, je ne suis même pas sûre qu’il y ait une réponse, du coup quelque part, j’ai abandonné et je suis passée à autre chose. Maintenant je me pose pas mal de questions, mais elles sont toutes plus "pragmatiques". Ce sont des questions auxquelles je peux répondre déjà plus facilement parce que la réponse se trouve quelque part en moi.

Hier en parlant avec un gars sur Sky', je me suis aperçue que j’avais très clairement un problème pour m’attacher aux gens. Maintenant que j’y repense, j’avais du mal à m’attacher aux gens et à leur faire confiance bien avant Momo. Personne ne connait "tout" sur moi. Je veux dire, il y a bien Blanche qui en sait pas mal, Bouh aussi, mais elles ne savent pas les mêmes choses. J’ai toujours dillué les informations sur moi. En regroupant toutes mes connaissances, on doit bien pouvoir retrouver à peu près toutes mes facettes, mais jamais je n’ai fait assez confiance à quelqu’un pour tout lui dire. En même temps, il y a des choses qu’on ne peut pas dire à certaines personnes. Par exemple, tous les mecs que je collectionne en ce moment, j’ai pu en parler vite fait à Blanche, à Val' et à M. Cougar, mais jamais je ne pourrais en parler à Bouh -elle est trop "romantique" pour pouvoir comprendre ce qui se passe dans ma tête- ou à Franz -pour des raisons évidentes… Il a beau avoir une copine, je serais dégueulasse de lui parler de ça-. Les facettes plus sombres -plus animales on pourrait dire...- je n’en parle pas non plus à des gens que je connais vraiment. Uniquement à des gens rencontrés sur Internet, parce que je me fous pas mal de leur jugement et que je sais que je n’aurais pas à supporter leurs regards sur moi.

Je sais pas faire confiance aux gens. J’ai toujours peur qu’un jour on utilise ce que je dis contre moi. Mais le truc, c’est que je dis quand même pas mal de choses, je les dis en sachant qu’un jour, je le regretterai. Les gens ne me déçoivent jamais parce que dès le départ, je ne crois pas en eux. Je n’ai pas foi en la nature humaine, j’ai besoin des autres, mais je m’en méfie à chaque fois, tout le temps. Je ne fais confiance à personne. Je ne m’en étais jamais vraiment rendu compte, mais c’est vrai. Je ne mettrais ma vie entre les mains de personne. Même pas de ma mère. Pourtant je sais que ma mère pourrait mourir pour moi, mais non, j’en serais incapable. Je ne sais pas ce que c’est d’avoir confiance, de pouvoir se reposer entièrement sur quelqu’un sans craindre un mauvais coup. C’est stupide, totalement illogique, mais je n’ai aucune confiance en qui que ce soit. Je ne sais pas d’où ça vient. Je n’ai jamais été déçue de quelqu’un à tel point que je serais incapable désormais de faire confiance aux autres. Quoiqu’il en soit, c’est comme ça, je ne sais pas faire confiance et du coup, ça explique sûrement pourquoi je ne m’attache pas véritablement aux autres. Si je doute d’eux dès le départ, l’attachement est impossible. L’attachement sans une certaine "idéalisation", c’est difficile, enfin, je pense. Du coup, certes, j’évite les grosses désillusions, je n’ai jamais véritablement souffert d’une rupture, mais à côté de ça, j’ai la désagréable impression d’être tout le temps seule. D’être incomprise et de ne jamais pouvoir trouver un alter ego.

J’aimerai pouvoir faire confiance aux autres, être moins méfiante et arrêter de voir -inconsciemment- le mal partout. J’ai envie de m’attacher à quelqu’un, véritablement. Avoir une personne avec qui je pourrais parler de tout sans avoir l’impression d’être un Caliméro. Quelqu’un qui comprendrait un peu ce que je ressens et qui se confierait aussi sans que j’ai à poser de questions. Je n’aime pas les questions, on ne répond pas sincèrement aux questions. Le mieux, c’est de se confier comme ça, juste parce qu’on en a besoin et avoir une oreille pour nous écouter. Quelqu’un qui nous écoute juste sans chercher à nous donner des conseils et qui nous fait partager son expérience, pour nous rassurer, pour nous dire qu’on n’est pas vraiment seul. Je veux juste quelqu’un à qui je pourrais parler de tout, sans tabou et qui ne me verrait pas comme une totale psychopathe. Parce que oui, parfois j’ai des idées, des pensées assez étranges, mais non, je ne suis pas dingue pour autant. J’ai juste ma part de noirceur comme tout le monde et pour éviter que ça me bouffe, j’aimerai pouvoir en parler. De temps en temps.

'Fin bref, je veux quelqu’un comme on n’en voit que dans les livres ou dans les films…