Sérieusement, je déteste cette partie de moi qui s’accroche désespérément et systématiquement aux garçons à qui je parle au moins une heure par jour… Après une semaine, c’est bon, les premiers signes de l’addiction se font sentir : je ne pense qu’à lui, j’attend désespérément qu’il vienne m’adresser la parole, je me morfonds dès qu’il ne le fait pas automatiquement alors que je le vois connecté, mais bien entendu, jamais, ô grand jamais, je ne fais l’effort de faire le premier pas. Sauf des fois. Quand l’attente se fait insurmontable… Et je déteste ça parce que je sais pertinemment que ça ne dure qu’un temps. La preuve avec Franz, Val' et tous les autres. Il suffit d’un rien pour que tout bascule. Même si avec Franz et Val', rien n’est vraiment clair, après tout, on ne s’est jamais vraiment disputés ou quoi que ce soit. Dans ces cas-là, c’est plus l’éloignement géographique qu’autre chose qui a joué. Ouais, je ne sais définitivement pas entretenir mes relations, c’est quelque chose de terrible…

Bref, hier, j’ai pas eu ma dose de Porky. Et là, il est connecté, mais rien. En même temps, techniquement, je lui ai dit que je dormais de 9h à 13h tous les jours donc il doit penser que c’est le cas. Et puis même, je suis juste une fille après tout. Il a d’autres choses à faire. J’ai d’autres choses à faire, mais j’arrive pas à m’y résoudre.

En fait, en y réfléchissant bien, c’est l’attente qui me rend accro. Le fait de ne pas avoir ce que je veux. Etrangement, c’est ça que j’aime. Avoir envie sans pouvoir y toucher. Et ce à tous les domaines. Parce que ouais, le domaine littéraire me faisait très envie tant que je n’y étais pas. J’y suis allée et tout de suite, j’ai décroché. Je n’ai pas voulu me l’avouer sur le coup, mais dès Octobre j’en avais ras-le-bol. Pareil pour les forums rpg, tant que je ne suis pas validée, ils me font terriblement envie, une fois qu’on m’a félicité pour ma fiche extraordinaire -mes fiches sont toujours géniales- et bien je ne sais pas par où commencer et du coup je me lasse. Et quand ma mère fait un plat que j’adore, j’arrête pas de squatter la cuisine, je bouge dans tous les sens, je chante et je danse parce que je suis contente -pire qu’un chien qui attend sa gamelle...-, mais une fois que je suis servie, je me rends compte que je n’ai finalement pas si faim. Et je suis comme ça depuis que je suis petite à propos de tout. Sauf de mon ordinateur. Enfin, mes ordis. Ce sont les seules choses qui ne me lassent jamais jamais. Je peux passer des heures sur mon ordi sans me lasser.

Mais finalement, savoir ça, ça ne m’aide pas plus. Et c’est plutôt pas pratique en fait… Parce que ça veut dire que quand je tomberai amoureuse, ça sera d’un type qui passera son temps à me faire attendre. Et moi je serais là à attendre désespérément la moindre miette d’attention… Ouah, c’est flippant.

Et mon histoire d’avoir envie sans pouvoir y toucher, ça me rappelle mon besoin dévorant de trouver quelque chose qui pourrait se manger avec un goût de cave… Aussi loin que je m’en souvienne, j’ai toujours adoré l’odeur des caves. Cette odeur de renfermée qui pave les murs… Si bien que plus jeune, je léchais les murs de la cave en espérant pouvoir goûter cette odeur… Totalement bizarre, je sais, mais c’est inexplicable le pouvoir qu’à cette odeur sur moi. Là, rien que le fait d’y penser, j’ai mes papilles gustatives qui s’agitent. Mes dents mordent l’intérieur de mes joues d’envie et je me fais littéralement torturer par l’idée de cette odeur. C’est très bizarre de se remémorer une odeur comme ça. C’est très différent que de ce se remémorer un souvenir ou une image. C’est beaucoup plus réaliste et du coup beaucoup plus frustrant… Pour le moment, le seul goût qui se rapproche à peu près de cette odeur, c’est la cendre d’encens… Mais je doute que ça soit bon pour la santé… Ou alors, le Smecta aussi à ce goût… Purée, maintenant j’ai envie de Smecta. A ce qui paraît, c’est totalement bizarre d’aimer le Smecta. Donc avec ma soeur nous sommes bizarres. Ce n’est pas une grande nouvelle… Bon, je cède à la tentation, je vais prendre un Smecta. Tant pis pour mes intestins… Ils comprendront que c’est pas humain de résister à ça. Mouarf.