La peur de ma vie.
J’ai passé un weekend génial. Sérieusement !
Samedi, je suis partie à 17h20 de chez moi pour rejoindre Tata Jojo à la station Waterloo parce que dans la semaine j’avais dit sur fb qu’il fallait que je m’achète un appareil photo parce que le mien était resté en France et elle en avait un pour moi vu qu’elle travaille dans une université de photographie -entre autre- et donc quand ils se débarrassent des appareils photo pour d’autres plus performants, elle les récupère. Bref, du coup, elle m’avait proposé de passer la soirée avec elle et une amie à elle et de rester dormir après si je voulais.
On s’est retrouvé vers 19h30 à la gare après 20 minutes où l’on a galéré pour se trouver - et pourtant, je passe difficilement inaperçue que l’on me cherche ou pas- et on a rejoint sa copine - Radica- devant Le Pain Quotidien. J’avais oublié à quel point une salade pouvait caler quelqu’un… C’était terrible. Mais le truc cool, c’est que moi qui avait envie de saumon depuis près d’une semaine, j’ai pu en manger !
Je n’ai eu aucun mal à suivre la conversation. Même avec un verre de champagne. C’était plutôt cool de se rendre compte à quel point je me suis améliorée en anglais. Et même, je me suis permise de temps en temps d’intervenir. Forcément, ça parlait relation homme-femme alors même si je n’ai pas énormément d’expérience dans le domaine, j’ai appris à reconnaître certains signes… Enfin bref, j’ai vraiment passé une super bonne soirée auprès de deux femmes qui ont pourtant la quarantaine. Comme quoi, à partir d’un certain âge, on n’évolue plus tellement.
On est rentrée avec Tata vers 23h30 dans son appart' et j’ai envoyé un sms à Sh. pour lui dire que ce n’était pas la peine qu’ils m’attendent et qu’ils pouvaient éteindre la lumière. On a papoté jusqu’à 1h du matin puis on a regardé Brave. J’ai vraiment adoré. Loin des histoires d’amour un peu bidon entre jeunes adolescents, c’était une histoire d’amour entre une mère et sa fille et en voyant ce film, je me suis rendue compte à quel point j’ai la chance d’avoir la Maman que j’ai. Les parents que j’ai en général. Et aujourd’hui me l’a encore prouvé, ma mère est juste extraordinaire. D’ailleurs, j’arrive à lui dire de plus en plus naturellement "Je t’aime" sur Skype et parfois sans qu’elle me le dise avant.
Enfin bref, j’ai dû me coucher vers 2-3h du mat' et je me suis endormie directement. Je me suis réveillée vers 11h avec un sms de C., franchement pas mignon et un peu trop direct de si bon matin, mais je sais que c’est sa manière de me dire qu’il pense à moi donc c’était cool. Et puis j’lui ai répondu en rigolant qu’il allait me manquer quand je rentrerai en France et il m’a répondu que moi je lui manquais déjà. Il me fait tellement craquer… Il m’a dit que je devrais migrer en Bretagne aussi, mais comme il l’a compris tout seul après, j’ai encore besoin de Papa et Maman. Et oui. Je l’assume totalement. Et puis même, ma vie est ici. Ou au pire, à Paris, mais pas plus loin. Plus loin, je ne peux pas. Et surtout pas juste pour le suivre lui. Je ne suis pas le genre de personne à tout plaquer pour une autre. Tout est tellement incertain.
Bref, après ça, je me suis endormie-réveillée-endormie etc jusqu’à 12h30 et je me suis décidée à me lever. Finalement, Tata Jojo était réveillée depuis 9h donc j’aurais pu me lever directement à 11h. Surtout que j’avais dit à Delph' que je la retrouverai vers 14h à Primark. Tata avait fait des crêpes -mes deux envies comblées en moins de deux jours- et donc j’en ai mangé trois. Elles étaient super bonnes. En même temps, j’avais tellement envie de crêpes ! Vers 13h50, Tata m’a rappelé que je devais retrouver Delph' alors je lui ai dit au revoir, je l’ai remercié pour l’appareil photo et je suis partie. J’ai envoyé un sms à Delph' pour lui dire qu’en fait j’aurais pas mal de retard et là-dessus, mon portable français me lâche. Je me dis que ce n’est pas grave et que je lui enverrais un sms une fois à Watford.
Arrivée à Euston, je passe au WH Smith pour m’acheter 13 flapjack -celles que j’aime bien- et je me suis sentie un peu ridicule en les posant devant le caissier, mais peu importe, j’en trouve pas autant à chaque fois alors voilà ! A peine 15 minutes plus tard, j’arrive à Watford et en essayant d’envoyer un sms à Delph' depuis mon portable anglais, je me rends compte que je n’ai pas son numéro et en dehors de mon numéro de portable à moi et celui du fixe à la maison, j’en connais aucun de mémoire. Bref, je me dis que je tente d’aller à Primark voir si elle y était encore - il était 15h30- et arrivée à Primark, je monte à l’étage féminin et je tombe presque immédiatement sur elle. Finalement, elle était arrivée depuis une demie heure donc elle a dit que ça allait. On est restée jusqu’à 16h40 à Primark puis on est partie faire un tour à New Look où elle a acheté enfin la veste en jean qu’elle voulait -même si elle était un peu trop courte à son goût- et j’ai trouvé des ballerines -avec un peu de talons- à £13.
Après ça on est allée manger au Subway où l’on a un peu galéré pour comprendre leur système de menu, mais du coup, la fille qui s’occupait des sandwich nous a bien aidé. Puis on a parlé. On a parlé jusqu’à 19h. Je lui ai parlé de mon besoin d’écrire, des histoires que j’avais pu écrire petite et de ce journal intime et elle m’a dit qu’elle avait écrit aussi beaucoup de journal intime avant de rencontrer son copain il y a quatre ans et depuis elle n’avait plus ressenti le besoin d’écrire. Mais qu’elle avait gardé ses classeurs de journaux intimes et qu’avant de partir en Angleterre, elle les avait relu. On a parlé de mon imagination débordante et de ce que ça pourrait donner si je me droguait et on s’est avoué être tentée de goûter aux champ' hallucinogènes, mais uniquement avec des gens en qui on peut avoir confiance et qui n’en prendraient pas. On a parlé du cancer de mes grands-parents et de celui de son père. De l’année qu’il allait devoir vivre suite à une intervention lourde. On a parlé sexe aussi. On a juste parlé de tout. Absolument tout. Et c’est génial de pouvoir se confier comme ça. En fait, avant j’étais pas très intéressante parce que je ne parlais pas vraiment, que je ne voulais pas parler de moi. Et maintenant que je le fais, je me rends compte que ça ouvre une tonne de sujets de conversation et qu’au final, je n’ai pas tant l’impression que ça de m’exposer de trop. D’en dire de trop. Et c’est assez marrant parce que mon histoire de journal intime, j’en ai parlé à Maman, Sarah, sûrement mentionné vaguement à Yohann, j’en ai parlé à Mamy M. et Tata Jojo et puis Felon aussi. Mais c’est tout. Normalement j’en parle qu’aux gens à qui je peux presque tout dire. Forcément, Felon en sait plus vu qu’il ne fait pas partie de ma famille.
Bref, j’ai vraiment passé une superbe aprèm et en rentrant chez moi, j’étais vraiment fière et heureuse. Ouais, je me sentais pleinement heureuse. Oui, peut-être que je suis célibataire, peut-être que ça me pèse un peu, mais à côté de ça, au moment où je pensais que je ne pourrais plus jamais rencontrer qui que ce soit et que je rentrerai en France sans avoir rencontré réellement de nouvelles personnes, je rencontre Delph' et Nicole. Si ça c’est pas de la chance.
La journée commence à se gâter au moment où j’allume l’ordi. Bon, il est un peu lent, il ne répond pas vraiment, mais je ne m’inquiète pas, force le redémarrage et là, catastrophe. Il m’envoie sur le truc de réparation système et je commence à me dire que ça va être long. Je n’imaginais pas à quel point… Vers 21h17, voyant que ce que je faisais ne fonctionnait pas, j’ai imploré l’aide de Felon qui ne pouvait pas faire grand-chose vu qu’il ne voyait pas l’ordi. En plus, comme Val' avait un peu tout bousillé niveau "système de restauration", il n’y avait pas grand-chose à faire. J’ai commencé à me dire que c’était terminé, que mon ordi n’était plus et les larmes ont commencé à couler. Mais pas franchement vu que j’étais en vocal avec Felon depuis mon portable. D’ailleurs, il m’a un peu capté alors j’ai essayé de me reprendre. Mais vers 22h30, mon Skype a bugué et je l’ai pas rappelé pour pouvoir pleurer tranquillement dans mon coin. Flo' essayait de me réconforter de son côté et a insisté pour que je l’appelle sur Skype, ce que j’ai fait vers 00h, quand j’avais réussi un peu à me calmer. Et on a parlé jusqu’à 3h du mat'. Pour le coup, il m’a vraiment bien changé les idées, c’était cool.
En parallèle, je parlais avec Baccara qui a rencontré une fille sur O. et il commence sérieusement à tomber sous le charme, mais il était un peu hésitant vu que sa dernière histoire c’était très mal terminée. Je lui ai dit que dans ce genre de domaine, il fallait prendre tout le temps des risques sinon après on ne vivait plus rien et on finissait comme moi, à pleurer pour un ordi. Je le trouve mignon Baccara. C’est vraiment un mec adorable, et une fois encore, je ne suis pas jalouse de la fille à qui il parle, mais je suis jalouse qu’il ait pu trouver quelqu’un qui semble lui plaire aussi facilement.
La vérité, c’est que j’ai complètement bloqué après C. Je crois que C. est vraiment mon idéal. Après tout, c’est après lui que j’ai commencé à écrire ici… C’est après lui que j’ai commencé à enchaîner les mecs comme des perles. Ca a toujours été de près ou de loin en rapport avec lui. Et je me suis rendue compte hier, pendant que je pleurais sur mon ordi', que j’avais juste fait une sorte de transfert. Mon ordi, lui ne m’abandonnerait jamais. Il n’avait pas le droit de m’abandonner. Ca fait plus de quatre ans que je vis avec lui, que je lui confie tous mes secrets et le fait de le perdre comme ça, d’un coup, ça m’a fait mal. Et oui, bien entendu, je peux avoir un autre ordi. Mais un autre ordi, ce n’est pas mon ordi.
En fait, ce matin, je me suis fait la remarque qu’il n’y avait pas que les gens qu’on ne pouvait remplacer, les objets aussi peuvent devenir irremplaçable si on les aime suffisamment. Et dieu sait que j’aime mon ordi. D’ailleurs, encore ce matin, je me disais qu’en donnant de l’importance -une véritable importance sentimentale- à des objets, ils pouvaient en quelque sorte avoir eux aussi une âme. Et du coup, là le fait que mon ordi fonctionne de nouveau alors que je n’ai strictement rien fait de plus qu’hier en dehors de pleurer et le supplier de ne pas me laisser, ça me confirme cette impression.
Sérieusement, ce matin, j’avais les yeux tellement gonflés et tellement rouges… J’avais exactement la même tête et le même sentiment de désespoir complet quand Momo et Mélissa sont morts. J’ai pleuré mon ordi autant que mon premier cochon d’Inde et ma cousine. C’est totalement flippant en y repensant… N’empêche que, hasard ou pas, maintenant, mon ordi remarche. C’est l’avantage des objets, même quand on les pense fichus, ils peuvent toujours avoir un regain de "vie". Les êtres vivants, quand ils sont morts, ils sont morts. Les chances pour qu’ils reviennent sont plutôt minces…
Ca me fait juste tellement plaisir d’entendre mon ordi ronronner tranquillement, me réchauffer les cuisses et être là, tout simplement.
Je crois que je n’ai jamais aimé un objet plus que cet ordi. Je suis même sûre que cet ordi est plus important que certaines personnes de mon entourage. C’est même sûr. Autant les gens, je peux m’en passer -enfin, ça dépend lesquels, ma famille ou Felon, j’admets avoir beaucoup de mal- autant mon ordi, s’il n’est plus, je suis bonne pour une dépression. Et pas une petite.
J’espère juste que mon Heechan va tenir le coup jusqu’au 19 Juillet… Je t’en supplie, tiens le coup. J’ai réellement besoin de toi jusque là. Après, je te promets que tu auras le droit de te reposer. De toute façon, mon Heechan, je pense que même s’il venait à me lâcher définitivement, je le garderais avec moi. Parce que cet ordi est génial et qu’il a tenu le coup vraiment très longtemps.
Mon ordi, je t’aime.