La vie d'une Quiche

On récolte toujours ce que l'on sème...

Bon. J’avais raison : j’ai été "punie" pour avoir légèrement arnaqué Primark de 13£...

Rien de bien grave, heureusement pour moi, mais sur le coup j’avoue avoir été vraiment vraiment stressée, inquiète et le tout accompagné d’un fort sentiment de culpabilité…

En fait, hier c’était l’anniv' de O. et comme je voulais lui acheter quelques bonbons, je me suis dit "Pourquoi ne pas y aller avec les deux grands quand ils sortiront de l’école ?!" Donc hier matin, je leur ai exposé le truc, en leur disant qu’eux aussi auraient le droit à quelques bonbons et ils ont été plus qu’enthousiastes à cette idée. Donc après l’école on fait un détour à la maison parce qu’ils voulaient prendre leur vélo et finalement, on est parti à la supérette une bonne heur plus tard parce qu’ils ont regardé la télé et joué avec Tobby -le lapin- entre temps. J’avais pris 10£ avec moi ce qui faisait 5£ pour O. vu que c’était son anniv et 2.5£ pour les deux autres. Le truc, c’est que j’avais légèrement zappé que pour 10£, on pouvait avoir une quantité astronomique de bonbons…

Bref, on se retrouve avec deux sacs de bonbons bien rempli et sur le chemin du retour, les petits décident -un peu sans mon avis- de faire un détour par la maison de leur grand-mère partie en Inde depuis avant-hier pour nourrir le chat et les poissons… Là déjà, je commençais à ne pas trop le sentir… Du coup j’ai donné mon portable à T. pour qu’il appelle sa mère histoire de lui demander si elle avait déjà nourri les poissons en allant au travail ou pas. Et là, en attendant la voix agacée/surprise et en colère de Sh., je me suis dit que j’allais me faire virer, rapatrier en France et que mes parents, après la joie de me voir seraient très déçus. Surtout mon père… Et du coup, j’ai commencé à vraiment baliser. Surtout que ça ne faisait que de crier aussi bien du côté de la mère que du fils donc je me suis dit que j’étais dans de sales draps. Mais alors vraiment sales les draps… En plus, pour bien arranger les choses, T. a raccroché au nez de sa mère qui m’a rappelé. Et du coup cette fois c’est moi qui ai dû répondre et je lui ai dit que j’étais désolée, que je les avais juste emmené à la supérette pour acheter des bonbons pour O. mais qu’au retour ils avaient fait un détour par la maison de leur grand-mère et que je ne savais pas où ils avaient trouvé les clés -aussi, faut qu’ils arrêtent de laisser traîner des trucs comme ça n’importe où...-. Et là, à ce que j’ai compris elle m’a dit qu’ils n’avaient pas le droit d’aller chez leur grand-mère sans l’appeler elle au préalable, où est-ce qu’ils avaient trouvé les clés, que je devais à chaque fois l’appeler quand les enfants voulaient aller chez leur grand-mère et tout et tout. Bref, j’arrêtais pas de dire que j’étais vraiment désolée et à part ça, je ne servais pas à grand-chose. Ensuite elle à demander à reparler à T. et après dix minutes, les garçons ont quand même pu nourrir les poissons et les chats avant de rentrer à la maison.

J’étais sur le point de préparer leur tea time quand Sh. est rentrée, visiblement pas mal remontée et ça n’a fait que s’empirer quand elle a vu la quantité de bonbons que les garçons avaient… Après dix minutes à crier, puis à m’expliquer plus ou moins calmement qu’il ne fallait pas que j’achète des bonbons aux garçons -surtout pas autant- parce qu’ils ne savaient pas correctement se brosser les dents et donc qu’il fallait éviter les sucreries. Là pour le coup, je l’estime vraiment parce que pas une seule fois elle n’a fait comme si les choses étaient de ma faute, alors que si un peu quand même..., mais je pense qu’elle a deviné que je voulais juste faire plaisir aux garçons et qu’ils ont légèrement abusé de ma gentillesse. Quoiqu’il en soit, après cinq bonnes minutes de cris, j’ai pu récupérer l’essentiel des bonbons que j’ai caché dans ma chambre et les deux garçons et leur mère sont partis chercher O. à la garderie. Et pendant deux heures et demie, j’ai badé à mort. J’ai répété mon petit speech d’excuse pendant ces deux heures, j’ai vaguement pleuré parce que je me sentais vraiment coupable et que j’avais l’impression d’avoir tout gâché, j’ai dormi parce que j’étais épuisée depuis le début de la journée et du coup, j’ai même pas touché à mon ordi.

Puis finalement, quand ils sont rentrés, c’est comme s’il ne s’était rien passé. W. était en train de dire à sa mère qu’à partir de maintenant il voulait apporter son propre lunch parce qu’il n’aimait pas la nourriture de la cantine et donc Sh. m’a demandé si ça ne me dérangeait pas de le faire. Bien entendu, j’ai dit que non et puis, sincèrement, faire un sandwich et mettre deux-trois fruits dans un sac, ça va pas me tuer. Après j’ai joué avec O., les parents criaient sur T. qui n’avait pas fini d’écrire le livre qu’il devait rendre aujourd’hui et W. réclamait je ne sais trop quoi à sa mère. Bref, une soirée somme toute ordinaire. Et finalement, on a bien parlé le soir et il n’y a pas eu de tensions comme je le craignais.

Par contre, ce matin, j’ai encore eu le droit à mon coup de stress… Bien évidemment, T. n’avait pas fini d’écrire son livre hier du coup il l’a terminé ce matin à 8h45, heure à laquelle je devrais être en train d’attendre devant la classe de W.... Après il a fallu qu’il l’imprime puis qu’il "fabrique" son livre. Finalement, je l’ai fait parce qu’il faisait ça n’importe comment -et pour ce genre de chose mon côté perfectionniste se réveille immédiatement- et qu’on n’avait vraiment pas le temps. En plus pas moyen de mettre la main sur son manteau -je pense qu’il l’a oublié dans la voiture...- donc j’espère qu’il ne va pas pleuvoir aujourd’hui… Et quand on a enfin pu sortir de la maison, les garçons n’étaient visiblement pas plus inquiétés que ça d’arriver en retard donc j’ai dû presser tout le monde. Au final, T. est arrivé juste un peu après que les portes soient fermées et pareil pour W. Et Sh. est déjà au courant vu que j’avais essayé de l’appeler sans succès avant de partir à l’école et elle m’a finalement rappelé quand je nettoyais la salle de bain donc tout va bien.

Il n’empêche qu’à partir de maintenant, je pense que je vais essayer de plus faire attention aux devoirs de T. parce que s’il fait toujours tout comme ça au dernier moment, ça ne va pas le faire… Okay, je fais exactement la même chose en temps normal, mais moi, je suis grande donc je peux. Et surtout, moi quand je fais ça, il n’y a que moi que ça dérange.

Et sinon, j’ai eu ma mère aujourd’hui. Elle essayait de m’appeler avec Papa depuis vendredi donc ils commençaient vraiment à s’inquiéter. Mes pauvres petits parents, ils ont vraiment pas décroché le bon numéro avec moi… Quand je dis que j’oublie absolument tout le monde… Même ma famille en fait partie. Pourtant, on est bien d’accord, je ne fais que de parler d’eux tout le temps ici, donc ils me manquent. Mais moi, même quand les gens me manquent, s’ils n’insistent pas pour me parler, je ne le ferais jamais, sauf cas exceptionnels. En fait, je suis réellement comme ça avec tout le monde. Je ne sais pas garder contact avec des gens que je ne vois pas quotidiennement s’ils n’insistent pas.

En parlant de ça : ça va faire trois semaines que je ne réponds plus à Franz qui d’ailleurs n’essaye même plus de me parler pour le moment. Je pense qu’il a compris qu’il n’était finalement pas mon exception…

Je suis cruelle. Mais franchement, j’arrive même pas à m’en vouloir. Je regretterai sûrement un jour quand je me sentirais bien seule, comme je le fais pour J., S. et Mika… C’est marrant de voir comment S. est remonté dans mon intérêt depuis notre dernière discussion. Maintenant, à chaque fois que je le vois se connecter sur Skype mon coeur fait un bond. Même si je n’irais pas pour autant lui parler de moi-même… Mais passons.