La vie d'une Quiche

Pas d'idées

J’ai envie d’écrire une histoire, mais je ne sais pas quoi. Je n’ai pas d’idée. Pas d’images qui fourmillent, pas d’ambiances qui m’obsèdent. Rien. Le néant. Quand je me demande sur quoi je voudrais écrire, je vois une banquise, du blanc, un ours polaire et un point d’interrogation. C’est ce qui m’apparaît à chaque que je me dis "Ne pense à rien". Donc c’est bien ça, j’ai aucune idée…

Il y aurait bien Héatis, mon gros projet d’antan, mais il faudrait tout reprendre. Tout refaire. J’avais créé un Gros Bill en devenir, je ne veux plus de ça. Il me faut un truc plus subtil. En vrai, j’ai moyen de faire quelque chose de potable, si je m’y mets sérieusement, mais il faudrait que je retrouve absolument toute ma documentation. Parce que je n’aurais jamais le courage de recommencer à zéro.

Et il faut que j’étoffe. Parce que là on parle d’un univers à part entière. Il faut que le tout soit crédible à défaut d’être réaliste. Je veux faire un truc à la HP. Un univers tellement fourni qu’il existe pour et par lui-même. Il faudrait que je commence par là. L’Univers. Et ensuite on verra pour l’histoire que je veux y ancrer. Il faut que je crée l’Histoire de ce monde avant de créer mon histoire. Il faut que je le fasse vivre cet univers, il faut qu’il déborde de vie. Peu importe si je n’utilise pas tout, il faut que ça existe. C’est comme les mots du dictionnaire : on ne les utilise pas tous tous les jours, d’ailleurs il y en a certains qu’on n’utilisera probablement jamais de notre vie, mais ils existent. Et en cas de besoin, on peut s’y référer. Ils ne sont pas sortis de nulle part. Ils sont là, et on peut piocher dedans à loisir. C’est ça qu’il faut que je fasse, un dictionnaire pour ce monde.

Rien qu’à écrire ça, je sens une énergie nouvelle, des images fugaces et des frissons le long de mes bras.

Je devrais prendre l’habitude de noter. De décrire ces images, à défaut de pouvoir les dessiner, pour ne pas oublier. Commencer petit.

Faudrait que je sache dessiner. Ça serait tellement plus simple si je savais dessiner. Est-ce que je vais avoir la motivation d’apprendre ça ? Clairement pas. Soyons réaliste. J’ai trop perdu la main. Petite, il y avait quelque chose à tirer de moi. Désormais, c’est limite si je suis capable de dessiner un chat potable…

Et là je repense aux cartes "Pokemon" qu’on créait avec mes frangins. J’aimais bien mes créations. Elles étaient plutôt pas mal d’après mes souvenirs… Je suis tellement triste d’avoir perdu tout ça. Je suis sûre que, là, ça pourrait m’aider de les avoir. Je pourrais en faire quelque chose… Faudrait que je regarde chez les parents ce soir s’il n’y a vraiment rien qui traîne dans ma chambre…

J’ai déjà dit à quel point j’adorais réutiliser des choses que j’avais déjà faites ? J’y trouve une certaine logique. Je recycle mes idées et vu que je suis la seule à les connaître, c’est du ni vu ni connu. Et j’ai tellement du mal à créer à partir du néant. J’ai besoin de matière…

C’est pour ça que j’ai rapidement laisser tomber l’idée de créer mes propres histoires pour le P’tite Hippo. Je partais de rien. Et je n’avais pas d’idées… Si seulement je pouvais retrouver les livres que j’avais écris petite… Quoi de mieux que raconter une histoire créée par un enfant à un autre enfant ?

Wow, en fait, cette idée me rend vraiment triste. Je suis dégoûtée de ne pas pouvoir lire à Youyou les livres que j’ai écris quand j’avais entre 6 et 9 ans. Ça aurait été tellement émouvant pour moi. C’est comme quand je lui chante Bambounia et qu’un grand sourire s’affiche sur son visage. Avec ma sœur, c’est la seule qui sait apprécier cette chanson à sa juste valeur… Ma mère n’a jamais voulu croire que c’était moi qui avait inventé cette chanson en totale impro à 3h du mat parce qu’elle avait coupé la wifi et que je ne voulais pas céder à l’oppression parentale en dormant… Et pourtant… J’avais 16 ans. Quand le Chéri a vu cette vidéo -pas en entier, j’avais trop honte, j’ai coupé court à l’humiliation- il m’a regardé comme si j’étais une débile profonde. En vrai, c’était drôle. Quand on en reparle il me dit "A 10 ans j’aurais pu comprendre… 13 à la limite. Mais à 16 ans ?!". Oui, bah, que veux-tu, j’étais un peu spéciale moi…

Bref, faudrait que je demande à Maman, si, par le plus grand des hasards, elle n’aurait pas gardé ça quelque part… Il me semble qu’elle a une boîte dans sa chambre avec pleins de dessins qu’on faisait plus petits… Faudrait que je fouille dedans. J’espère retrouver des pépites…

Suis-je la seule à être aussi enthousiasmée par mes trophées d’enfants ? Ma soeur est pareille, mais toutes les deux, on est des jumelles avec 5 ans d’écart donc bon, c’est normal…

Je me sens pleine d’énergie créatrice là… Faudrait que j’en fasse quelque chose. Il ne faut pas que je laisse le flux se tarir comme habituellement. Mais d’abord, faut que je réunisse tout ce qui existe et qui peut me servir. Et après, je commence.

En général, quand il y a un après avec moi, c’est mauvais signe…

Après, en vrai, vu le nombre de cas covid qu’il y a en ce moment au boulot, je devrais être encore pépère un moment pour glander, donc quitte à glander, autant écrire…