La vie d'une Quiche

Petites boîtes toutes pareilles

Petites Boîtes - Graeme Allwright

Je trouve ça assez flippant de voir des gens sur le site ou ailleurs passer exactement par les mêmes phases que moi. Il y a quelques temps…

Mercredi 17 Février 2010

    Un goût de ras-le-bol généralisé. Envie de rien et envie de tout à la fois.

    J’aimerais tout arrêter et tout reprendre à zéro. J’en ai marre de ma vie.

    Marre de faire ce que les autres veulent que je fasse. Marre d’assurer mon avenir.

    Et si ce n’était pas ce que je souhaitais ? Et si moi je voulais juste vivre au jour le jour sans me soucier du futur.

    Le futur n’existe pas. Le passé n’existe plus et il ne reste que le présent.

    Et on voudrait que j’assure quelque chose qui n’est même pas sûr de se réaliser ?

    Je ne suis même pas sûre d’être là demain. Ni après demain.

    Alors je perds mon temps. Je perds mon temps à travailler. Je perds mon temps à faire des choses que je n’aime pas.

    Si je meurs maintenant, je n’aurais rien fait de ma vie. J’aurais tout à regretter au final.

    J’aime pas ma vie. J’aime pas ma façon de vivre.

    Je veux vivre au jour le jour. Vivre comme si demain n’existait pas.

    Si je vivais ainsi, peut-être que je me rendrais un peu mieux compte que la chance qu’est la vie. C’est un bonheur incroyable mais altéré par notre façon de vivre.

    On a l’impression que l’avenir est une chose acquise. Qu’à aucun moment on ne risque de mourir avant l’heure alors on vit comme si dans soixante ans, on sera toujours là. Mais non.

    Peut-être que dans soixante je serais déjà morte et enterrée depuis longtemps. Je ne veux pas d’une longue vie.

    Je veux juste une vie bien remplie. Remplie de joie, de désespoir, de secrets, d’envies cachées, de plaisir, de malheur.

    Peu importe, mais je veux tout ça. Je ne veux pas de ce vide qui m’empli en cet instant même.

    Je n’ai rien vécu. Je n’ai rien connu et ça me désole. Je ne demande pas une vie remplie d’aventure, de mystère comme on peut en voir dans les romans. Non.

    Tout ce que je demande, c’est de pouvoir vivre comme je l’entends. Et si je ne vis pas longtemps, si je meurs rapidement. Peu importe !

    Au moins j’aurais vécu comme je le souhaitais. Et je n’aurais rien à regretter. Je ne veux rien regretter.

    Et pour le moment je n’ai que des regrets. Que des remords.

    Et je ne veux pas vivre avec ça sur le cœur toute ma vie. Je ne peux vivre avec ça sur le cœur toute ma vie.

    Pourquoi je devrais suivre le chemin tout tracé ? Et si moi je voulais prendre la route pleine de terre dont l’arrivée reste inconnue ?

    Et si je n’étais pas faite pour suivre la route que des milliers de personnes ont déjà suivie ? Je n’ai jamais voulu être comme les autres.

    Et je me suis toujours battue pour faire ce que j’avais envie de faire sans être influencée par les autres. Alors pourquoi j’abandonnerais maintenant ?

    Uniquement parce que cette fois c’est contre mes parents que je dois me battre ? Je serais prête à abandonner ma vie juste pour ça ?

    Juste pour leur faire plaisir ? Mais ne dit-on pas que les parents sont heureux pour leurs enfants à partir du moment où eux le sont ?

    Et là, je ne suis pas heureuse. Je ne suis pas malheureuse non plus, mais pas heureuse pour autant.

    Disons que je me laisse vivre… Que chaque journée n’est pas une terrible épreuve, mais ce n’est pas non plus une partie de plaisir.

    Chaque matin quand je me réveille, je ne suis pas heureuse de voir qu’une nouvelle journée commence. Je veux juste prolonger ma nuit encore et toujours.

    Alors, oui, un jour, je devrais affronter mes parents. Un jour je devrais leur expliquer comment je pense. Un jour je devrais tout leur avouer. Ce jour-là, ils seront sûrement déçus. Déçus pour plusieurs raisons sûrement…

    Mon abandon, ne pas avoir sut me comprendre plus tôt aussi… Qu’en sais-je ?

    Et je me sentirais sûrement coupable. Horriblement coupable, mais au moins, ça m’ôtera ce point de la poitrine.

    Je n’aurais plus à leur cacher que, non, les études ne m’intéressent pas. Que, non, je ne compte pas me lancer dans la vie active.

    Mon bonheur se trouve autre part. Mon bonheur est un besoin primaire que nombreux sont ceux qui l’ont oublié.

    Ce que je veux ? Retourner à mes racines. Retourner à la nature et me débrouiller avec.

    Juste me prouver que je n’ai pas besoin de toute cette technologie inutile pour vivre. C’est sûrement stupide, mais c’est ce que je veux. Plus que tout.

    Et en profiter pour découvrir d’autres cultures. Des gens qui auront une façon de penser toute à fait différente que celle dans laquelle on m’a élevée.

    Oui, je serais prête à tout laisser tomber pour vivre ça. Pour vivre vraiment. Vivre pour moi.

    Et pas pour les autres. Etre égoïste une dernière fois pour avoir la force de tout quitter. Dans un an, je me lance.

Parce qu’on a tous été un jour des adolescents un peu bohème qui pensaient sincèrement pouvoir vivre simplement en harmonie avec la nature… Parce qu’on a tous un jour rêvé de tout plaquer pour partir loin, découvrir de nouvelles choses. Parce qu’on a tous finalement abandonné ce rêve en se disant que ce n’était pas possible, qu’on décevrait nos parents et tout simplement qu’une telle vie n’était finalement pas enviable…