Une soirée rock'n'roll...
Alors vendredi soir, on peut dire que rien, absolument rien ne s’est passé comme prévu. Sauf le final.
Alors, je suis partie vers 18h50 de chez moi pour retrouver Delph' à Moor Park vers 19h45 et ensuite on est partie à West Kensington où l’on devait se retrouver avec Nicole. Marcher dans les rues avec une robe arrivant au-dessus des genoux et avec des talons de 7cm, même compensés, c’est loin d’être facile. Surtout quand on doit en plus supporter le regard des gens… Tout ça parce que la boîte où l’on devait aller n’acceptait que les filles en robes et talons… Mais bon, vu que l’entrée était gratuite et les boissons offertes, j’ai accepté de faire ce sacrifice. Et oui, on peut parler de sacrifice parce que je ne sais pas marcher avec des talons. Et mon sac à main est malheureusement trop petit pour que je puisse y glisser des ballerines. Enfin bref, après avoir acheté un paquet de biscuits et des chewing-gum, on est partie prendre une bière dans un pub et on s’est plutôt bien marrer. C’est marrant d’être avec Delph', on a toujours quelques choses à se dire. Absolument toujours. Je ne sais pas si je me suis réellement améliorée question "relationnel avec les gens" ou si c’est simplement que le courant passe bien avec elle, quoiqu’il en soit, cette entente quasi parfaite m’étonne. C’est vrai, habituellement, les gens me tapent rapidement et souvent sur le système. Que je les adore ou pas. C’est souvent que Blanche ou Linouille m’agaçaient, et même Bouh m’a agacé certaines fois, mais Delph', non. Enfin, tant que je ne suis pas fatiguée et que mes pieds souffrent le martyr, elle ne m’agace pas. Après… Voilà quoi, je suis loin d’être surhumaine.
Quoiqu’il en soit, à 22h15, on sort du pub après que Delph' se soit changée dans les toilettes et on attend Nicole devant la station de métro, comme prévu. Seulement, ne la voyant pas arriver, je demande à Delph' de vérifier si c’était bien à West Kesington qu’on devait se retrouver et non pas à South Kesington parce que sur le trajet je m’étais fait la remarque que les deux noms pouvaient être facilement confondus. Et heureusement que je lui ai demandé de vérifier parce qu’en effet, on ne s’était pas arrêté à la bonne station. On repart donc précipitamment dans le métro avant de s’arrêter sur la bonne ligne et je ne sais pas pourquoi, on en vient rapidement à parler de sexe. Le truc, c’est que d’un coup, le téléphone du mec devant nous se met à sonner et celui-ci se met à parler en français… Petit moment de fou rire puis le métro arrive enfin. On monte dedans et on est plutôt rassurée de voir que la station n’est qu’à deux arrêts de là. Je ne sais pas pourquoi, le français se met à nous parler et on se rend compte qu’on va tous les trois au même endroit. En sortant du métro, on décide donc de rester ensemble vu qu’aucun de nous ne sait où se trouve la boîte. Après quelques minutes de conversation bateau et de clopes échangés entre Delph' et Neil -l’autre français-, Nicole appelle Delph' et on se retrouve enfin vers 23h. Nicole nous amène vers les deux mecs qui lui avaient parlé de la boîte et on discute tous les cinq une bonne dizaine de minutes puisqu’on devait attendre d’autres retardataires. Bref, plusieurs minutes plus tard, on bouge d’à peine cinq mètres et on se rend compte, qu’en fait, la boîte était juste à la sortie de la station. Donc on aurait pu finalement trouver toutes seules… Mais peu importe. Après encore une dizaine de minutes d’attentes, on rentre enfin dans la queue, partagée entre l’impatience et l’appréhension de rentrer en boîte. Dans la file, je me fait abordée par un anglais carrément mignon qui est l’archétype même du Don Juan et on parle quelques minutes, jusqu’à ce que se soit notre tour. Et là, après quelques minutes d’échanges entre le type qui nous accompagnait et cette pute qui gère les entrées, elle nous explique que nos talons ne sont pas assez hauts et assez "aiguilles" et que nos robes ne sont pas assez courtes et donc, on ne peut pas entrer…
Je crois qu’aucune de nous trois ne s’étaient jamais sentie aussi humiliée de toute sa vie. C’était juste comme se prendre un gros coup de pelle dans la tronche. C’était juste totalement humiliant. Et après ça, on a pas mal badé. On a carrément badé en fait… Le copain de Nicole s’est excusé de ne pas nous avoir assez dit à quel point cette boîte était sélect' et il avait l’air tellement mal qu’on lui a dit de ne pas s’en faire, que ce n’était pas de sa faute, etc. Il nous a donné quelques noms de boîtes où l’on pourrait aller et tout et tout et nous on l’écoutait d’une oreille, encore trop abasourdie. Nicole et moi on n’arrêtait pas de dire à quel point cette boîte était pourrie et qu’on n’y retournerait plus jamais alors que Delph' était encore plus motivée pour y retourner une autre fois. Mais je pense que ça sera sans moi. Même maintenant, avec le recul, je me dis que ça n’en vaut pas la peine. Avec des talons aiguilles de dix centimètres et une robe arrivant juste en-dessous des fesses, je ne pourrais clairement pas danser et je ne vois donc pas l’intérêt de l’exercice… D’autant plus qu’avec des talons aussi haut, je ferais près d’un mètre quatre vingt-huit et donc je ne serais certainement pas acceptée à l’entrée de toute manière. Bref, j’irais en boîte un jour, mais ça ne sera pas dans un truc aussi sélect, ça c’est clair.
Après ça, le parcours du combattant a commencé. On ne savait pas quoi faire du coup et on arrivait pas à se décider pour quoi que ce soit. On est partie sur Picadilly, voir la boîte -Tiger Tiger- dont nous avait parlé Anthony -le copain de Nicole-, on est restée plantée devant 5 minutes avant de se faire aborder par un groupe de trois garçons qui avaient craqué sur notre petit groupe bien hétérogène -moi la grande métisse aux cheveux indomptable, Delph' la blonde aux yeux clairs et Nicole la petite brune à l’air rebelle- et on parlé une bonne dizaine de minutes avant qu’ils ne laissent tomber, découragés par nos mines abattues. N’empêche, durant cette discussion, on a appris que la boîte où on avait été recalées était la boîte où le Prince Harry allait faire la fête. Forcément, vu comme ça, le prix de nos vêtements aussi ne devait pas être suffisant…
En marchant dans la rue, on s’est faite abordée par un mec qui voulait qu’on aille dans sa boîte et il ne voulait pas comprendre que, non, ça ne nous intéressait pas. Après dix minutes, il s’est finalement lassé et nous a laissé partir. C’est là qu’on s’est décidée à ne pas aller en boîte, à acheter deux bouteilles d’alcool et d’aller noyer notre peine dans le parc des ambassades. On a commencé à marcher, d’abord pour chercher nos bouteilles. Une bouteille de vin blanc, Jacob quelque chose et une bouteille de Iced Smirnoff et puis des Coco Pops… Parce que c’est la classe. A ce moment-là, je commençais à avoir un peu mal aux pieds. Delph' et Nicole non vu qu’elles avaient eu la bonne idée d’emporter des chaussures plates de rechanges… Après une heure de marche, on est finalement arrivée au parc des ambassades. Qui était fermé… Là, je commençais sérieusement à en avoir marre et je voulais juste m’asseoir. Mais je n’ai rien dit et je les ai suivi quand elles ont décidé d’aller à Hyde Park. Seulement, après une autre bonne demie heure de marche, on s’est rendu compte que même Hyde Park était fermé. Et si ce parc était fermé, tous les autres devaient l’être aussi. C’est là que Nicole s’est dit qu’on pourrait éventuellement aller dans le parc près de chez elle.
Heureusement pour nous, on était juste à côté d’un arrêt de bus qui nous emmenait du bon côté. On a donc attendu. Il était déjà 2h du mat'... Une demie heure plus tard, notre bus arrivait et ça nous a fait du bien de se poser un peu. A peine 5 minutes… On a dû remarcher et là, je traînais vraiment des pattes… J’étais ultra lente et j’en avais rien à faire. Mes chaussures me lacéraient les talons et j’avais juste envie de m’asseoir et de ne plus bouger. Après une autre dizaine de minutes, on est remontée dans le bus et la fatigue cumulée à cette sensation tenace de l’humiliation nous a bien fait bader dans le bus. Pendant vingt minutes. Après ça, on a mis encore dix minutes à rejoindre le parc dont nous avait parlé Nicole et à partir du moment où on a ouvert Jacob et Smirnoff (sans oublier les Coco Pops), l’ambiance s’est finalement réchauffée et on s’est bien marrée. L’alcool aidant très probablement. Puis au bout de trente minutes, il a commencé à pleuvoir alors on est partie se réfugier sous un sorte de préau et on a continué de boire et de délirer. Vers 3h30, les filles sont parties acheter d’autres bouteilles et comme j’avais trop mal aux pieds, je suis restée toute seule pour m’occuper des affaires. Puis un type est venu pendant leur absence me demander ce que je faisais toute seule. J’ai réussi à lui expliquer que j’avais des amies qui étaient parties chercher un truc et qu’elles revenaient bientôt donc il m’a souhaité une bonne soirée et a fait demi-tour.
Quand les filles sont revenues, un autre type du nom de Masseh est arrivé et il a commencé à taper la discut'. Bizarrement avec moi… J’entendais les filles se marrer dans leur coin… Il était plutôt pas mal, même si un peu trop mat' à mon goût. En fait, il me faisait vaguement penser à G. Il fait des études de médecines à ce que j’ai compris. Après dix minutes, il est finalement parti et il a pris mon numéro et m’a fait une bise très près des lèvres. Certes, j’étais à moitié happy tipsy de toute façon. Et quand Masseh était arrivé, un autre gars -Dereen-, typé arabe, en a profité pour venir squatter aussi, mais comme j’étais occupée à parler avec Masseh, il a parlé avec les deux autres. Mais à la fin, il m’a demandé mon numéro à moi puis il est finalement partie. Les filles étaient autant amusée qu’un peu déçue que je sois la seule à avoir du succès ce soir, mais elles ont en conclu que comme ils n’étaient pas blancs, c’était plutôt normal qu’ils soient intéressés par moi. Et elles n’ont pas tout à fait tort. Quoiqu’il en soit, j’étais plutôt flattée de plaire autant. C’est clair que ça fait toujours plaisir.
Après leur départ, je me suis rendue compte que j’avais fortement envie de faire pipi et l’alcool aidant, je suis partie un peu plus loin, près des buissons pour soulager ce besoin somme toute naturel, armée de mouchoirs dans mon sac. Delph' n’a pas tardé à me rejoindre et c’est vraiment bizarre de faire pipi dos à dos avec quelqu’un. Même en étant bourrée. Après on a rejoint Nicole et la fatigue a commencé à se faire vraiment sortir alors on a bougé nos fesses de filles alcoolisées et on a marché jusqu’à chez Nicole. Quinze minutes de marche supplémentaire. J’avais les pieds en feu. J’ai jamais été aussi soulagée d’enlever mes chaussures.
On a pas traînée longtemps avant de se glisser dans le canapé-lit que Nicole avait installé spécialement pour l’occaz' et je me suis très rapidement endormie. Mais j’avais l’impression d’être réveillée. Ce qui ne peut pas être le cas vu que j’ai fait des rêves vraiment très étranges. Mais plutôt cool.
Bref, on s’est couché à 6h, on s’est réveillée à 12h et on n’est sortie du lit qu’à 15h, parce que nos ventres criaient famines et les filles sont sorties prendre un McDo et moi je suis restée au lit vu que je ne pouvais très clairement pas remettre mes chaussures. Elles sont rentrées vers 15h30 et on a regardé Hitch Expert en Séduction tout en mangeant notre McDo. Après ça, on a regardé pas mal de Koreusity sur Youtube et vers 18h, on s’est enfin motivée à partir avec Delph'. Nicole nous a accompagnée jusqu’au métro et avec Delph' on est partie chacune de notre côté après s’être souhaitée une bonne fin de journée et tout et tout.
Seulement moi j’avais faim et surtout soif alors j’ai perdu un temps fou à m’arrêter pour chercher un endroit où je pouvais m’acheter tout ça, mais sans trouver. Finalement j’ai laissé tombé et j’ai repris le métro. Je suis arrivée à 20h à ma station et j’avais juste horriblement mal aux pieds. Une fois dans le parc, j’ai enlevé mes chaussures et j’ai terminé le trajet comme ça. Je suis finalement rentrée à la maison et je suis ressortie aussitôt après pour passer au Mc’Coys et je me suis achetée deux boîtes de thons en boîte -j’avais envie de thon-, une bouteille d’Orangina -j’en ai finalement trouvé !- et une de Coca, puis des petites boîtes de céréales et deux mini bouteilles de lait. Puis je suis rentrée et j’ai parlé et geeké avec Flo' et Hideon.
Ce vendredi fut la soirée la plus galère de toute ma vie, mais je crois que je ne changerai rien. Sauf peut-être que je penserai aux chaussures plates ce coup-ci… Faut pas pousser quand même.