La vie d'une Quiche

Adieu licence, au revoir région parisienne

Et voilà, c’est fini. Pour de vrai cette fois. Et finalement, comme convenu, je suis plus satisfaite de ce fait que triste. Bon, certaines personnes vont me manquer comme Ami et Reine. Et puis Reb', vite fait. Et certains profs. Surtout Monsieur le prof de marketing. Même s’il m’avait bien saoulé pendant la semaine terrain quand il m’avait surprise avec le Chéri et qu’il m’avait remonté les bretelles. Mais malgré ça, c’est un prof que j’apprécie beaucoup. D’façon, j’aime toujours les profs de marketing. Ils ont toujours une personnalité extravagante et étrangement franche. C’est pour ça que je vois vraiment Olivia dans le marketing. Elle ferait fureur !

Du coup, la soutenance orale s’est super bien passée ! Comme je le disais jeudi, je suis la reine des apparences et mon PowerPoint a eu l’effet escompté. Le prof de marketing et de logistique m’ont dit qu’il était vraiment super bien réalisé, complet, agréable à regarder et qu’on comprenait tout au premier coup d’oeil. Si bien que pour les questions à la fin, il n’y en avait pas vraiment… Du coup on a pu parler de moi, de ce que j’allais faire après. J’ai eu le droit au fameux "C’est dommage que vous alliez travailler alors que vous avez les compétences pour faire de longues études". Ouais. Je sais. Mais les études, ça me saoule. Et une vie c’est bien assez court pour qu’on ne passe pas la majorité de celle-ci à être saoulé. Bac+3, c’était le bon compromis. Plus loin, c’est trop et plus loin il faudrait que je commence à travailler pour de vrai. Et ça c’est mort. Je suis faite pour me reposer sur mes lauriers. J’aime apprendre, mais que quand c’est naturel. Apprendre en travaillant, c’est naturel. Apprendre en potassant des cours, ça ne l’est pas. C’est tout. Et puis comme je le disais, le problème des Bac+5 et moi, c’est le mémoire… Okay, j’arrive à chaque fois à le faire, bien et dans les temps, mais il n’empêche qu’à aucun moment je ne prends du plaisir à le faire. Et pour moi, la vie, ce n’est que du plaisir, donc tous les éléments qui ne sont pas sources de plaisir doivent être éliminés. Dans la mesure du possible.

Bref, du coup, ils m’ont fait que des compliments, je ne savais plus où me mettre, mais en tout cas, ça suffit à mon cerveau opportuniste de garder une bonne image de cette licence. Après tout, la plupart des cours, en eux-même étaient intéressants. Par contre, l’organisation était pourrie. L’ambiance de classe me donnait l’impression d’être retournée au collège. Mais les gens, à petite dose et pris séparément étaient plutôt sympa. Et j’ai bien aimé la plupart des profs vu qu’ils me kiffaient également. Enfin, voilà, ils m’ont dit qu’ils m’avaient beaucoup apprécié comme élève et que si un de ces quatre je voulais revenir en tant qu’intervenante pour donner quelques cours, ça serait un plaisir de me revoir. J’ai trouvé ça sympa. Surtout venant du prof de marketing qui est quand même ultra pointilleux. Voir qu’il n’avait rien à redire à ma présentation m’a fait plaisir. Mais d’façon, j’étais carrément plutôt à l’aise avec ce que j’avais fait. Il n’y a pas à dire, j’arrive très bien à faire illusion. Le pire, c’est que même dans le travail j’arrive à faire illusion. Disons que ce que je fais convient aux autres alors que moi j’ai en permanence l’impression de bâcler les choses, mais en fait non… En fait, c’est peut-être une autre de mes capacités : travailler sérieusement sans avoir l’impression de le faire. C’est plutôt pratique et drôlement valorisant pour mon ego. Ca fait genre "Je suis capable de faire des choses très en mode vite fait et en mode osef". J’aime bien. Surtout qu’en vrai, je sais que je dis que je m’en fous alors que je me mets la pression pour faire les choses dans les temps et bien. Mais je ne m’en rends pas compte consciemment. Ou un truc du genre. Mais c’est vraiment pratique.

Il n’y a pas à dire : je m’aime. Vraiment. Enfin, j’aime plus le Chéri que moi, mais c’est pas le même amour, en fait, moi c’est plus une sorte d’idolâtrie que je ressens pour moi. Enfin, pas vraiment de l’idolâtrie, mais plus la fierté qu’une mère ressent pour son enfant, ou un truc du genre. Je sais pas trop, mais une chose est sûre, j’ai une très haute estime de moi-même.

Je crois que d’ici un an, j’aurais pleinement confiance en moi. J’espère que j’arriverais encore à afficher ma modestie et ma gêne légère lorsqu’on me fait des compliments. Et que je ne serais pas super désagréable à vivre… Enfin, concrètement, je ne peux pas être plus vantarde que je ne le suis déjà quand je suis avec mes proches. Eux connaissent mon égocentrisme, pas les autres. Il faut juste que je fasse illusion sur les autres. Et que je continue de prendre les gens de haut uniquement dans ma tête. Ce qui se passe dans ma tête n’est pas bien grave, tant qu’il n’existe pas un moyen de lire dans les pensées des gens, tout ira bien pour moi. Sinon je suis mal barrée et je crois qu’on me met directement en taule en "prévention". On me met même direct en isolement je pense…

Mouais, ne pas dire ça. Faut pas faire peur aux gens.

Des fois, j’me demande si je suis pas un peu sociopathe, puis je me dis que non vu que bon, j’arrive quand même à aimer d’autres gens que moi. Ca doit surtout être une manière de se protéger. J’arrête pas de lire ça. Ca doit être vrai pour moi du coup. Je crois.