La vie d'une Quiche

Grand jour !

Voilà, c’est le grand jour ! Le fameux jour que j’attends depuis des mois et des mois. Après cette nuit, on va officiellement vivre ensemble avec le Chéri. Bon, on vit déjà officiellement ensemble. Mais là, ça ne sera plus que sur le papier. Là, ça sera pour de vrai. Et c’est marrant parce que là, c’est un grand changement. Je devrais être terrifiée. Ou appréhender ne serait-ce qu’un peu. Je cherche vraiment ces émotions, pas parce que j’ai envie de les ressentir mais parce que c’est ce que je ressens d’habitude. Mais là, non. Là, je n’ai jamais été aussi sereine face à un si gros changement. Dans ma tête, c’est la suite logique des choses. Non, je ne peux pas écrire ça, ça donne l’impression que ça me laisse indifférente, mais c’est pas du tout ça. J’ai juste vraiment vraiment très hâte. Ca me rend heureuse de me dire que, c’est bon, je vais vivre avec mon amoureux.

Cet homme est juste tellement génial. Sérieusement, je dois vachement me répéter, mais j’ai l’impression qu’on a tous les deux été créés dans le but d’être un jour ensemble. C’est juste pas possible autrement. Parce que quand je vois comment ça se passe dans d’autres couples, je me dis que nous deux, on est juste géniaux ensemble. Et pourtant, c’est pas gagné d’avance parce qu’on a tout de même de caractère assez particulier… Lui est très susceptible. Je suis très narcissique. C’est un gentil profondément généreux et avenant envers les autres. Je hais l’humanité globalement (même s’il me dit qu’au fond je suis juste une gentille un peu désabusée). Il passe son temps à râler. Je ne râle jamais mais je critique constamment les autres (parce qu’ils sont tous moins bien que moi et ça m’énerve que tout le monde ne se comporte pas comme moi, parce que, finalement, ouais, j’aime peut-être pas les autres, mais je suis quand même vachement polie et agréable). Je suis têtue. Il est têtu. Je suis taquine. Lui le mot "taquin" ne suffit pas à représenter à quel point il l’est. Et pourtant, malgré tout ça, jamais on ne s’est disputé. Si l’un s’énerve, l’autre calme le jeu, on discute et hop, tout est fini. Et pourtant on est rancunier et on oublie rien. Mais même quand on se ressort plus tard des points de désaccords, bah c’est fait gentiment et juste pour embêter l’autre. En fait c’est ça : on s’embête. C’est tout. C’est jamais plus méchant que ça. Comme deux gamins qui se chamaillent, mais juste comme ça, pour rigoler. Et c’est cool. C’est cool de ne pas avoir de drama. De ne jamais avoir d’appréhension en pensant à l’autre.

C’était pas tout à fait la vision que j’avais de l’amour quand j’étais petite, mais franchement, je crois que c’est mieux que ce que tout ce que j’ai pu imaginé. Ca va faire deux ans et quatre mois qu’on est ensemble et tout ne fait que s’améliorer entre nous. Le sexe notamment. Et puis en ce moment, c’est particulièrement génial. Je sais pas trop pourquoi, mais en ce moment, j’ai tout le temps envie de lui. Ce qui n’est pas pour lui déplaire. Ca, j’espère que c’est un truc qu’on gardera. Parce que le sexe, c’est génial à la base, mais avec lui, c’est même pas comparable. Je sais pas si c’est le fait de l’aimer qui fait ça ou si c’est qu’avec le temps on est de plus en plus à l’aise ensemble et donc on se retient moins. On ose plus et du coup, on profite plus. Je ne sais pas, sûrement un peu des deux, mais en tout cas, j’aime. Ca c’est clair.

Bref, demain c’est le grand jour et j’ai toujours pas commencé à regrouper mes affaires ici. La flemme, comme toujours. Je ferai ça demain matin (enfin, tout à l’heure) en vitesse et au pire, comme disait Mamy M., je repasserai dans la semaine, petit à petit, pour venir récupérer le reste.

Ah oui, et aussi, mention spéciale à mes parents qui sont juste géniaux et que j’aime à un point inimaginable. Parfois, j’aimerai plus oser dire à mon Papa tout ce que je lui dis dans mes rêves. Parce que mon Papa, c’est un homme merveilleux. A chaque que je pense à tout ce qu’il fait pour moi, j’ai envie de pleurer et je me dis que je ne dois tellement pas lui faire comprendre à quel point je lui en suis reconnaissante et à quel point je l’aime. Pour Maman, c’est différent. Parce que à elle, j’ose dire les choses. Mais elle aussi est extraordinaire. Elle se débrouille toujours pour prendre soin de moi, pour anticiper mes besoins et ouais, c’est vrai, je suis leur fille, mais quand je vois comment ils se décarcassent pour moi, je me dis que là, ils sont quand même tout en haut du podium des parents. Bref, je les aime et penser à eux me fait chialer.
J’avoue que le truc qui me fait bizarre, c’est comme disait Mamy M. mardi quand on était chez sa copine pour que je l’aide à déménager son abonnement Internet, ya une idée de "Jamais plus". Jamais plus je n’irais vivre chez mes parents. Jamais plus je ne serais un enfant. C’est une nouvelle page que je tourne. Mais ce qui est génial, c’est que je sais que même en tournant cette page, je retrouverai tous les personnages de la page que je viens de laisser. Et c’est peut-être pour ça que je n’ai pas peur. Parce que je sais que j’ai des gens sur qui compter. Parce que je sais que ce grand changement est une amélioration. C’est vrai, après tout, je ne m’éloigne pas de mes parents et mon chéri vient vivre avec moi. Que demander de plus ?

Non, je pleure juste parce que je suis trop émotive, que j’écoute du Lord Huron (qui me rend mystérieusement nostalgique alors que je les connais seulement depuis deux mois) et qu’il est tard. Je suis heureuse. Fatiguée, mais heureuse. Et putain, je sais pas ce que j’ai fait pour mériter cette vie, mais merci pour tout. Si c’est un rêve, faite qu’il continue le plus longtemps possible.