No rest for the wicked
J’écoute cette musique en boucle depuis que je suis partie du châlet. Une éternité que je n’étais pas venue écrire ici parce que ça allait à peu près. J’étais peut-être pas complètement satisfaite de ma vie, mais je parvenais à relativiser. À apprécier ce que j’avais tout en regardant un peu à côté pour me dire que ce n’était pas si terrible. Jusqu’à ce week-end.
Jusqu’à ce que Hide me propose une virée à la montagne avec Unam. Jusqu’à ce que j’y aille et que je fasse cette putain de balade de 3h30 dans la montagne hier soir. J’ai souffert. Vraiment. Comme rarement dans ma vie. Mais il y avait Hide, tout attentif, tout motivant, me poussant à faire ce que jamais personne n’avait parvenu à me faire faire jusqu’à présent. J’ai dû lui pourrir sa balade. Vraiment. Mais il ne m’a lâché à aucun moment. Et je lui en suis vraiment reconnaissante parce que je crois qu’il m’a fait réaliser un truc : je peux faire des trucs dingues, je profite peut-être pas à fond pendant, mais après l’avoir fait, je me sens tellement bien. Tellement fière. Et ça, ça faisait longtemps que je ne l’avais pas ressenti.
Je m’enfonce avec mon chéri dans une sorte de routine angoissante qui me donne l’impression d’être beaucoup plus vieille que je ne le suis. Et puis tout a l’air de le faire chier. Il pourrait ne jamais décoller du canapé et ça lui irait parfaitement. Je pensais aussi que ça m’allait. En fait ça me va probablement la majeure partie du temps, mais des week-ends comme ça me permettent de me sentir revivre.
J’arrête pas de chialer depuis que je suis partie parce que je sens qu’il y a un truc qui cloche. Je réalise que je suis une personne horrible. En fait, je crois que je me suis condamnée toute seule à ne jamais être vraiment heureuse. Je n’arrive même pas à parler de ce qui ne va pas aux autres. En réalité, je suis persuadée que pour tout le monde je rayonne de bonheur vu que c’est ce que je fais croire à tous… Je suis tellement faible. Et tellement fatiguée.
Sincèrement, je ne sais plus où j’en suis.
Quasiment un an sans écrire et je reviens pour dire ça… Je suis bloquée dans ma propre vie à prendre en considération uniquement les besoins des autres. Est-ce que je resterai éternellement cette adolescente qui subit sa vie en se faisant croire que dans un an elle plaque tout ? Je ne l’espère pas, mais je le sens venir gros comme une maison.
Une chose est sûre, si Hide m’invite à nouveau l’année prochaine, je n’hésite pas et je fonce. Ce sont probablement les meilleures courbatures de ma vie.
Et première fois de ma vie que je suis triste de partir. Comme quoi, tout peut arriver.
Bon, je m’arrête là. Il faut que mes yeux dégonflent d’ici 30 minutes… Pas gagné…