Retour en enfance
Je viens de me faire une playlist spéciale Graeme Allwright. J’y ai repensé à un moment dans la journée -sûrement une phrase dans un épisode de Bones qui m’a fait penser à un écrit que j’avais fait à propos d’une musique de Graeme Allwright justement- et là je viens de la mettre. Et c’est fou les souvenirs que ça fait remonter… Tous ces moments dans la voiture en direction de La Voûte ou de la Feuillie à chanter en coeur avec le CD. Un de mes CDs préférés dans la voiture. Ca me fait penser qu’on nous l’a volé… La prochaine fois que je passe à la FNAC, je l’achète et je l’offre à Papa. Ya pas moyen. Comme les CDs de Georges Brassens.
Ce sont les seules musiques que l’on aime tous réellement dans la famille. Je veux dire, on a chacun des goûts musicaux très divers et variés, surtout radicalement différents à vrai dire, mais pour ces deux chanteurs sublimissimes, chacun laisse ses goûts différents et on se met tous à écouter et à chanter. On les connait littéralement par coeur ses CDs et chacun à ses favorites, mais ce sont les seules CDs que l’on écoute de long en large sans sauter une seule musique. Parce qu’elles sont toutes géniales. Absolument toutes.
En fait, ça me fait un peu déprimer de les écouter parce qu’en fait, ce sont réellement des musiques destinés aux longs trajets et quand on est tous les cinq ensemble, alors les écouter là toute seule à 500km de ma famille, ça me fait très bizarre. Je ne sais pas si je garderais toujours cette décision, mais là, en ce moment présent je ne veux plus jamais m’éloigner de ma famille aussi loin et aussi longtemps. Il faudrait que je reste toujours dans un rayon maximum de 100km. Pas plus. Voire moins… Parce que dans trois jours Sarah va fêter ses 15 ans et je ne serais même pas là. L’année dernière on avait été au restaurant avec Mamy M. pour fêter l’anniv' de Sarah et le sien qui est un jour juste avant. Et cette année, je serais seule. Comme j’ai été seule pour l’anniversaire de Papa, pour le mien, celui de Yohann et celui de Maman. Et j’aime vraiment pas. Quelque part, ça fait comme si je ne faisais plus vraiment partie de la famille… Et le fait que quand je rentre on a tendance à ne sortir que quatre assiettes au lieu de cinq appuie cette impression. Heureusement, au bout de quelques jours, tout rentre dans l’ordre et je commence à réentendre mon prénom dans la bouche de mes parents pour me demander de faire ci ou ça. Ce qui est marrant, c’est que ça m’agace comme avant, sauf que maintenant, j’ai cet espèce de soulagement silencieux en les voyant faire. Ca me rassure de savoir que je ne perdrais jamais vraiment ma place, mais pour ça, je dois rester dans les parages. Il le faut.
Ma famille, c’est tout ce que j’ai pour le moment. Je serais prête à sacrifier le reste de l’humanité si ça pouvait sauver ne serait-ce qu’un membre de ma famille. Heureusement, je ne serais sûrement jamais confrontée à ce genre de décisions. Heureusement pour l’humanité surtout…
Plus le temps passe, plus je m’aperçois que l’enfance me manque. Attendre avec impatience les premiers catalogues de Noël en Novembre, m’imposer et imposer à Yo' et Sa' un budget pour les cadeaux, les forcer à faire une belle lettre au Père Noël. Ou encore mettre une de mes dents qui vient de tomber sous l’oreiller et essayer de surprendre la petite souris. Ou alors les jours où avec Sa' et Yo' on décidait de faire un dérivé de cartes Pokemon, ou bien quand on passait des journées à dessiner des "monstres" sur des feuilles cartonnées pour jouer avec nos My Scene à un remake de Shaman King. Ou le jeu des orphelins poursuivit dans un criminel, la nuit quand il y avait du brouillard avec Sybille. Tous ces moments me manquent. Ce que je pouvais ressentir à ces moments-là me manque.
Par contre, une chose me rassure : si jamais je devais retourner en arrière, je crois que je ne changerai rien. J’ai pleinement profité de mon enfance. La seule chose que je pourrais éventuellement changer, c’est mon rapport aux autres. Il faudrait que j’arrête de voir le côté éphémère des relations. Il faut que j’arrête d’être aussi orgueilleuse avec les gens que j’apprécie et qui m’apprécient. Je devrais m’ouvrir plus. Ne pas hésiter à dire aux gens à quel point je les apprécie et à quel point ils sont importants dans ma vie, même si je n’arrive pas à l’expliquer.
Je ne changerais rien à mon enfance, par contre à mon adolescence, il y a tellement à changer… Je pense que j’aurais voulu passer plus de temps avec les amis au lycée. Je n’aurais pas dû me retirer autant. Je n’aurais pas dû les repousser autant. Certes, je ne me sentais pas réellement à ma place, mais ils ont tous au moins une fois essayé de venir vers moi, mais automatiquement, je les repoussais. Uniquement parce que je suis timide. Uniquement parce que j’ai cette peur maladive de déranger. Je ne sais pas pourquoi j’ai ancré dans ma tête que je ne pouvais être qu’un poids pour les autres. C’est ça qui ruine toutes mes relations quelles qu’elles soient.
En parlant de ça, je vais aller parler à Chris', enfin, s’il n’est pas en train de réviser.