A moitié vide ou à moitié plein ?
C’est marrant cette manie qu’on a, quand on n’écrit, de ne parler que des mauvaises choses. A croire qu’on écrit mieux quand on ne voit les choses que sous le mauvais angle… Pendant longtemps je n’ai écris que quand j’allais mal. Quand j’avais envie de pleurer et que je ne parvenais pas à capter un peu de lumière autour de moi. Puis un jour, j’ai compris que ce que j’écrivais ne correspondait pas vraiment avec ce que j’avais pu ressentir en réalité. Le fait de n’écrire que les choses négatives me donnaient une vision biaisée de ce qu’était ma vie et je déteste plus que tout me mentir à moi-même. Je mens aux autres -excepté au Chéri parce que le Chéri… C’est mon Chéri- sans problème et dès que j’en ai l’occasion, mais je ne supporte pas me mentir à moi-même. Parce que j’ai besoin de savoir que, quelque part, quelqu’un peut faire la part du vrai et du faux dans ce que je raconte. Parce que oui, il y a un moment où, même moi je me perds un peu dans ce qui est du l’ordre du vrai et ce qui est de l’ordre du faux.
Mon petit côté mythomane… De toute façon, j’en ai parlé à ma mère et à ma soeur et visiblement, on est pareil toutes les trois. On ne ment pas pour faire du mal ou quoi que ce soit. On ment juste pour donner aux gens une excuse valable à leurs yeux. C’est tout. Et puis Maman c’est aussi pour ne pas vexer les gens parfois. En général, je m’en fiche de vexer ou non les gens. Je mens de façon purement égoïste et pour masquer ma flemme moi… C’est pas du tout honorable, je sais et je m’en fiche. En attendant ça marche, c’est tout ce que je demande…
Bref, je disais, la meilleure façon de mentir, c’est de se persuader soi-même de son mensonge afin qu’il soit le plus réaliste possible tout en gardant dans un coin de son esprit que c’est faux. Mais il faut vraiment ne pas oublier de mettre cet élément quelque part dans sa tête, bien en évidence afin que celui-ci ne finisse pas par se confondre aux vrais souvenirs… Oui parce qu’à l’époque, j’avais un peu de mal avec ce côté de l’exercice et donc mes mensonges devenaient à mes yeux la réalité et je me perdais un peu dans tout ça… En fait, le mensonge est un très bon exercice pour la mémoire…
En tout cas, un jour, j’ai décidé que j’arrêterai de n’écrire que pour faire part de mon malheur et que j’essaierai aussi d’écrire quand je suis heureuse afin de ne pas avoir l’impression que toute ma vie n’est faite que de malheur. De toute manière, actuellement, je ne pourrais pas y croire. C’est vrai, quand j’essaye de voir mes souvenirs depuis que je suis avec le Chéri, il n’y a toujours que du soleil. Alors que si je remonte un peu avant, entre septembre et le moment où je me suis mise avec le Chéri, là, tout est pluvieux, froid et gris. C’est toujours comme ça que je détermine quelles ont été les époques vraiment joyeuses de ma vie et celles plus tristes. Pour le moment, les plus joyeuses sont, mon enfance, jusqu’au CM2 mine de rien. Ensuite de la fin de la 6ème à la fin de la 4ème, la fin de la prépa jusqu’en septembre en Angleterre, du mois d’avril en Angleterre jusqu’en septembre, de ma rupture avec Pauro jusqu’en septembre et ensuite que du soleil depuis que je suis avec le Chéri. Et puis entre tout ça, il y a eu les moments gris. Du coup, à y regarder de plus près, j’ai été plus souvent heureuse que malheureuse, mais ça, je ne m’en rends compte que maintenant. C’marrant…
Comme quoi, voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide, c’est tout un exercice. Mais ça en vaut la peine. Largement.