La vie d'une Quiche

Comme des vacances

J’ai pu manger les lasagnes d’hier ce midi. Elles étaient bonnes. C’était le seul avantage à avoir manger comme une truie hier midi à m’en donner la nausée pour la journée. Le soir, en rentrant à la maison, j’ai rien pu avaler. J’ai constitué les lasagnes (le Chéri s’occupe de tout cuire et moi je fais l’assemblage) et j’étais pas loin de vomir tout du long tellement j’étais mal. Du coup, j’ai pas mangé le soir et heureusement ! Parce que j’ai galéré à m’endormir aussi… Je crois que j’ai réussi vers 00h30, un truc du genre… Mais clairement, faut que j’arrête de craquer autant pour des trucs que je regrette juste après. Pas parce que je me dis "ouin ouin, je vais grossir", mais parce que physiquement je me sens vraiment super mal. Genre indigestion et tout et tout.

Sinon, j’ai oublié d’en parler hier, notamment parce que rien n’était vraiment sûr et que du coup, je ne m’en souvenais plus, mais en partant de chez les parents du Chéri, on a oublié deux boîtes de lait en poudre à peine entamées (on en a ouvert une pour récupérer la dosette parce que le Chéri avait oublié de la remettre dans la boîte en mettant la recharge) pour un total de 26€ et du coup, on a un peu la flemme de gâcher donc le Chéri pensait demander à ses parents de l’envoyer par Mondial Relay. Moi, en rigolant, je lui dis que sinon, il prend un blablacar pour faire l’aller-retour et prendre quelques jours de vacances par la même occasion. Il a tout de suite été très emballé par mon idée et m’a dit qu’il faudrait demander à ma mère si elle était dispo pour garder Youyou pendant ce temps. Moi, je ne dis jamais non à quelques jours pépères, alors hier, j’ai demandé à Maman si c’était possible et Maman ne dit jamais non à quelques jours avec Youyou.

Du coup, je pars demain soir avec Youyou chez les parents pour faire la surprise à Papa pour son anniv. Vendredi, avec Maman et Youyou on va faire les magasins pour les cadeaux de Papa et en repartant, je récupère le Chéri sur la route. Vendredi soir on fête l’anniv de Papa tous ensemble (normalement Yoyo se débrouille pour venir. Samedi, j’emmène le Chéri à son lieu de rendez-vous pour le blablacar puis je retourne chez les parents jusqu’à lundi soir. Lundi soir, après mon télétravail, je rentre à la maison. Le Chéri revient jeudi. On profite de notre soirée à deux et d’une partie du vendredi et vendredi je refile chez les parents, je passe le weekend là-bas et le dimanche soir on rentre avec Youyou à la maison.

Et je sens que je vais kiffer cette semaine. J’vais pouvoir me faire mes soupes ! Va falloir que j’achète du chou-fleur aussi… Et puis du chou pour faire mon super plat que le Chéri déteste… Je pourrais même me faire un gratin pour les deux jours où je travaille sur place… Ma mission : ne surtout pas commander ! Réellement. C’est même pas comme si je kiffais plus que ça en plus… Je deviens trop vieille pour ces conneries. En tout cas, les frites faut vraiment que je laisse tomber, c’est aussi dégueulasse que dans mon dernier cauchemar où on me gavait de frites… A la limite je peux tenter les potatoes maison au four. Celles de Maman passent à chaque fois en tout cas… Bref, je verrai.

En tout cas, c’est ce genre de semaine improvisée que j’aime bien. Et qui me fait dire que j’ai la meilleure famille du monde aussi… D’ailleurs, c’est Maman hier qui m’a fait marrer parce que Papa lui disait à elle et à Sa', que si on voulait (le Chéri, Youyou et moi), quand je serai en congé maternité, on pourrait aller chez eux histoire de ne pas payer trop de gaz et électricité et que comme ça on se tiendrait chaud et ça nous rappellerait le premier confinement. Maman lui a rétorqué que j’avais déjà mentionné ce fait il y a quelques temps et lui a marmonné qu’il ne se souvenait plus. Mais sur le principe, je trouve ça trop mignon.

Mes parents ne sont pas à sortir des phrases du genre "On est content quand vous arrivez, mais on est aussi content quand vous repartez" contrairement à beaucoup beaucoup de parents, dont les parents du Chéri. Non, mes parents, eux, ont fait des enfants avec l’idée que c’était à vie, qu’une fois adulte, il n’y a pas de véritable coupure, juste un léger éloignement. Mais chez eux, ça sera toujours chez nous. Ils ne sont pas du genre à virer nos lits et compagnie pour créer un bureau, une salle de sport, un débarras ou je ne sais quoi. Non, nos posters sont à leur place, nos photos, nos livres, rien n’a bougé. Et moi je serai ce genre de parent. Hors de question de dire à mes enfants que maintenant ils sont adultes, ils se débrouillent. Mais d’où ? ! En fait, quand tu fais des enfants, tu les assumes jusqu’au bout. S’ils ont besoin de toi, tu réponds présent. Par contre, l’inverse n’est pas systématiquement réciproque. Après tout, eux n’ont rien demandé, c’est toi, parent, qui a pris la décision d’avoir un enfant. Sinon il y a l’avortement. Mais une fois que tu as cet enfant, tu l’assumes tout au long de ta vie s’il le faut et s’il merde, c’est que, quand même, quelque part c’est de ta faute.

On me disait souvent que je changerai de discours en devenant parent, mais que dalle. Encore plus que jamais, je suis convaincue de mes propos. J’ai conscience que faire un enfant à notre époque, dans notre monde, c’est un choix purement égoïste. Et je l’assume parfaitement. Si je ne veux pas d’enfant, j’ai qu’à me faire stériliser, prendre une contraception ou faire abstinence hein, c’est pas compliqué en vrai de ne pas avoir d’enfant. A partir du moment où tu prends ce risque, c’est de ta faute et si en plus tu décides de ne pas avorter, bah t’assumes. Et ton enfant ne te doit rien alors que toi, tu lui dois tout. D’autant plus dans le contexte actuel…

Bref, j’ai probablement cette mentalité parce que mes parents l’ont aussi un peu, en moins extrême, par contre, faut pas déconner. Si je leur dis qu’ils me doivent tout et moi que dalle, je vais me faire rembarrer. Mais c’est vraiment mon point de vue. Je leur rends service et autre, pas parce que je leur dois, mais parce que j’en ai envie. Eux me le doivent. Mais je sais aussi très bien qu’ils le font avec plaisir. Ils sont adorables mes parents. Franchement, plus jeunes, quand on me demandait qui étaient mes modèles, je disais que je n’en avais pas, mais là, très clairement, ce sont mes parents. C’est mon idéal. Ils sont des parents géniaux et un couple formidable. Après plus de 30 ans de couple, je trouve ça magnifique de les voir s’embrasser, se chamailler, se bouder et chercher à se surprendre malgré les années et la routine. Ils sont beaux mes parents ensemble.

C’est exactement ce que je veux avec le Chéri. Je me projette parfois loin loin et nous imagine déjà grands-parents, à nous occuper tous les deux de nos petits-enfants et je sais qu’on sera tout aussi géniaux.

Parce que mon Chéri, c’est le meilleur. Bon, là je dois être un peu remuée par les hormones parce que de penser à quel point je l’aime me met les larmes aux yeux, ce qui est, je l’admets, un peu ridicule. Mais il me fait tellement rire, j’aime tellement quand on débat ensemble sur tout et n’importe quoi, quand on défend des opinions contraires avant de finalement se mettre d’accord parce qu’au final, on est d’accord, mais on ne le dit pas de la même façon. J’aime son petit sourire. Son regard quand il me désire. Sa petite moue quand il cherche à se faire pardonner pour une réflexion qui m’aurait murer dans le silence. J’aime quand il dit "Je t’aime" à Youyou en lui faisant plein de bisous et de câlins et qu’elle éclate de rire en se tortillant dans tous les sens. J’aime le fait que ce soit lui le père de mes enfants. J’aime qu’il n’est pas voulu que Youyou soit gardée par des inconnus et qu’il ait décidé de la garder jusqu’à son entrée à l’école, même si ça le pénalise grandement pour la retraite. J’aime qu’il soit si patient avec sa fille alors qu’en temps normal, ce n’est pas du tout dans sa nature. Bref, je l’aime tout simplement et j’ai aussi hâte d’être à jeudi pour l’avoir rien que pour moi et lui montrer à quel point je l’aime.