La vie d'une Quiche

I PASSED !

Bon bah voilà, en un coup de fil après un petit tour aux toilettes à 17h50, j’ai appris que j’avais eu mon exam ! C’est Sonya qui m’a annoncé la bonne nouvelle. Donc, aussitôt, je l’ai dit à Papa et Maman, par sms : normal. Forcément, Papa m’a félicité et m’a demandé quelle mention j’avais eu et Maman m’a juste félicité et m’a demandé si on se parlait sur Skype ce soir. J’ai répondu à Papa en lui disant que je ne savais pas quelle mention j’avais eu -je sais même pas si j’en aurais une...- et j’ai dit à Maman que je serait libre vers 20h.

En fait, je suis contente parce que j’ai réussi, mais en même temps, c’était loin d’être une grosse surprise. Je savais que je l’aurais. Ce n’était pas possible autrement. De toute manière, si je ne l’avais pas eu, personne ne l’aurait eu. C’est aussi simple que ça. C’était évident pour n’importe qui dans cette classe que j’étais la meilleure. Peut-être pas à l’oral, mais j’étais la meilleure pour tout le reste. Même si à l’oral je ne parlais pas forcément très bien, j’avais une maîtrise du sujet bien plus importante que les autres et c’est normal, on ne fait que des choses qui font appel à l’imagination et l’imagination, c’est bien l’une des seules choses qui ne me fassent pas défaut. Au moins ça.

Bref, c’est toujours satisfaisant d’avoir quelque chose qui nous dit qu’on n’est pas une incapable qui devra se trouver un mari riche si elle veut avoir une vie potable comme aime me le répéter Felon en rigolant… De toute façon, j’ai bien compris qu’il ne me voit que comme une loupée incapable de faire quoi que ce soit de sa vie et c’est normal parce que je ne sais pas pourquoi, je me dépeints toute seule comme une grande de cette façon à ses yeux. Et je ne sais pas pourquoi. Il faut absolument que j’arrête cette manie de dire aux autres qu’à côté d’eux, je suis une incapable inutile et que je devrais avoir honte de vivre. Parce que ce n’est pas le cas. Avec le recul, je n’y crois pas une seule seconde, mais sur le coup, quand je le dis, ça me semble être d’une évidence clairvoyante…

C’est marrant, mais je balance tellement entre un narcissisme exagéré et un mépris profond de moi-même que je ne peux trancher entre le fait de savoir si je m’aime ou si je me déteste… Je dirais que ça dépend des moments… Et je trouve ça triste. j’aimerai bien être capable de m’aimer tout le temps, sans réserve. Parce que si je ne le fais pas, personne ne le fera. Mes parents mis à part… Il faut s’aimer pour être aimé. Du moins, c’est comme ça que je vois les choses. Personne n’a envie de passer son temps à rassurer l’autre sur son "mérite de vivre"... On passe déjà bien trop de temps à se rassurer soi-même sur ça, pas la peine que quelqu’un d’autre vienne en rajouter une couche.

Nh… Dans ma tête, ça sonnait logiquement, maintenant que je relis, ça a un peu perdu de son sens. Peu importe.

Bon, si mes parents pouvaient se connecter sur Skype maintenant, ça serait pas mal. J’ai une division à franchir moi !