Que suis-je ?
Parfois, j’ai du mal à comprendre mes motivations. Parfois, j’ai du mal à comprendre si je suis gentille, intéressée ou tout simplement sadique ? Je n’arrive pas à savoir si j’ai un bon ou un mauvais fond. Vraiment, je ne sais pas… Ce qui me pousse à croire que je suis relativement neutre, certainement…
Pour le prosaïque. Retour chez Mamy M. Ca m’a fait plaisir. C’était génial de reparler avec elle. Ces soirées devant la télé à papoter m’avait manqué, et ça, ça fait des mois que je le dis. Revenir ici c’est comme une grande bouffée de nostalgie et de joie. J’ai super bien dormi dans le nouveau matelas. Il plairait à le Chéri je pense… Faudra qu’on s’en trouve un comme ça.
Et aussi, première journée de boulot. Grandes retrouvailles avec la Caf. Beaucoup de rires, de sourires, de marques de complicité. Néné et Cloche m’avaient particulièrement manquées. En fait, c’est marrant, mais avant aujourd’hui, je ne m’en étais jamais vraiment rendue compte. Mais là, en les retrouvant, je me suis dit que, ouais, ça faisait du bien de les retrouver. Et la cantines aussi. Ca m’a fait plaisir de manger des trucs bons et équilibrés. De ne pas me sentir obligée de sauter sur les frites parce que tout le reste semble avarié. C’était pas plus mal finalement de partir ailleurs, comme ça je sais que niveau cantines, la Caf est quand même largement au-dessus. Premier jour et première invitation au resto avec toute l’équipe. Le 27. Ca fait plaisir. Genre pendant un an on a jamais été capable de faire ça et là, dès le premier jour, hop, une invitation. Il n’y a pas à dire, le milieu social me correspond finalement plus. Certes, on gagne moins, mais l’ambiance et les conditions de travail sont très nettement supérieures. Et on se sent utile. C’est non négligeable. Bref, une très bonne première journée. Hâte de leur en mettre plein la vue de nouveau. Mais bon, cette fois, je pense qu’il va falloir me laisser deux semaines avant d’être bien dans le bain. Parce que là, le niveau va un peu monter par rapport à ce que je faisais en stage puis en CDD. Ca va être cool. J’aime pas quand c’est trop dur, mais quand c’est trop facile, je m’ennuie. Donc il faut réussir à trouver le juste milieu.
Enfin, on verra ça dans les semaines à venir. Mais je suis confiante. A tort ? Je ne pense pas, j’apprends très vite quand même, même en essayant de ne pas me vanter et d’être objective j’arrive à cette conclusion. Je suis une flemmarde, mais j’apprends vite. Je pense même que les deux sont liés… Plus j’apprends vite, moins j’ai besoin de passer du temps dessus. Pour une fois que mon raisonnement est ergonomique…
Sinon, pour revenir à ce que je disais au début. Ca va faire quelques fois maintenant que je dépanne Bacarra niveau thunes. Enfin, surtout niveau bouffe vu que souvent, son problème est qu’il est en négatif ou qu’il ne peut pas retirer d’argent, donc je lui paye des Allo Resto. De façon ponctuelle, on va dire que c’est arrivé 5 fois l’année dernière et 3 fois cette année. Mais là, quand je lui ai parlé samedi, il m’a dit qu’il fallait qu’il tienne jusqu’à jeudi sans rien du tout. Alors je lui ai proposé de lui payer ses courses sur Internet et de les faire livrer chez lui. Mais comme il n’y avait pas de créneau de livraison avant 18h et qu’il n’était que 11h30, je l’ai aussi pousser à se prendre un truc sur Allo Resto. Au total j’en ai eu pour 100€. Forcément, il était content et m’a remercié je ne sais pas combien de fois. Mais pour le coup, je faisais ça vraiment comme ça. Puis à un moment, je me suis dit que je faisais peut-être ça uniquement pour le karma. Et je me suis dit que faire des choses bien pour avoir quelque chose en retour -pas de sa part à lui, mais de la part de la Vie-, c’était pas forcément bien… Ni que ça fonctionnait vraiment… Mais une partie de moi a clos l’histoire en me faisant remarquer que le plus important, c’est que Bacarra puisse manger, peu importe mes motivations profondes. Et je me suis dit que cette part de moi n’avait pas totalement tort…
Bon, forcément cet imbécile avait un match de foot à voir et n’est pas rentré avant que le livreur passe donc j’ai dû les appeler ce matin - et ce soir parce qu’on s’était mal compris- pour qu’ils repassent et il vient de me confirmer qu’il a tout reçu (sauf les oeufs) donc voilà, déjà une bonne chose de fait et mon coeur d’amie est rassuré sur le fait qu’il pourra manger ce soir. Des fois, je me sens comme une sorte de grande soeur pour mes amis, à les conseiller et tout quand ils ne vont pas bien ou qu’ils ont besoin d’aide, alors que je suis la plus jeune. Mais rien à faire, je me sens plus vieille et je me fais même un devoir d’essayer de les rendre heureux dans les limites de mes capacités et de mes envies.
Et d’un autre côté, il y a James. James qui me saoule souvent avec sa répartie à toutes épreuves. Et parfois il me donne envie d’être méchante, juste pour le faire taire de temps en temps…
Par exemple, toute à l’heure on parlait de mon boulot à la Caf, je lui disais à quel point c’était cool et forcément, il a fait une remarque ironique sur mon manque d’ambition et s’est mis à me parler du fait que lui, ce qu’il voulait c’était une paie avec 6 chiffres et qu’il fallait qu’on parle de lui après sa mort et qu’il voulait pas bosser parce que ce n’était pas un mouton. Sur ce j’ai répliqué que comme ambition, c’était ultra mouton pour le coup vu que c’était le rêve du plus commun des mortels. Bref, il a enchaîné sur des histoires de libertés et tout et comme je n’arrivais pas à avoir le dernier mot, je lui ai asséné un "Et puis, si tu te bouges pas les fesses pour avancer sur ton projet, tu peux oublier les millions et la célébrité après ta mort". Et j’ai même hésité à rajouter un "Moi dans 3 mois je pourrais me prendre un appart alors que toi t’as 31 piges et tu vies toujours chez tes parents", mais je me suis dit que c’était bêtement méchant et que lui n’avait jamais été méchant avec moi. Juste très taquin. Alors je me suis retenue et finalement le sujet a, comme d’hab dérivé. Ce qui veut quand même dire que je lui ai rabattu son caquet.
Mais voilà, c’est le genre d’exemple qui me fait me demander ce que je suis réellement. Parce que bon, quelqu’un de vraiment gentil n’aurait pas de telles pensées. Ma chance c’est juste que je réfléchis beaucoup à ce que j’écris (oralement je fais un peu plus de gaffes) et que je me laisse rarement emportée. Mais du coup, je ne dis jamais vraiment ce que je pense, enfin, si c’est en négatif. Si je sais qu’il y a une chance pour que ce que je pense crée du conflit. Parce que je n’aime vraiment pas le conflit…
Du coup je vais trancher en disant que je suis juste quelqu’un de normal. Avec ses bons côtés et ses moins bons côtés…