Take it all
Des fois, j’ai l’impression que pour que je puisse avoir ma dose de bonheur, il faut qu’en contrepartie d’autres soient malheureux. Et j’ai l’impression d’ingérer tellement de bonheur depuis quelques temps que tout le reste du monde va mal. C’est vrai, pour tout le monde, 2015 a été une année pourrie, mais pour moi, c’était la meilleure depuis des années. Et puis, pour être tout à fait franche, je m’en fiche pas mal. C’est sûrement égoïste, mais sachant que les probabilités pour que les choses fonctionnent de cette façon sont plus que nulles, je ne vais pas m’angoisser pour ça. A quoi ça sert de s’angoisser pour des choses sur lesquelles on n’a pas la moindre prise de toute façon ? Je pense que lorsqu’on a compris ça, on peut commencer à devenir heureux. Il y a les choses que l’on peut changer et celles qui sont tout à fait indépendantes de nous. Et ça ne sert à rien de se tracasser pour ces choses-là. Plus facile à dire qu’à faire ? Je ne pense pas… Après tout, j’ai réussi à comprendre ça du jour au lendemain. Et pourtant j’ai toujours aimé me compliquer la vie. Mais il y a un moment où il faut reconnaître que notre bonheur ne dépend que de notre volonté.
Notre véritable volonté. Pas cette manie hypocrite de se dire un peu légèrement "Ouais, j’veux être heureux" alors qu’en vrai on fait tout pour ne pas l’être. De mon point de vue, il y a des gens qui galèrent vraiment dans la vie. Les gens malades. Avec une vraie maladie… Pas un truc un peu bidon que tout le monde semble avoir dorénavant. Ou alors je suis l’une des dernières personnes "saine d’esprit" en Occident et dans ce cas, c’est triste. Parce que je suis vraiment pas un modèle du genre… Bref, j’disais : je comprends que certaines personnes aient du mal à être heureuse. Quand t’es H24 sur un lit d’hôpital ou que tu souffres le martyr tous les jours, ouais, le bonheur c’est pas vraiment un concept accessible… Par contre, tous les autres, ils ne font pas d’efforts. Tout simplement. Après, peut-être qu’ils pensent en faire, mais en vrai non. Pour être heureux, suffit de vouloir l’être. Vraiment. D’façon, j’avais capté ça depuis pas mal de temps. Mais à l’époque, j’étais pas prête à être heureuse. Je refusais le bonheur parce que j’avais envie de faire compliqué. Les choses étaient bêtement simples, mais je ne voulais pas qu’elles le soient. Alors je m’inventais des problèmes là où il n’y en avait pas. Je crois que beaucoup de gens le font. Et ça m’agace. Vraiment. Je pourrais pas dire pourquoi… Peut-être parce qu’ils me rappellent moi avant ? Probablement.
Quoiqu’il en soit, au pire, chacun fait comme il le sent. Ce n’est pas à moi de juger. Je le sais, seulement… En tout cas, une chose est sûre, si personne ne veut du bonheur, moi j’en prends sans réserve. Tant pis s’il y a réellement une notion d’équilibre. C’est comme pour le dernier Pringles, si tout le monde hésite à le prendre, moi j’le prends et tant pis pour les autres. Faut savoir être égoïste. L’égoïsme, c’est le bien.