La vie d'une Quiche

Aprèm au parc.

Ce matin je me suis faite réveillée à 8h32 par le livreur de mon Netbook… J’ai moyennement apprécié. Surtout qu’il a appelé trois-quatre fois. Mais soit. J’ai au moins appris que le livreur avait le même nom de famille que moi -en même temps, mon nom de famille est très très français donc on doit pulluler pas mal partout en France. Bref, j’ai appelé Yohann, Sarah et Maman, sans réponse, pour les prévenir que j’avais un colis qui allait arrivé dans une dizaine de minutes. Là-dessus, Maman me rappelle, je le lui dit, elle regarde par la fenêtre et le livreur s’apprêtait à repartir -notre sonnette ne fonctionne plus depuis au moins cinq ans...- donc, encore une fois, niveau timing, on a géré. Histoire qu’elle ne se demande pas trop ce que c’était -je sais très bien qu’elle n’allait pas me poser la question parce qu’elle veut respecter mon intimité, mais qu’elle mourrait d’envie de le savoir-, je lui ai dit que c’était un nouveau netbook vu que je comptais laisser l’ancien à Sarah. Ca a eu l’air de lui faire plaisir que j’accepte de laisser quelque chose d’aussi important qu’un ordi à ma soeur et elle a dit qu’on lui en ferait la surprise quand je rentrerais définitivement en France. Ou juste la prochaine fois… Parce que, me connaissant, je risque d’être assez curieuse de voir à quoi ressemble mon nouvel ordi.

Bref, après ça, j’étais définitivement réveillée et donc j’ai regardé quelques épisodes de Mentalist avant de recevoir un appel de Sylvain vers 9h30. Finalement, heureusement que le livreur m’avait réveillé avant sinon j’aurais loupé l’appel vu que je prévoyais de me réveiller vers 10h30. Surtout que la veille je m’étais endormie vers 4h vu que j’ai joué pendant 4h avec Val' et Nuzi. Bref, Sylvain m’a demandé si ça tenait toujours pour qu’on se voit et on s’est donné rendez-vous à 15h à la fontaine, comme la dernière fois. 15h… En fait, j’aurais pu dormir plus… Vers 13h40 j’ai eu un vieux coup de barre et je somnolais devant mon épisode. Donc j’ai mis mon réveil à 14h20, au cas où. Et j’ai bien fait. Bref, je me suis préparée rapidement et à 14h32, j’étais sur le chemin.

Je suis arrivée à destination à 14h57 et j’ai dû attendre 5 minutes avant que Sylvain débarque, accompagné de son collègue américain, mormon lui aussi. Evidemment. Après coup, j’ai capté qu’ils devaient sûrement être obligés de se tenir constamment compagnie parce que c’est vrai qu’un mormon tout seul dans la nature peut s’attirer plus d’ennuies que deux mormons. Après tout, l’union fait la force et on risque moins de se faire embêter quand on est deux que quand on est tout seul. Donc il a fait rapidement les présentations -je ne me souviens même pas du nom de son ami, il faut dire que comme on parlait français, lui ne comprenait absolument rien et ne cherchais pas à comprendre- et on est parti dans le grand parc du coin. On s’est installé sur un banc et on a parlé pendant près d’une heure de religion.

Finalement, en parlant avec lui, je me suis rendue compte qu’ils n’étaient pas si fou à liés que ça, mais c’est vrai que j’ai pu très rapidement apercevoir les clichés de : la famille, c’est un papa et une maman sinon les enfants ne sont pas bien équilibrés. Et quelque part, j’ai compris pourquoi ces gens pensaient ça. Parce qu’eux, ils ont grandi dans ce genre de famille, ils se sentent épanouis dedans et donc, ils ne peuvent pas comprendre comment d’autres peuvent s’en passer. C’est un peu comme les gens qui ont vu un film qu’ils ont adoré et ne peuvent pas comprendre pourquoi toi tu ne veux pas le voir ou pourquoi tu ne l’as pas aimé. En fait, non, l’exemple est totalement bidon. Le truc, c’est qu’ils ne peuvent pas comprendre qu’on puisse s’épanouir dans un autre type de famille et que la famille nucléaire avec un papa et une maman, parfois ça ne fonctionne pas non plus. Seulement, quand on grandit dans une famille de ce type où tout se passe mal, on a du mal à comprendre comment il peut en être autrement dans une autre famille.

Je dois bien avouer que, jusqu’à maintenant, si mes parents divorçaient -que Dieu m’en préserve...-, je leur en voudrais à mort. Très sincèrement. Je pense même que je leur en voudrais tellement que je refuserais de leur adresser la parole. Je n’imagine pas ma famille sans mon Papa ou sans ma Maman ensemble, tous les deux, sous le même toit, dans le même lit. C’est comme si je considérais que mon bonheur dépendait principalement du fait que mes deux parents soient heureux ensembles. Qu’ils continuent de me prouver que l’amour existe et qu’il peut durer longtemps. J’ai besoin de croire en ça.

Après, j’ai relevé une certaine "bizarrerie" dans ce qu’il m’a dit. Qui ne dépend pas de lui, mais plutôt de ce en quoi il croit : son Eglise prône l’importance capitale de la famille et il n’a le droit d’appeler ses parents que deux fois par an… D’accord, pour s’améliorer en anglais, c’est radical. Mais c’est bien trop radical pour moi. Je pense que je ne serais jamais partie dans ces conditions. Rien que le fait de savoir que je ne pourrais pas voir mes parents pendant aussi longtemps… Non mais sérieusement, si ça se trouve, entre le dernier coup de téléphone à Noël et celui de la Fête des Mères, peut-être qu’il sera arrivé quelque chose de grave à l’un des membres de sa famille et lui n’en saura rien…

Déjà que je panique quand je n’ai pas de nouvelles depuis près d’une semaine, alors plusieurs mois sans rien, je ne pourrais pas. Épreuve pour me mesurer la foi ou autre, je n’en ai rien à foutre ! Ma famille, quand je dis que c’est la chose la plus importante pour moi, c’est réellement la chose la plus importante pour moi. Et jamais on ne pourra m’empêcher de parler avec ma famille si j’ai les moyens de le faire. Forcément, si je n’ai pas les moyens, je ne pourrais rien faire… Mais une chose est sûre, si ma famille venait à disparaître, je ne serais plus que l’ombre de moi-même… Même dans ma période d’adolescence quand j’imaginais que toute ma famille mourrait dans un accident de voiture alors qu’ils allaient faire les courses sans moi parce que je n’avais pas voulu y aller, les scénarios n’étaient jamais bons pour moi. J’avais un comportement qui me mènerait directement dans la tombe. Et je sais que ça se passerait comme ça. Je n’aurais pas cette idée de "vouloir les rendre fier", "rendre utile leur mort". Parce que la mort n’a jamais rien d’utile et que je préférerais en finir. Soit pour les rejoindre -si la vie après la mort existe-, soit pour ne plus avoir à souffrir de leur absence. Mais je n’aurais même pas la force de me suicider. J’aurais juste un comportement à risque. Je ferais tout mourir, mais sans avoir à me tuer toute seule. Parce que j’aurais jamais la force de le faire.

Sinon, en parlant religion avec lui, je me suis aperçue que j’étais bien plus calée question christianisme que je ne le pensais. Des tas de petits détails me sont revenus et je crois que ça l’a bluffé. Surtout que je lui ai dit que j’avais grandi dans une famille islamo-chrétienne. Bon, en réalité, du côté chrétien, c’est surtout les communions de mes cousins, mon père étant baptisé mais complètement athée. Enfin, il croit aux extra-terrestres quoi -comme chacun d’entre nous à la maison d’ailleurs. Et pour le côté musulman, je dois bien avouer que ma mère ne nous a jamais embêté avec ça. Elle-même pratiquant réellement que depuis la mort de sa mère. Elle est l’aînée donc c’est à son tour de prier pour veiller au bien de tous les membres de sa grande famille. Ça a un côté rassurant de se dire que deux à quatre fois dans la journée elle prend du temps pour veiller sur nous en quelque sorte. Après, ça fonctionne ou ça fonctionne pas, on y croit ou on y croit pas. J’admets aimer y croire. Même si je me vois plus comme un sims fortement apprécié par son créateur.

Je sais pas, quelque chose me dit que dans la masse d’autres sims existants que nous sommes, j’ai la chance d’être appréciée. Après, oui, parfois il arrive des trucs pourris autour de moi, mais je pense que ça ne me vise jamais moi directement. Je subis plus les "dommages collatéraux". Par exemple : la mort de Mamy. Quand c’est arrivé, je dois bien avouer que je ne la portais pas particulièrement dans mon coeur, donc techniquement, je n’aurais pas dû en souffrir. Pareil pour Mélissa, au final, je ne la connaissais pas plus que ça. Parce que si je cherche des trucs pourris qui me sont arrivés à moi personnellement, je n’en trouve pas… Je ne me suis jamais rien cassée, dans ma famille, tout baigne, on s’entend tous bien, même s’il y a parfois quelques disputes bénignes, mais comme on l’a toujours remarqué avec Yo' et Sa', au final, on se dispute tout le temps pour un rien, mais ça ne nous empêche pas d’être toujours les uns avec les autres. Après, même au niveau des études, je m’en sors. L’année dernière, je dois juste me faire à l’idée que j’avais choisi un mauvais chemin et qu’au final, c’est mieux que j’ai échoué, comme ça, je n’ai pas plus m’embourber plus là-dedans. Donc au final, tout se passe pour le mieux pour moi.

Du coup, j’ai passé une bonne aprèm, même si je suis "forcée" de le revoir au moins une fois pour lui remettre son livre de "L’histoire de Mormon" ou un truc dans le genre qu’il m’a passé hier en me demandant de le feuilleter pour la semaine prochaine. De toute façon, il aura beau faire ce qu’il voudra, il pourra me faire dire tout ce qu’il voudra, je ne rentrerai pas là-dedans. Je le sais pertinemment. Je ne suis pas faite pour la religion. A la limite, si je dois un jour me lancer dedans, j’inventerais mon propre truc et j’en ferais une secte prolifique. Bon, le seul problème, c’est que je voudrais encourager les gens à penser par eux-mêmes et se faire leur propre idée de Dieu, du coup, ça ne risque pas de me rapporter beaucoup d’argent. Enfin bon, techniquement, ce n’est pas le but. Tout ce que je voudrais, c’est que les gens cessent de me gaver avec leurs préceptes à la con et qu’ils arrivent à créer leur propre histoire. Faut arrêter de penser que c’est quand on est beaucoup à croire à une et même chose que ça rend cette chose réelle. Les gens pensaient que la Terre était plate, et peu importe combien ils étaient à le penser, la Terre ne l’a jamais été et ne le sera sans doute jamais. C’est pareil pour Dieu. Personne n’a raison dessus et personne n’aura jamais raison dessus, alors autant se faire sa propre idée de ce que ça peut être. C’est en ça que je crois. Et c’est pour ça que je ne réciterai sans doute jamais une seule prière déjà écrite. Si je dois prier, je le ferais à ma manière, avec mes mots et quand je le veux.

Quoiqu’il en soit, c’était plutôt intéressant de se poser et de parler avec quelqu’un qui croit réellement à ce qu’il raconte. Ca ne rendait pas les choses plus vraisemblables, mais ça m’a montré que, de base, ça ne part pas forcément d’une mauvaise intention. Ils sont juste persuadés de connaître la seule et unique vérité et s’acharnent à faire passer le message. La seule chose qu’ils ne comprennent pas, c’est que tout ce qu’ils peuvent raconter n’est pas plus convainquant qu’une autre religion… C’est aussi simple que ça : toutes les religions sont aussi convaincantes les unes que les autres du coup, ça semble peu vraisemblable qu’une seule d’entre elles soit réellement vraie…