La vie d'une Quiche

3 ans et Koala

Voilà, ma Youyou a eu 3 ans. Comme elle nous le répète : c’est une grande maintenant. Je suis fière de moi, ce mardi j’ai réussi à faire absolument tout ce que j’avais prévu de faire pour son anniv. C’est-à-dire : aller chercher ses cadeaux, faire un gâteau pour son anniversaire et lui faire une raclette. Elle a kiffé, j’étais contente.

Puis j’ai refait un gâteau mercredi soir pou l’apporter à l’école jeudi. Visiblement il a été apprécié parce qu’il n’y en avait plus quand le Chéri est allée la récupérer le midi. A notre plus grande déception. Il avait l’air parfaitement réussi celui-là, j’avais trouvé le bon équilibre entre vanille et chocolat. Enfin bon. Tant mieux si Youyou a pu briller un peu ce jour-là.

C’est tellement important pour moi que les jours d’anniversaires ne soient pas juste un jour comme tous les autres. Je sais que j’agace un peu le Chéri avec ça, mais j’sais pas. Le jour de ma naissance et ceux de mes enfants, c’est un événement qu’il faut fêter en grande pompe. Et ça passe par : un gâteau, des bougies, un cadeau plus un repas qui fait plaisir plus des petites attentions tout au long de la journée pour marquer le coup. Comme il dit, ce n’est qu’une révolution autour du soleil, mais pour moi, c’est le jour où nous avons honorer la Terre de notre présence. J’suis mégalo, je sais, je n’y peux rien. Et c’est un fierté de transmettre ça à ma fille déjà et plus tard, à Soso. Ma vision est mille fois plus sympa que celle du Chéri, les enfants ne peuvent qu’abonder en mon sens. C’est évident…

Bref, elle va encore souffler des bougies ce weekend avec ma famille et le weekend prochain avec celle du Chéri. Et elle aura des cadeaux sur 3 semaines encore, je pense. Vu qu’on s’y prend toujours à la bourre pou commander. Pour Noël, faut que je m’y prenne plus tôt. L’avantage, c’est que maintenant qu’elle commence à avoir de vrais goûts, c’est plus facile d’avoir des idées.

Sinon pour Koala, ça ne va pas fort en ce moment. Sa mère est bien malade, hospitalisée depuis deux semaines, elle a une ostéoporose au stade le plus avancé. Elle est de nature dépressive à ce qu’il me disait et selon les médecins, c’est tous les médicaments qu’elle prend qui ont dû causer ça, ou du moins, l’accélérer. Et ça le met, très logiquement, pas bien du tout. Et moi j’essaie tant bien que mal, de l’écouter et d’essayer de lui remonter -un peu- le moral. J’essaye d’être optimiste pour lui, de voir tous les signes positifs qu’il peut y avoir et de ne pas le laisser se projeter sur le pire. Le pire, s’il doit arriver, il pourra s’en inquiéter. Pour le moment, ça ne changera rien. Il faut s’attarder sur les solutions possibles, pas sur l’issue la moins favorable. On a beau se faire tous les scénarios possibles, rien ne peut nous préparer à ça donc mieux vaut éviter d’y réfléchir avant d’y être réellement confronter.

Mais plus facile à dire qu’à faire. Pendant l’ombre d’une seconde, je me suis imaginée à sa place et c’était tellement sombre, tellement froid, tellement inconfortable et oppressant… Je n’y remettrai pas les pieds en dehors d’un cas de force majeur. Je ne peux même pas imaginer ça. Ce n’est pas une option imaginable et entendable pour moi. Alors que je sais que… Mais non.

Bref, je ne lui ai jamais répondu aussi vite que depuis la semaine dernière. Et là je me dis que quand ça ne va vraiment pas, je suis une épaule fiable. Mais quand ça va, je m’efface. Je crois que c’est relativement courant comme comportement. Il n’y a pas un truc qui dit "C’est quand tout va bien qu’on voit qui sont les vrais amis ?" ou alors c’est l’inverse ? Je ne sais plus trop… Quoiqu’il en soit, moi je suis là quand ça ne va pas, et dès que ça va mieux, je redeviens un fantôme. Pourtant je suis nulle pour aider les gens quand ils vont mal, mais je suis présente, et je leur laisse la place de parler, de se mettre à nu, sans jamais plus le mentionner plus tard. Je suis la pire balance de la Terre, mais quand les gens vont mal, je deviens une tombe. C’est trop bizarre.

En tout cas, j’espère réellement qu’elle ira mieux. Même dépressive, c’est un pilier de sa famille et sans elle, c’est toute une famille qui va sombrer. Et j’aime beaucoup trop l’image que je me suis faite de cette famille aux liens si semblables à ceux de ma propre famille pour que ça arrive. Faite qu’elle aille mieux. Pour que Koala puisse souffler et retrouver sa légèreté habituelle. Ça me fait bizarre de le voir aussi sérieux. Aussi tracassé. Je le préfère mordant et moqueur. Enfin, quand il est comme ça, je sais que c’est son état naturel. Là il est comme éteint. J’aime pas savoir mes amis mal. Surtout que lui n’a pas la chance d’avoir un Chéri comme le mien au féminin pour l’épauler.

En tout cas, en le voyant traverser ça tout seul parce qu’il doit garder la face vu que c’est l’aîné de sa famille, je suis bien contente d’avoir le Chéri. En cas de coup dur, je peux me réfugier dans ses bras. Mon grand Chéri réconfortant. Ça a beau être un râleur, je l’aime de tout mon coeur. Il est tellement beau, même avec sa coupe de cheveux loupée par moi-même -le pauvre quand même...-. Bref, je souhaite à tout le monde d’avoir un Chéri comme le mien.