DPNI le retour
1/1000. Ce sont mes résultats aux tri-test. Le résultat que j’espérais tant. Celui qui m’a permis d’aller à l’étape suivante : c’est-à-dire la prise de sang pour le DPNI. Au moins cette fois, le résultat sera bien plus concret. Les probabilités ne veulent rien dire pour moi. 1 risque sur mille, mais ça laisse la possibilité que ça arrive. Bon, avec le DPNI, il existe aussi un risque d’erreur de 0.2%, mais au moins ce risque est réellement fondé sur le bébé à venir, pas sur des paramètres "aléatoires". Bref, tout ça pour dire que j’étais soulagée d’avoir à faire ce DPNI, ce qui a surpris le gynéco qui s’attendait sûrement à devoir me rassurer. "Non, j’avais justement envie de le faire". Étonnant mais plein de bon sens selon lui. J’aime savoir à quoi m’attendre. Ça me permettra de prendre une décision éclairée si besoin ou de poursuivre sereinement ma grossesse selon le cas. En réalité, je pars plutôt sereine, plus que quand j’étais enceinte de Youyou. J’ai l’impression que ça va. Que si ça n’allait pas, une partie de moi le saurait. En vrai, je sais que ce sont des conneries. Que je n’ai pas assez d’intuition pour ça, mais je me dis que ça ne peut pas me faire du mal d’être optimiste. Surtout que, techniquement, les chiffres sont avec moi.
Entre PK et IG c’est toujours la guerre, à un point que ça en devient ridicule, même gênant pour PK parce que, franchement, il a l’air complètement teubé. Enfin, ça divertit on va dire, mais c’est un peu saoulant quand ça dur toute la journée et qu’on est prit entre deux feux. Je suis quand même bien contente de me casser de là d’ici 5 mois… On a beau dire que Youyou est épuisante, elle l’est moins que mes collègues, très clairement…
C’est AleBan qui m’a fait marrer hier. Elle vient me voir en fin de journée pour se "plaindre" du travail de l’UA puis, de fil en aiguille, on en vient à parler du remplacement de KarFle et elle me demande pourquoi je n’ai pas postulé. Je lui explique que, bah congé maternité, puis flemme de gérer les petites gueguerres de PK et elle me répond que la seule excuse valable c’est le congé mat', sans ça elle m’aurait poussé à postuler. Du coup ça flatte à mort mon ego. Forcément. Mais bon, je sais, parce qu’elle me l’a déjà dit, que si elle devait monter une équipe de choc, je serai dedans à coup sûr. En même temps, je bosse bien, je suis efficace, réactive et de bonne composition. Sans vouloir me jeter une nouvelle fois des fleurs, je suis une collègue et subordonnée rêvée. Réellement. Même moi j’aimerai m’avoir comme collègue… De toute façon, je crois que c’est de notoriété publique que je suis fan de moi… Si je devais un jour coucher avec une femme, ça serait mon clone. Pas un sosie, non, mon clone. Du coup ça serait un peu chelou niveau éthique je crois, mais au moins, je suis sûre de prendre mon pied. Breeeeef. Je suis en manque, faut vraiment qu’on dépose Youyou la semaine prochaine chez mes parents parce que j’en peux plus. En même temps, le soir je suis beaucoup trop crevée pour faire quoi que ce soit et la journée, bah, je travaille… A la limite quand je suis en télétravail et que Youyou fait sa sieste pile au bon moment, on peut se caler un truc, mais sinon c’est compliqué… Et pourtant c’est pas l’envie qui manque.
Surtout que, étrangement, plus les mois passent, plus je deviens "bonne". Je m’affine, à part du ventre, forcément, mais niveau visage, hanche et cuisse, j’ai pas mal perdu. Merci à Deuxio de me faire manger équilibré. Un peu trop de viandes, mais sinon c’est vraiment pas mal les envies de brocolis, de courgettes, de tomates, d’épinards et compagnie. Par contre, les produits laitiers je ne peux toujours pas. Les frites me dégoûtent rien que d’y penser… Du coup c’est cool pour ma silhouette…
Faut que je propose à Koala d’aller boire un verre un de ces quatre… Il voulait me le proposer quand j’étais chez les parents du Chéri donc j’ai dû décliner, mais du coup, faudrait que je lui propose histoire de. C’est toujours lui qui propose, faut que je change un peu. Surtout que ça doit faire deux trois fois que je décline donc à force il va plus me demander…
J’ai bien bien repris contact avec Reine, ça me fait plaisir. Vraiment. Reine c’est vraiment mon coup de cœur de licence. Et c’est ma seule amie qui a des enfants aussi, et grosso modo du même âge que moi donc c’est cool. D’ailleurs, faut que je lui réponde aussi. Faut que j’arrête de laisser passer trop de temps entre mes réponses, sinon c’est comme ça que j’ai la flemme après.
Bon, la pause déjeuner est passée, le temps de manger mon truc que c’était déjà l’heure de retourner bosser donc j’ai pas pu répondre à Reine. Je trouverai un moment ce weekend. Je dois trouver un moment ce weekend. Le soir, c’est chaud, je m’endors avant Youyou je crois. Je suis incapable de dire quand elle s’endort parce que je dors déjà. Je suis fatiguée. Ça c’est la grossesse parce qu’en vrai, je me fais des sacrées nuits en ce moment quand même…
Je suis dans ma période mariage en ce moment. J’imagine à quoi ressemblera le nôtre et j’essaye de voir où on doit mettre l’accent. Niveau budget. Clairement : la bouffe et le lieu. Au début je voulais une belle robe chère, maintenant je veux juste une belle robe, mais pas chère. Je la ferai probablement faire au Bénin. J’imagine très bien ce à quoi elle ressemblera. Une robe blanche, assez simple, bien cintrée et fluide à partir de la taille. Un joli décolleté mais pas trop plongeant histoire que je ne sois pas mal à l’aise toute la journée. Et puis voilà. Puis une autre robe pour la soirée, pour être à l’aise.
En vrai, le cadre et la bouffe, c’est vraiment le plus important. Je vois ça dehors en majorité, avec un beau temps mais pas trop chaud, plein d’endroits douillets pour se poser et discuter joyeusement, de bons jus de fruit, pas trop d’alcool pour éviter que les sangs s’échauffent de trop, de la bonne nourriture. Des fruits, des légumes à faire griller, de la viande, du poisson, des crustacés. Des planchas. Un mélange entre le mariage de Reine et l’anniversaire des Coco. C’était champêtre. C’était cocooning. C’était bonne ambiance. Je me sentais terriblement bien. Oh ! Puis un coin pour prendre des photos avec un polaroïd acheté pour l’occasion ! Les gens pourraient prendre des photos pour eux et nous en laisser aussi, histoire d’avoir de jolis souvenirs. Je veux juste que tout le monde passe un bon moment tranquille. Sans trop de fioritures, sans trop de démonstration. Juste un joli moment en grande famille.
Bref, en ce moment je suis là-dedans. C’est lundi soir, en rentrant de chez les parents avec une Youyou somnolente à l’arrière de la voiture, je roulais tranquillement sur cette petite route de campagne quand j’ai vu. Les champs éclairés de cette façon que j’aime tant par le soleil, où le ciel est ultra lumineux mais le sol est un peu sombre, baigné de lumière mais comme si un orage se préparait ou venait de se terminer. Les bottes de paille brillaient d’une jolie façon et je me suis dit que c’était mon image du bonheur. Ce type d’éclairage est juste parfait à mes yeux. Si j’avais pu, j’aurais pris une photo. Mais ça va, j’ai l’image en tête. Enfin voilà, à cet instant, je me suis dit que j’étais heureuse. Vraiment. Que j’étais même comblée. Que la Vie avait été adorable avec moi. J’ai cherché mes échecs, et je ne les ai pas trouvé. Par contre, mes réussites, je les vois très clairement : ma famille en premier lieu. Ma famille de naissance qui est juste la plus parfaite et idéale qui soit. La famille que j’ai créée avec mon Chéri si parfait pour moi (même si je connais à la perfection ses défauts), ma fille absolument exceptionnelle et mon petit bébé à venir qui sera sans l’ombre d’un doute aussi exceptionnel. Puis le fait d’être propriétaire avant mes 30 ans. C’est pas forcé pour réussir sa vie, mais moi, pour réussir la mienne c’était essentiel. Puis mon CDI avant les 25 ans. Pas le métier rêvé, souvent ça me saoule, mais en réalité, il correspond en tous points à ce que je voulais plus jeune (hormis le salaire que j’imaginais plus élevé, j’avoue). Niveau physique, ça faisait un moment que je n’étais plus aussi proche de mon idéal perso donc ça fait plaisir aussi. En fait, à cet instant précis de ma vie, tout va pour le mieux. Et si je réfléchis réellement à mon passé, je n’ai pas connu de grands drames.
Certes, il y a eu la mort de Mélissa. Mais je ne l’ai vu que cinq ou six fois au court de ma vie… Même si c’était une personne adorable qu’on gagnait à connaître, je ne peux pas dire que sa mort m’a bouleversée plus que ça. Mamy n’en parlons même pas, les parents de Papa étaient déjà morts depuis un moment à ma naissance et depuis, ça va.
Il y a eu Momo, aussi. Mais Momo était un cochon d’inde de 6 ans, qui avait survécu à un cancer du sein un an auparavant, donc en réalité, j’ai juste eu le droit à un an bonus pour profiter à fond de ma petite boule de poil. Tout le monde n’a pas cette chance.
Ou alors, peut-être que j’ai décidé de voir tous les "mauvais côtés" de ma vie avec un œil optimiste en cherchant ce que ça a pu m’apporter de bénéfique. Quoiqu’il en soit, quand je compare ma vie avec celle des autres, je me dis que j’ai quand même été bien épargnée. Et j’apprécie réellement…
Bref, tout ça pour dire que lundi dans ma voiture, j’étais pleine de gratitude envers ma vie, j’étais terriblement amoureuse de mon Chéri et j’ai passé une bonne partie du trajet à réciter mentalement mes vœux de mariage pour lui dans ma tête, les larmes aux yeux, en me disant que, définitivement, mes hormones étaient à l’œuvre, pas d’autre explication possible.
J’aime bien quand je me rends compte de la chance que j’ai. Quand je me dis que je kiffe ma vie et que je ne pourrais que difficilement avoir mieux. En vrai, la seule chose qui me reste à accomplir, c’est de faire construire notre maison. Bon, ce n’est pas la seule, mais c’est la seule chose matérielle qui me manque, après, une fois que ça sera fait, je n’aurais plus qu’à trouver un moyen pour travailler de chez moi (voire ne plus travailler du tout...) et profiter à fond de ma vie, entourée de ma famille et de mes quelques rares amis. C’est tout. C’est ultra bête, mais je me dis que ça a le mérite d’être réalisable du coup…