La vie d'une Quiche

Du mieux

11h37

J’ai bossé jusque là, c’était terrible…

Du coup hier, j’avais raison, le Chéri me faisait un peu la tête parce qu’il était HS lui aussi dans la nuit de lundi à mardi et en plus il avait mal aux dents que je lui ai déposé Youyou, mais moi j’avais donné, et c’était à son tour. En plus, elle s’est rendormie vite donc ça va, c’était pas si galère que ça. A part le réveil couche de pipi qui déborde et mouille les draps, c’est surtout ça qui a dû lui pourrir sa matinée.

Mais bon, en rentrant on en a parlé, je lui ai expliqué que je galérais avec elle depuis près d’une heure donc j’avais besoin de souffler, mais que cette nuit, s’il y avait quoique ce soit, je prendrais en charge. Chacun son tour quoi. Il l’a très bien compris et m’a dit qu’en vrai, si je galérais trop de la lui descendre. Quand elle s’énerve avec l’un, l’autre la calme sans trop de soucis. Travail d’équipe !

Bref, la communication c’est quand même cool. Ça évite à la rancœur de s’installer et de comprendre l’état d’esprit de l’autre à instant T. Plutôt que de surinterpréter comme je veux trop souvent le faire. Bon, après, en général j’ai raison, mais en en parlant, ça crève l’abcès et ça évite que tout prenne des proportions incroyables. Ruminer dans son coin c’est mal. Sauf si on sait qu’en parler ne changera rien. Mais dans ces cas-là, vaut mieux que j’écrive. Écrire me fait, en général, relativiser.

Du coup, ce soir je vais au sport. Je vais partir vers 17h30 et j’essaierai d’y rester une petite heure. Mais bon, faut que j’arrive à partir à 17h30 sans que SarBoit me tombe dessus pour discuter. J’adore discuter avec elle hein, même si c’est pour qu’elle se décharge un peu de toutes les émotions négatives vis-à-vis de ses collègues, mais c’est vrai qu’en général, ça me fait partir à 18h (parce que c’est l’heure où les bureaux fermes) et du coup après je suis à la bourre pour tout le programme… Hier, comme je devais aller faire les courses sur le chemin du retour, je ne suis rentrée à la maison qu’à 19h… Ca fait tard 19h quand même pour profiter de la soirée. Surtout que le Chéri était KO donc j’ai dû faire la cuisine.

Enfin, j’ai juste coupé des morceaux de courges butternut pour les mettre au four et c’est le Chéri qui a mis les poissons panés et les pommes de terre smileys au four… Grande cuisine que j’ai faite… C’est pour dire à quel point je ne cuisine jamais… Ah si ! J’ai quand même fait une tournée de rose des sables pour les petits déj d’aujourd’hui et demain.

Et aux courses, je n’ai même pas craqué pour du saucisson ou autre. Il y a du progrès…

Sinon, j’ai compris pourquoi je ne tombais pas enceinte en faisant des tests d’ovulation : j’ovule 3 à 4 jours plus tôt que ce que disent les applications. Donc forcément… Et c’est vrai qu’on a tendance à ne pas être chez nous dans ces moments-là, donc c’est plus compliqué. De toute façon, pour le moment, je mets ça à plus tard dans ma tête et je me concentre sur ma perte de poids. Ça sera de toute façon que bénéfique pour tomber enceinte et passer une bonne grossesse. Voilà.

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12h12

Hier, fatigués comme nous l’étions, je disais au Chéri que je pouvais comprendre les gens qui n’avaient pas d’enfant, mais que si c’était à refaire, je le referai sans soucis. J’ai peut-être plus de contraintes maintenant que je suis mère, mais ma minimoi vaut largement ces contraintes. Quand elle nous sert contre elle avec ses petits bras, qu’elle nous envoie ses sourires solaires, qu’elle tente maladroitement de nous dire "Je t’aime", qu’elle se met à rire et à détourner les yeux, comme gênée quand on lui dit qu’on l’aime. Pour tout ça je ne regretterai jamais d’être devenue sa maman.

On parle souvent de la bouffée d’amour indicible que l’on ressent pour son enfant. Je ne sais pas trop. Je n’ai jamais vraiment été submergée à ce point. C’est plus comme une impression cotonneuse d’amour diffus. Je crois que je n’ai jamais été très intense, sauf pour le sexe. C’est le seul moyen d’expression que je maîtrise à la perfection. Mais pour tout le reste, je ne sais jamais trop. Mais c’est sûrement cette capacité qui m’empêche de souffrir trop longtemps et trop intensément. Je ne sais pas trop, après tout, je n’ai jamais rien vécu de dramatique réellement (en dehors de la mort de Momo) et je me suis plutôt rapidement remise de toutes mes séparations, qu’elles soient amicales ou "amoureuses". Je m’auto-apitoie quelques jours/semaines/mois et ensuite les gens sont relégués plus loin dans mes souvenirs. Je pensais que je ne me remettrais jamais de mon éloignement avec Felon, et au final, à la première distraction venue, Moun', je l’ai zappé. Alors que pendant des mois je lui parlais plus que sa propre femme…

Mais je suis comme ça. Les gens vont et viennent dans ma vie, tant qu’ils sont là, tant mieux, mais s’ils disparaissent trop longtemps de mon champs de vision. Je les zappe. C’est pas cool pour eux, mais pour être franche, j’apprécie cette capacité. Ça me facilite grandement la vie et je me dis, que, quelque part, je suis peut-être plus auto-suffisante que je ne le crois. Après, c’est pas pour autant que je veux que minimoi, le Chéri, mes parents ou mes frangins disparaissent de ma vie. Certainement pas ! Leur absence à eux sera bien plus difficile à digérer, je ne me leurre pas là-dessus. Mais tous les autres ne me sont pas essentiels. C’est triste à dire, mais pour tous les autres, mes souvenirs suffiront.

En tout cas, je comprends les gens qui ne veulent pas d’enfants. Je ne sais pas comment tu vieillis avec cette décision - c’est tellement rafraîchissant un enfant, ça met de la joie partout autour de soi - mais je peux comprendre, quelque part. Et pour certains, c’est sûrement la meilleure décision à prendre. Il faut quand même être un minimum stable mentalement pour avoir un enfant, et j’ai peut-être certains défauts, mais mentalement je suis un roc. Je dis pas que je pète pas des câbles parfois toute seule, mais ça reste entre moi et moi et le commun des mortels n’en a jamais conscience. Et aux yeux des autres, je suis toujours d’humeur égale. Peut-être un poil plus agacée quand je suis fatiguée, mais c’est tout. Je suis insensible aux hormones, ma chimie est parfaite donc la dépression ne peut pas avoir d’emprise sur moi. J’ai déjà essayé, en vrai j’y arrive pas. J’aime trop la vie et je suis trop heureuse de vivre. Du coup, je suis faite pour avoir des enfants. Des gens comme Bouh, je me dis qu’ils font bien de s’abstenir… Dans sa tête c’est trop le bordel, à moins qu’elle se trouve quelqu’un d’hyper stable, il vaut mieux qu’elle évite. Comme le Chéri un peu. C’est un super papa, mais sans moi, ça serait plus bancal. Parce qu’il est trop soumis à ses émotions. Manque de maturité émotionnelle comme il dit. Je suis plutôt d’accord avec lui. Mais moi je suis mature pour deux. Donc ça va. Il apporte un surplus d’émotion pour combler ce que je n’ai pas suffisamment.

C’est vrai que parfois, en traînant sur WeMoms, je me trouve froide. Je suis ultra pragmatique sur l’évolution de ma fille. Toutes les mauvaises périodes, les régressions et compagnie, je les prends avec beaucoup de recul parce que je sais que c’est normal, du coup je ne m’énerve pas, je ne perds pas pieds, je ne désespère pas. Je sais que c’est une phase et que ça va passer et ça me suffit. Je suis d’un zen qui m’impressionne moi-même. Elles parlent souvent de mère parfaite, et franchement, en toute sincérité, je me sens comme une mère parfaite. Je fais tout comme il faut, naturellement, sans me poser de questions et ma fille me le rend généralement bien.

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14h22

J’ai du mal avec les gens qui se définissent à travers des concepts. Genre ceux qui vont se dire hypersensibles, HPI, zèbre, atteint d’un TSA, LGBTQ+ et tous ces trucs qui expliqueraient pourquoi ils sont si exceptionnels, que personne n’arrive à les comprendre et qui ne voient leur vie que par ce prisme là. Ça m’insupporte. Réellement. Ça me donne envie de casser toutes leurs certitudes en leur balançant à la figure toutes leurs contradictions.

Ça m’énerve profondément, mais je le garde pour moi. Parce que ça ne devrait pas m’énerver. Si les gens veulent s’enfermer tous seuls dans des petites cases, qui suis-je pour les en empêcher ? Si ça les rassure de ne pas être seuls et de faire partie d’une communauté, pourquoi ça m’embêterait ? C’est leur vie, ça ne me concerne pas, je devrais m’en moquer complètement. Mais non. J’ai envie de les baffer, de les mordre au sang et de les déchiqueter en petits morceaux avec mes dents et de les bouffer. Rien que ça. Et réellement, c’est ce que je ressens à chaque fois que je perds mon temps à lire l’un de leur témoignage. Je me mords réellement jusqu’au sang, la mâchoire fortement serrée en imaginant les tuer.

Ouais, je suis peut-être un peu extrémiste… Mais c’est dans ma tête, en vrai, j’arrive même à les soutenir. Je pense notamment à Bouh quand je dis ça. C’est limite si je n’étais pas euphorique lundi soir en lisant son post "Finalement je ne suis pas HPI". Ça me tuait depuis des années de lui dire que si elle était HPI, alors moi j’étais une déesse vivante. Parce qu’elle n’avait rien de HPI. Vraiment. Et je ne dis pas ça par jalousie. La seule chose sur laquelle je l’envie, c’est la capacité qu’elle a eu à se dire "Tant pis pour les études que mes parents m’ont payés, je balance tout et je deviens enfin la gourou que je veux être". Et ça, je l’écris de façon ironique, mais en vrai, elle a tout mon respect pour ça. Juste ça. Et le fait qu’elle croit sincèrement tout ce qu’elle fait aussi. Mais ça s’arrête là. Tout son discours visant à m’expliquer sans avoir l’air de le faire pourquoi elle m’est supérieure, désolée, mais ça ne passe pas. Elle ne le dit probablement pas dans ce sens là d’ailleurs, ou alors elle a du vice en elle que je ne lui prête en aucun cas, mais c’est comme ça que mon ego le prend. Et mon ego est très facilement agacé… Surtout quand il n’est pas d’accord.

Je reconnais assez aisément les gens qui me sont supérieurs dans certains domaines. Par exemple, mon Chéri a une culture géopolitique, géographique et historique qui dépasse de loin la mienne. Par contre, au niveau scientifique et interactions humaines, je suis largement meilleure. Koala a une culture musicale et cinématographique avec lesquelles je ne peux pas rivaliser, mais niveau manipulation, je suis meilleure. Bouh a moins de mal que moi à se défaire de l’opinion de ses parents, par contre, j’ai une meilleure compréhension qu’elle des gens. Notamment des hommes. Mais je pense parfois comme un mec -ce qu’ils me disent- donc ça aide, c’est certain. Et j’ai un esprit plus vif que le sien, et de loin. Du coup, l’entendre déblatérer sur sa prétendue intelligence, j’admets que c’était un truc qui me crispait. Mais si elle revient dessus, ça me rassure…

Comme ça, en me lisant, je me dirais que je fais un complexe d’infériorité par rapport à Bouh. Mais absolument pas. Très sincèrement, ma vie est dix mille fois plus savoureuse que la sienne et elle l’a toujours été. Par exemple, elle n’a encore jamais couché avec un mec. Ce qui n’est pas grave en soi, mais pour moi, c’est inimaginable. Mais je n’ai jamais fait grand cas de ma virginité. Ce n’était pas quelque chose dont j’étais fière, bien au contraire. M’en débarrasser m’a fait le plus grand bien. C’était trop stressant de se dire que c’était un précieux cadeau que j’offrirai à quelqu’un. Je ne l’ai jamais vu comme ça, il était hors de question que l’autre le voit comme ça. C’est donc sur L-D que c’est tombé. Il a eu cet "honneur", mais en contrepartie, une fois que ce fut fait, il n’eut plus aucune nouvelle de ma part. C’était mon deal interne. Il n’était pas au courant mais peu importe. Je ne voulais en aucun cas m’attacher émotionnellement à mon premier.

Ai-je toujours été si froide ? Parfois, en ressassant un peu mon passé et en me relisant surtout, j’ai cette impression tenace d’utiliser les autres pour mon propre contentement. J’ai déjà fait des tests pour voir si j’avais des tendances psychopathes, et normalement non, tout est dans la norme. Il n’empêche que… Mais peut-être que tout le monde est comme moi. Je ne sais pas trop. Les gens ne parlent pas librement de ça donc je n’en sais trop rien. En tout cas, quand j’en parle superficiellement avec le Chéri, il me dit que je suis chelou. Mais lui l’est aussi à sa façon donc je ne sais lequel des deux est le plus "normal"...

Après tout, je m’en fous un peu. Les gens ignorent la plupart du temps cette facette de moi et c’est pour le mieux.

J’ai un peu perdu le fil de ce que je disais du coup. Mais ouais, j’ai du mal avec les gens qui justifient tout et ne parle que d’un petit trait de caractère et font leur vie en fonction tout en disant que les gens "normaux" ne comprennent rien et blablabla et ouinouinouin et qu’ils sont juste formatés. Alors que finalement, eux se formatent aussi, selon une autre norme. C’est tout. Quand on arrêtera de catégoriser les gens, là on me parlera.

Parce que perso, je ne crois pas en une religion existante, mais je ne suis pas non plus athée. Je ne sens pas femme, mais pas non plus homme ou non binaire. Je suis juste moi et les gens peuvent me voir comme ils le souhaitent, j’en ai rien à carrer. Je ne me considère pas comme blanche, ni noire, ni vraiment en métisse. Enfin si, mais pas vraiment. Je pense être plus intelligente que le commun des mortels, mais pour autant les tests de QI existants sont réducteurs, mais pour autant, je m’en sors bien dedans. J’ai globalement une très haute opinion de moi-même, mais parfois j’ai besoin qu’on me rassure. Mais on ne peut pas dire pour autant que je manque de confiance en moi. Mon narcissisme n’est pas une carapace pour cacher un manque de confiance comme j’ai pu le croire à une époque. J’ai une très haute opinion de moi-même et je manque de confiance en moi. Les deux sont contradictoires, mais ça fait partie de moi, c’est comme ça, il ne faut pas chercher. On me voit comme un être humain, mais j’ai du mal à me définir comme tel.

J’aime juste pas les cases. Pourquoi on ne laisse pas les gens être simplement eux sans chercher à les conformer à quoique ce soit. On veut que tout soit catégorisé, quitte à créer de plus en plus de cases pour que chacun trouve sa place. Au pire on s’en fout, on accepte juste d’être vivant et c’est déjà suffisant.

Ça diminuera mes envies de meurtres en plus. C’est une bonne chose ça. En tout cas, heureusement que je ne peux pas tuer simplement en le pensant. Parce que sinon une bonne partie des membres d’Insta seraient décimée. Et peut-être de WeMoms aussi. Parce que je suis définitivement une grosse rageuse qui a du mal à prendre du recul sur des choses qui ne la concerne même pas de loin. C’est terrible. Heureusement, ça me passe vite et je ne cogite pas dessus des heures. Je le lis, je m’agace en direct et j’oublie. Comme je ne peux rien y changer, je ne vais pas m’embrouiller l’esprit avec. C’est plutôt une force. Même si ça serait encore mieux de s’en foutre de base. Mais non, je dois savoir, je dois lire. Pour avoir des arguments pour les contrer. Mon passe-temps préféré : mettre les gens en face de leurs contradictions pour leur prouver que leurs schémas ne fonctionnent pas. Il faut arrêter de chercher un logique. Tout est absurde et c’est très bien comme ça.

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15h42

On ne se dispute pas. Avec le Chéri. Ça n’arrive pas. Est-ce que c’est normal ? Souvent, l’un ou l’autre va dire quelque chose (souvent moi) qui ne plait pas à l’autre (souvent le Chéri) et va se braquer. Lui comme moi, quand on se braque, on se tait et on se coupe. Soit physiquement (pour le Chéri) qui part de la pièce, voire de la maison pour aller marcher dehors s’aérer, soit mentalement (moi) en s’enfermant dans une bulle de silence. Puis au bout de quelques heures (trois au maximum et une heure au minimum), celui qui a mal pris la remarque redescend et explique à l’autre ce qu’il a mal pris. L’autre reformule sa pensée, car en général, c’est un problème de formulation (en vrai il est susceptible et me prête des intentions que je n’ai pas) et c’est bon, la crise est terminée. Il n’y a jamais de cris, jamais de longues diatribes avec des mots que l’on regrette. Jamais. Ça va faire 8 ans.

Même quand j’ai découvert qu’il fumait en cachette et que j’avais mis un petit mot bien passif/agressif dans son paquet de tabac, j’avais ruminé et décoléré de mon côté, pareil pour lui, et le soir quand je suis rentrée à la maison, on a pu en parler tranquillement.

Est-ce que c’est normal ? Ça me semble sain, à moi, comme fonctionnement, mais je ne sais pas trop… D’un autre côté, je ne vois pas l’intérêt de lui balancer à la figure ce qu’il peut me passer par la tête à ce moment-là tout comme je n’ai pas envie qu’il me dise les acidités qu’il doit penser à ce moment. Parce qu’on sait tous les deux taper là où ça fait mal. Alors mieux vaut qu’on s’abstienne. Les mots laissent des traces et quand on ne les pense pas, mieux vaut les garder pour nous. Parce qu’on regrettera d’avoir fait mal à l’autre inutilement. De briser quelque chose. De toute façon, ces piquants qui me traversent l’esprit, je ne peux pas les formuler à voix haute. Parce qu’une partie de moi, sait au moment où ils me viennent en tête, que je ne les pense pas. Du coup c’est inimaginable pour moi de les dire. Et je remercie le Chéri d’en faire autant. Si ça n’est pas constructif, ça ne sert à rien.

J’ai pas l’impression de garder de la rancœur ou autre… Du coup je me dis que ce fonctionnement, ça nous va, mais j’ai l’impression qu’on fait office d’extraterrestres à ne pas se disputer. On a des désaccords, rarement, mais on en discute calmement, une fois que les esprits se sont apaisés. Jamais à vif. On mûrit notre réflexion et on en parle après. Bah, au pire, si nous ça nous convient, c’est le principal. Chaque personne est différente et gère les choses différemment, donc c’est pareil pour les couples. Il y a une multitude de fonctionnements, le principal, c’est de trouver le sien et peu importe comment font les autres. Parfois faut savoir se faire confiance et ne pas trop regarder ce que font les autres.

Je regarde rarement comment font les autres de toute façon et quand je le fais, je me dis que ma façon de faire est mieux. Ça me rappelle une époque où j’ai vaguement envisagé de lire des livres de développement personnel. Très rapidement ça m’a gavé que quelqu’un pense savoir mieux que moi comment je devais faire pour m’épanouir et j’ai décidé que dans "développement personnel" il y avait "personnel" et que donc c’était à chacun de trouver son chemin. Et que ceux qui avaient besoin de ce genre de livre pour se construire étaient dans le faux et qu’ils n’avaient rien compris. Les mêmes ingrédients, mais dans différentes proportions, ça change la recette. C’est une réflexion individuelle qui ne peut se faire que seul. Ou à travers des discussions, mais personne ne peut se targuer d’avoir la recette qui peut s’appliquer à tout le monde. Je n’y crois pas. Ou alors il faut être parfaitement normé… Mais je n’y crois pas quand même.

Je me souviens avoir lu des extraits de "Les hommes viennent de Mars et les femmes de Vénus" ou je sais plus trop quoi et dès les premières pages je me suis dit que c’était un ramassis de merde et de clichés en tout genre. Ou alors je suis un mec. Et une femme. Parce que j’avais un peu tous les modes de fonctionnement. Ça dépend juste de la personne que j’ai en face de moi. Je m’adapte. J’expérimente. Je change. Je suis un caméléon. Je n’ai pas une façon de fonctionner mais plusieurs selon la situation, mon humeur, la personne en face, mes envies. Bref, c’est de la connerie tout ça. Juste des gens qui aiment s’entendre parler et qui ne peuvent s’empêcher de le partager avec les plus fragiles. C’est exactement un truc que je pourrais faire alors je ne sais pas trop ce que je leur reproche. De ne pas oser ? D’avoir la flemme de le faire ? D’avoir peur de franchir le cap et d’avoir moins de succès ? Je ne sais pas trop, mais je sais que je hais beaucoup de "gens" que je ne connais même pas. Enfin, c’est pas tellement de la haine. C’est trop fort la haine comparé à ce que je ressens. C’est plus un profond mépris. Teinté d’agressivité. Parce que j’ai un côté très animal dans mon mental qui me donne envie d’utiliser mes dents. Et mes ongles. Déchirer et griffer.

C’est marrant, parce que tout ça ressort quand j’écris alors qu’au quotidien, ce n’est pas si tangible que ça. C’est fréquent que je le ressente, mais ça part aussi vite que c’est venu. C’est juste que je suis tellement calme, tellement lisse, tellement plate (dans l’extériorisation de mes émotions hein, physiquement et mentalement, il n’y a rien de plat chez moi...) que je dois avoir besoin de ressortir de temps en temps cette agressivité masquée. D’un autre côté, je ne ressens pas le besoin de l’extérioriser différemment. Ça ne me dévore pas intérieurement après tout et personne n’en pâtit donc, à quoi bon ? Si ça me fait du bien de détester en mon for intérieur d’illustres inconnus et surtout les idéologies qu’ils diffusent, pourquoi pas ?

Du coup je déblatère pour rien. Si ça ne me dérange pas, c’est le principal. Je n’embête personne avec mes états d’âme, c’est tout bon. Et c’est écrit quelque part, donc je suis contente. La moi du Futur sera contente de voir que je suis encore en mesure de faire un petit travail d’introspection. Même si ça manque d’esprit critique à mon goût. J’ai plus l’impression de faire mon éloge. Un peu déviant, certes, mais un éloge tout de même.

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17h20

C’est bon, j’ai eu mon quart d’heure de papotage avec SarBoit, je pourrais partir à l’heure. Dans dix minutes du coup. Je vais pas pouvoir écrire grand-chose en dix minutes du coup je m’arrête là et je vais fouiner un peu dans les journaux, histoires de voir si ça me donne des idées de sujets pour demain.