Flemme de bosser
Je suis de rien sur le planning aujourd’hui et j’ai déjà fait tout ce que je pouvais faire. Donc j’ai la flemme de me chercher du travail et je m’ennuie un peu…
Pour le moment, ça va. J’ai de vague nausées, mais rien de comparables à normalement. Mais bon, pour les précédentes grossesses, il me semble que j’avais commencé à être un peu plus mal autour des 6-7sa. Donc j’ai au moins quelques jours devant moi de tranquillité.
Soso est un vrai pot de colle depuis qu’on est rentré de chez les parents, je ne sais pas trop si c’est sa peur de l’abandon qui se manifeste ou s’il sent que je suis enceinte. Peut-être un peu des deux… Quoiqu’il en soit, je passe des nuits un peu compliquées depuis deux jours. En plus je crois qu’il a mal aux dents donc ça fait vraiment beaucoup.
Youyou, quant à elle, est aussi fatigante et mignonne -paradoxalement- qu’à l’accoutumée. Elle est géniale cette petite. La pauvre. On attend d’elle qu’elle se comporte comme un enfant de 6 ans alors qu’elle vient à peine d’en avoir trois… Hier, elle a "perdu" son tour de cou à l’école. Moi je pense que c’est un parent qui lui a pris sans faire exprès en pensant que c’était celui de son enfant et le Chéri est persuadé qu’on lui a volé… Après, en soi, je ne vois pas l’intérêt de voler un tour de cou Kiabi, mais bon… Heureusement, j’avais ramené ce weekend un deuxième jeu de tour de cou+bonnet donc j’ai vite mis son nom et prénom à l’intérieur et ça devrait le faire. N’empêche que la prochaine fois, on arrivera dans les premiers, ne sait-on jamais… Et ça serait bien que le tour de cou réapparaisse sinon le Chéri va s’agacer vite fait contre "tous ces kasos". Ça doit être épuisant de tout prendre à cœur comme ça.
J’espère qu’on aura sa photo de classe avant les vacances, ça serait cool vu qu’on comptait en filer aux parents du Chéri aussi.
J’ai vraiment rien à écrire, c’est terrible.
Ah si ! Vite fait, je pose ça là. J’arrête pas d’entendre depuis que je suis maman des gens se plaindre du monde actuel, comme quoi les gens deviennent de pire en pire, que le monde va mal et blablabla. Moi, je suis persuadée que le monde est tout aussi pourri qu’avant, c’est juste que maintenant, Internet et les réseaux sociaux mettent particulièrement l’accent dessus et qu’on peut moins se voiler la face qu’avant. Mais le harcèlement à l’école, ça a toujours existé. Je me souviens très bien de quand j’ai déménagé avec le pauvre Dan qui était mis à l’écart par tout le monde depuis des années visiblement juste parce que ses parents étaient un peu limités. Il y avait des tas de rumeurs sur lui, sur le fait qu’il ne se lavait pas parce qu’il n’avait pas l’eau courante chez lui, que ses parents étaient incestueux et qu’il avait déjà tué des gens… Rien que ça quoi. Moi je me contentais d’être un peu sympa avec lui. J’ai jamais aimé suivre la masse alors j’ai toujours été une figure amicale pour les rebuts de la société. Pas que ce soit réellement que je voulais me montrer amicale, mais disons juste que je me sens obligée de moins les mépriser, surtout si la partie de moi pragmatique estime que leur traitement est injuste. Et il l’est, la plupart du temps…
Bref, pareil, au collège, je les entendais les rumeurs sur des filles qui, soit-disant, suçaient dans les toilettes à la récré. La stigmatisation des SEGPA. Les moqueries sur ceux qui ne rentraient pas dans le moule. J’ai aussi subi ma part en sixième avec mes cheveux. Sauf que moi, je ripostais. Avec fiel et sournoisement. Combien de poignets j’ai déchiquetés de mes ongles ? Je ne serais le dire. Mais ça les a tous calmé. Ça et le fait que je n’ai pas arrêté de lâcher mes cheveux jusqu’à ce que les remarques cessent. J’ai toujours eu une force de caractère, un esprit de contradiction et une volonté de ne pas me plier aux envies des autres que j’essaye de transmettre à mes enfants. L’esprit de groupe, c’est clairement pas un truc inscrit chez moi. Dans mes groupes d’amis, j’étais toujours à part. Je me mettais à part. Mes envies avant celle du groupe. L’égoïsme est une bonne chose. Mais pas dans l’abus, sinon ça rend imbuvable. J’ai jamais été imbuvable. Juste vaguement irritante. Parce que j’ai toujours le dernier mot.
Tout ça pour dire, que le monde a toujours été pourri, c’est pas pire qu’avant. C’est juste qu’avant on faisait moins gaffe, on était moins conscient. Mais suffit de s’intéresser aux faits divers pour voir que les histoires sordides, ça a toujours existé.
Du coup, j’ai pas tellement peur pour mes enfants. Faut juste leur apprendre à ne pas être naïf, à se méfier des autres un minimum, vérifier les infos qu’on nous donne et aimer la solitude. Puis un peu de judo pour arroser le tout et le tour est joué.
Quoiqu’il en soit, quand je vois Youyou interagir avec les autres enfants quand elle ne pense pas qu’un adulte observe la scène, je suis complètement rassurée. Elle sait se faire entendre et ne se laisse pas faire, tout en restant juste. C’est une maline ma fille, de toute façon. Quant à Soso, il a déjà un caractère bien trempé et une détermination à toute épreuve. Comme sa sœur. Quand ils ont une idée en tête, ils ne lâchent pas le morceau. C’est aussi épuisant que rassurant. Faudrait qu’ils soient comme ça, mais pas avec nous quoi… Mais bon, je préfère ça qu’avoir un enfant bien obéissant et qui se fait avoir par les autres tout au long de sa vie. L’égoïsme, c’est bien quand même…