La vie d'une Quiche

J'aime ma vie.

J’ai passé le weekend avec Bouh. Un weekend de quatre jours. C’était sympa. Mais ça aurait été mieux si elle était bien. Si elle allait bien. Depuis que je vais bien, depuis que je commence à m’aimer et à aimer ma vie, je me rends compte à quel point elle va mal. Et ça me dérange. Pas dans le sens où elle me gave, mais ça me fait de la peine pour elle qu’elle ne parvienne pas à prendre sa vie en main. Qu’elle ne parvienne pas à se motiver pour changer ce qui ne lui convient pas. Et je me sens inutile parce que je sais pas comment lui expliquer. Je n’ai pas de technique miracle qui pourrait l’aider à devenir celle qu’elle veut être. Et je ne peux même pas vraiment l’écouter parce qu’elle n’arrive pas à parler. Et quand elle essaye, j’ai la sale manie de ne pas vraiment l’écouter. Par exemple, quand elle me dit que ce n’est pas de sa faute si elle est comme ça mais que c’est à cause de ses parents, ça m’énerve. Parce que, certes, ses parents ont des défauts, mais ils ont essayé de faire de leur mieux pour l’élever correctement et en faire quelqu’un de bien. Et dans les grosses lignes, ils ont réussi. C’est juste elle qui est trop fragile et qui n’a pas tenu le choc… Bref, c’est facile de rejeter la faute sur les autres. Mais ça ne fait rien avancer. Là, elle a juste de la rancœur envers les deux personnes qui l’aiment le plus sincèrement du monde et ça ne sert à rien. Ca me tue qu’elle ne comprenne pas ça. Comme si c’était facile d’être parent. D’être un bon parent. Il n’y a pas de manuel, chacun fait comme il peut et eux avaient au moins la volonté de bien faire. Peut-être qu’ils s’y sont mal pris, je ne dis pas le contraire, mais c’est loin d’être facile d’être parent. C’est pour ça que depuis que j’ai compris ça, j’ai essayé d’arrêter de blâmer les miens.

Bref, j’aime énormément Bouh, mais je dois bien avouer que chaque moment passé avec elle est éprouvant. Notamment parce qu’on voit rarement les choses de la même façon. C’est dingue, je ne sais pas si j’ai - ou elle a - beaucoup changé ou pas, mais si avant je trouvais qu’on se ressemblait énormément mentalement, désormais, j’ai du mal à nous trouver des points communs. C’est peut-être la personne dans mon entourage dans laquelle je me retrouve le moins. Enfin, je me retrouve, mais je retrouve la moi d’il y a 3-4 ans quoi…

Je suis bien contente d’avoir évolué. Même si je ne suis pas forcément très fière de la façon dont ça s’est fait. J’aurais aimé pouvoir évoluer seule et non pas à travers mes nombreuses aventures. Mais bon, au final, le résultat et là. Et j’ai pas choppé de maladie bizarre et je ne suis pas non plus tombée enceinte donc je m’en tire remarquablement bien.

En tout cas, après ce weekend, force est de reconnaître que j’aurais pu difficilement demander mieux comme vie. Peut-être que mon avenir est toujours aussi incertain, mais je n’ai vraiment plus peur d’avancer. Pas avec mon Chéri à mes côtés. Pas avec la famille que j’ai. Pas avec ma mentalité nouvellement optimiste. Et je sais bien qu’il y aura d’autres moments de doute, d’autres moments de peur et de peine, mais je me sens prête à les aborder avec sérénité.

Et j’espère de tout cœur que Bouh y parviendra un jour aussi. Il faudrait vraiment qu’elle soit plus égoïste et arrête de se poser en victime. Parce que c’est trop facile, que ça fait plus mal qu’autre chose et que ça n’aide en rien. Mais bon, je peux pas lui dire ça comme ça, elle le prendrait mal… Pourtant, une bonne claque, parfois, ça fait du bien. Mais je ne suis pas forcément la bonne personne pour faire ça…