La vie d'une Quiche

J'veux retourner à cet été...

Je crois que l’été dernier va me manquer cette année… Non parce que, quitte à travailler, autant faire un boulot vraiment vraiment marrant. Parce que vraiment, être comptable à la CAF, ça déchire ! Je faisais une super collection de timbres pour la soeur du Chéri, je faisais des enquêtes tous les jours pour trouver à quelle personne je devais imputer les chèques qu’on recevait et puis plein d’autres trucs cool et vraiment utile pour la société. Alors que là, bon, ce que je fais, c’est utile, mais c’est déjà plus répétitif -surtout le dernier truc qu’on m’a demandé de faire...- et puis dans l’idéal faudrait tout détruire pour tout reconstruire. Mais j’ai pas le pouvoir de le faire. Donc ça me saoule et j’avance le plus lentement possible dessus… Mais le pire, c’est que quand je montre ce que j’ai fait, ils sont bluffés et me disent que j’avance vite. Ouais, ou pas. Soit ils sont très mauvais, soit je suis excellente. Je vois pas d’autres explications…

Enfin, je vais pas me plaindre. Je trouve ça marrant quand les gens sont bluffés par ce que je fais alors que je sais dans mon fort intérieur que je ne me donne jamais à plus de 25% dans le boulot que je fais. J’arrive à monter à 50% quand il n’y a pas beaucoup de temps. Mais c’est tout. Jamais plus. Et visiblement, c’est suffisant. Tant mieux. Il ne faut juste pas que je vise un boulot de commercial… Ou n’importe quel métier où on doit se donner à fond pour être payé correctement. Les salaires avec une part variable, c’est de la merde pour les glandeurs comme moi. Et puis, me connaissant, ça me pousserait à bosser plus et j’ai surtout pas envie de ça. Je sais comment je suis quand je mets en mode "compétition" et c’est pas joli à voir… Non parce que je suis le genre de personne à penser que ma fin justifie mes moyens donc voilà… Ouais, et je dis bien "ma fin justifie mes moyens" parce que c’est un proverbe que je n’applique qu’à moi. Quand ce sont les autres qui veulent le faire, je trouve ça méprisable. Enfin, le jour où j’arrêterai de juger les autres sur des trucs que je fais aussi n’est pas venu. C’est quand j’ai ce genre de pensées que, finalement, je me dis que je suis bien une triste humaine… Pour être moins humaine faudrait que je sois plus tranchée : soit en étant ultra altruiste, gentille, bienveillante et compagnie, soit en étant réellement méchante et en écrasant tout le monde. Le problème c’est qu’être trop gentille, c’est pas dans ma nature -et puis ça me saoule déjà quand j’essaye d’être gentille, d’ailleurs, je tiens jamais bien longtemps-, mais être ultra méchante, c’est pas moi non plus parce que, malheureusement, j’ai quand même un peu de compassion. Parfois. Et j’aime pas ça parce que j’aime pas compatir. Surtout pour des inconnus. Mes proches, c’est autre chose, ils ont le droit à un autre traitement.

Quelque part, je me dis que finalement, s’il y avait plus de gens comme moi, ça ne serait pas bien grave : on se mépriserait tous les uns les autres au plus profond de notre âme, mais en société, rien ne serait visible. Et comme je ne suis pas quelqu’un de violent (en dehors de mon esprit en tout cas) et bien il n’y aurait pas de problème. Par contre, pour évacuer tout ce mépris et cette haine, on ne ferait que du hard rock et on écrirait que des trucs bien glauques avec des meurtres sanglants totalement injustifiés. Bref, niveau hypocrisie, ça changerait pas grand-chose de notre monde actuel, mais il y aurait moins de violence. Par contre, niveau économie, faudrait se contenter du minimum parce que bon, avec des flemmards comme moi, on passerait plus de temps à rêvasser allongé dans l’herbe en regardant le ciel qu’à s’activer pour faire des trucs utiles. Peut-être que ça serait mieux quand même… En tout cas, c’est clair que moi, ça ne me dérangerait pas.

J’ai beau me dire que je ne supporterai pas une deuxième moi, finalement, je crois bien que je m’apprécierai bien plus que je ne peux le penser. Je me trouve géniale. Tant pis si ça sonne égocentrique, orgueilleux et prétentieux, mais c’est vrai que je m’adore. Parce que, concrètement, si je regarde de plus près mes amis, je les apprécie toujours parce qu’il y a un truc chez eux qui me fait penser à moi et ils m’agacent quand ils présentent des caractéristiques que je n’ai pas. En fait, je crois que je m’aime tellement que je me cherche constamment dans les gens qui m’entourent. Sûrement pour ça que j’adore ma soeur et le Chéri…

Ok. Je suis narcissique. Est-ce que c’est un scoop ? Pas vraiment, je le savais depuis très longtemps. Mais c’est marrant de constater que c’est toujours aussi vrai. Et puis, c’est pas de ma faute aussi, mon entourage n’a qu’à me faire comprendre que je ne suis pas si géniale et peut-être (je dis bien peut-être) que je me remettrais en question, mais là, quand je fais ma propre dithyrambe, on lève les yeux au ciel, un sourire amusé aux lèvres signifiant "elle recommence..." mais personne ne me contredit. Alors ouais, je me vante, mais j’ai de bonnes raisons de le faire. Purée, heureusement que c’est moi qui écrit ça sinon je me lyncherais…

Deux poids, deux mesures hein… Il ne faut surtout pas que je devienne prof…