Le bonheur
Parfois je lis des trucs et je me rends compte que, globalement, les gens ont une idée du bonheur assez différente. Enfin, pas de l’état du bonheur en lui-même, mais de ce qui conduit à cet état. Et c’est assez intéressant de voir la conception d’autres personnes à ce sujet. Mais très sincèrement, je les plains.
Pas dans un sens méchant -pour une fois-, mais leur conception a l’air tellement compliquée. Tellement "anti-naturel" à mes yeux. Je me dis que, j’ai bien de la chance d’avoir un cerveau comme le mien qui, finalement, simplifie tout. Pendant longtemps je me suis tracassée l’esprit avec des questions existentielles puis un beau jour, mon cerveau m’a dit "Ecoute, ma petite, maintenant, tu vas arrêter de déprimer bêtement à cause de tout ça, je vais te dire un truc : il n’y a pas de réponse. C’est à toi de vivre pour trouver la réponse, mais crois-moi, tu ne l’auras pas maintenant. Si tu arrives à le découvrir avant ta mort, ça sera déjà pas mal. Donc maintenant, tu arrêtes tes conneries et vis ! Bordel !". Bon, grosso modo, c’était un truc du genre. Et je me suis rendue compte que, mon cerveau, n’était pas du tout con en fait…
Et du coup, c’est pas tellement que j’ai totalement arrêté de penser à toutes ces questions, de temps en temps, j’y réfléchi, mais de façon plus sereine. J’ai arrêté de me dire que si je ne trouvais pas de réponse, j’allais sûrement mourir dans d’atroces souffrances. Et depuis, je vais beaucoup mieux. Je relativise.
Par contre, je me rends compte que ma conception du bonheur est beaucoup centrée sur moi-même. Certes, de temps j’essaye de faire plaisir aux gens, de leur donner du temps, même si ça me fait un peu chier. Mais concrètement, je dois faire ça deux-trois fois dans l’année. Pas plus. Je n’aime pas du tout me forcer à faire les choses. Le moindre effort désagréable est perçu par mon cerveau comme un pas dans le sens inverse du bonheur. En fait, mon bonheur est étroitement lié à mon plaisir. Paraît que c’est mal. Il n’empêche que du coup, c’est plutôt simple d’être heureux : suffit de faire ce que l’on aime. Et ça, c’est une conception que je suis en mesure d’accepter. Faire des sacrifices, aller contre sa nature, je ne vois pas l’intérêt. Pour être heureux, mieux vaut tendre vers l’animal que vers l’humain.
L’humain est malheureux par essence. Parce qu’être humain, ça craint. Typiquement, l’humain est un être qui se croit intelligent. Il se croit l’être, mais d’un autre côté, on n’arrive pas vraiment à mettre une définition claire et simple de ce qu’est l’intelligence. Ou alors certains définissent ça par "L’intelligence c’est ce qui sépare l’animal de l’humain". Stupide. Ça ne veut rien dire. Bref, je disais, l’humain se croit intelligent, mais il a des preuves chaque jour que, finalement, il ne comprend rien. Et là, on va me sortir les trucs du genre "progrès scientifique", "progrès médical", "progrès technique". Ouais enfin, la plupart du temps, c’est du gros hasard et ensuite on cherche une explication à ce gros hasard. Et là plupart du temps c’est vrai, sauf quelques fois. Alors on a inventé un proverbe du genre "l’exception qui confirme la règle". Ouais. Ou pas en fait. Bref. Les humains sont cons, pas si cons que ça, enfin, ils sont plutôt doués d’une certaine façon, c’est quand même le seul animal qui a dû se trouver une place sur la Terre en faisant en sorte que l’environnement s’adapte à ses besoins et ça, c’est plutôt fort. Mais en dehors de ça, l’humain est stupide.
Au moins, les animaux, ils ont un besoin, ils l’assouvissent et point final, ils sont contents. Simple, clair et radical. J’essaye de tendre vers ça. Même si je garde quand même certains trucs que m’ont inculqué la société et mon éducation. Par exemple, à mes yeux, faire du mal sciemment c’est mal. Et tuer aussi. Après, pour le reste, franchement, c’est en fonction de mes envies.