La vie d'une Quiche

Panini

Envie du jour : des paninis comme ceux que je mangeais en DUT avec Olivia. Cette période m’avait tellement gavé, parue longue et inintéressante, mais avec le recul, je ne garde que les souvenirs sympa j’ai l’impression. Dont les paninis et les pizzas. Les souvenirs sympas concernent souvent la bouffe avec moi… Je pense que j’ai sincèrement un vrai problème dans ma relation avec la nourriture, mais ce n’est pas suffisamment problématique pour que je me penche dessus. En plus le Chéri a un rapport tout aussi douteux que moi avec la bouffe donc il n’y en a pas un pour rattraper l’autre. Et quand on voit comment nos enfants se comportent quand il y a de la nourriture en jeu, je crois que le problème va perdurer un petit moment… Déjà, ils ne mangent que du fait maison eux, c’est un bon début. Et on favorise les fruits pour les petits grignotages donc bon, vaut mieux ça que les 5 kinders que je m’enfilais à 7 ans…

Bref, hier c’était la reprise de l’école pour Youyou et du boulot pour moi. Ça ne m’avait pas manqué… Clairement, si je pouvais avoir mon salaire sans bosser, je le ferai. Ma vie sociale réduite aux interactions que j’ai avec ma famille de base et la famille que j’ai créée me suffit plus qu’amplement. Et puis je pourrais toujours voir Koala ou Reine ou Bouh quand ça me chanterait. Je pourrais même les voir plus souvent sans la contrainte du travail… En fait, c’est le boulot qui m’empêche d’avoir une vie sociale plus large que la famille en y réfléchissant bien. Mes collègues ? Je le dis et redis, je pourrais m’en passer sans soucis. Si on me proposait là tout de suite de garder mon salaire à vie mais que je devais partir du bureau dans l’immédiat sans dire au revoir et sans plus jamais adresser la parole à mes collègues, mais je signe direct ! Pourtant, dans mon service, je dois être celle qui a les meilleures relations avec chacun. Facile d’avoir de bonnes relations quand on s’en fout des gens. Une bonne dose d’hypocrisie, de fausse empathie et le tour est joué, je me mets tout le monde dans la poche. Après, c’est pas que je les déteste, juste, j’en ai rien à faire d’eux.

Pour Youyou ça s’est plutôt bien passé. Même si elle s’est endormie super tard dimanche soir parce qu’elle cogitait. Il a fallu que je lui dise toutes les choses amusantes qu’elle avait apprises à l’école et qu’elle avait des amis qui l’attendaient avec impatience pour jouer avec elle pour qu’elle daigne s’endormir. Ce qui n’a pas empêché un réveil difficile. Mais finalement, la séparation s’est bien passée et pour la première fois, elle est retournée à l’école le midi avec un réel entrain. Peut-être que la promesse de la sortie au parc n’y était pas étrangère ? Je demanderai au Chéri comment ça s’est passé aujourd’hui.

En tout cas, ça m’a fait sourire hier soir de la voir se faire tenir la main par un petit garçon de sa classe. Le fameux petit garçon qui l’avait poussé en début d’année et qui visiblement lui pique parfois ses lunettes pour l’embêter. Il a l’air d’avoir compris que ce n’était pas la meilleure stratégie pour se rapprocher d’une petite fille, mais ma Youyou n’est pas rancunière de toute évidence et elle aime aussi beaucoup ce petit Eden. Le Chéri ça le fait marrer un peu jaune, mais bon. Moi je sais comment j’étais à cet âge alors que ma fille suive mes traces, ça ne m’étonne pas. Mais forcément, pour lui qui a commencé à remarquer l’existence des filles à l’adolescence, c’est plus difficile à entendre.

Soso lui ne marche toujours pas, ne parle toujours pas, mais qu’est-ce qu’il simule bien ! Dès que sa sœur l’embête/le colle de trop/lui prend un jouet il se met à hurler en boucle "Aïe" pour qu’on intervienne. Du coup, maintenant, même avec les adultes il le fait, genre quand on veut lui changer la couche et qu’il n’est pas décidé. Et puis il sait aussi très bien se faire comprendre. Pour avoir un biberon par exemple, il va dans la cuisine, tire le marche-pied de sa soeur et essaye de l’escalader pour attraper sa boite de lait, le tout en criant des "Da da !" (l’un des rares mot de sa langue visiblement) en pointant du doigt ce qu’il veut (c’est-à-dire la boite de lait, la bouteille d’eau et le biberon) et si ce n’est pas assez clair pour nous, il va chercher n’importe quel objet ressemblant à un verre et fait semblant de boire en pointant la cuisine du doigt. Et il ne s’arrête que quand il a obtenu ce qu’il veut. Pareil quand il est fatigué : il se couche sur le tapis, se redresse et pointe l’escalier du doigt en disant ce qui ressemble vaguement à "dodo". Quand il veut sortir il va chercher ses chaussures et tape sur sa tête pour nous rappeler de lui mettre un bonnet, bref, il ne parle pas mais à énormément de choses à dire. Et il remue constamment. Pire que sa sœur. De toute façon, on l’a emmené au parc intérieur pas loin de chez mes parents ce weekend et il a réussi à faire le parcours des petits sans aide. Je suis obligée de le mettre à la babygym quand il aura deux ans. Clairement.

Anlias a l’air de bien se développer. Enfin, je crois vu que je n’ai pas eu d’échos, pas fait de DPNI et que ma sage-femme n’écoute même pas le cœur au doppler… Je regrette un peu mon choix de sage-femme, mais trop la flemme de changer. De tout façon, je vais faire un double suivi avec le gynéco de la clinique, ça sera mieux. J’avais un meilleur ressenti avec lui. Et puis il a une machine pour faire des échos… C’est un plus non négligeable… Le truc sympa, c’est que je commence à bien ressentir les coups donc même si ça ne rassure pas sur d’éventuels problèmes, je me dis au moins qu’il y a bien quelque chose de vivant là-dedans… Allez, en ce mois de ramadan on va souhaiter un bébé en bonne santé comme ses frangins pour compléter notre jolie famille de timbrés. Bon, je ne fais pas le ramadan, surtout enceinte, mais Maman le fait -et Sa' aussi peut-être- donc je me greffe sur leur ramadan on va dire… Si je peux souhaiter des trucs moi, ça me va !

Intérieurement, je me dis que ça va, que tout va bien. Mais il y a quand même une minime part de moi qui me souffle pernicieusement des "on ne sait jamais..." et ça me gave. Alors que, concrètement, tant qu’on n’a pas notre bébé entre nos bras, on ne peut jamais être sûr de quoi que ce soit. Mais voilà, le fait que cette grossesse se passe plus sereinement au niveau médical me perturbe un peu. Après, la chance que j’ai c’est que j’ai déjà 2 enfants, donc j’ai pas trop le temps de ressasser. Sauf au boulot… Vraiment une sale invention le boulot. Le peu de problème que j’ai est uniquement lié au boulot. C’est dingue quand même. En fait, sans boulot, je serai la plus épanouie du monde… Enfin, sans boulot mais avec l’argent qui va avec, bien évidemment… En tout cas, une chose est sûre, mes enfants ne grandiront en se disant qu’avoir un boulot est le but de leur existence. C’est plus une contrainte avec laquelle il faut composer…

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Commande passée à 12h50 et je ne l’ai reçu qu’à 13h44 en sachant que je dois reprendre le boulot à 13h45… Je suis dégoûtée de ne pas avoir pu savourer tranquillement mes paninis dans la voiture. Au lieu de ça, il va falloir que je mange discrètement dans le bureau. Trop cool… Ca m’apprendra à commander tiens.

Encore un des nombreux inconvénients du travail : je ne commande jamais quand je suis chez moi. Ou alors, un bon compromis : je ne fais que du télétravail. Vivement le 14 juin que je sois en congé mat. En plus ça me fait partir un jeudi. Royal. Seul inconvénient : je ne verrai pas SarBoit pour mon départ. C’est le seul petit désagrément. Mais franchement, c’est pas bien grave. A moi les 9 mois de tranquillité ! Alors certes, je risque d’être enceinte jusqu’au cou pendant les grosses chaleurs, ensuite je devrais jongler avec 3 enfants, mais avec le recours du Chéri, des parents (surtout Maman, on ne va pas se leurrer) et de Sa, ça ne me semble pas si compliqué que ça. Moi, je devrais juste allaiter. C’est tout. Je suis clairement chanceuse. Je m’en rends bien compte et je remercie le Destin de m’avoir donné un entourage si génial et aidant.

Sa' se dit finalement qu’elle quitterait bien sa ville étudiante pour venir dans notre ville pas très attractive juste histoire de se rapprocher et éviter les allers-retours des weekends. J’avoue que quand elle m’a dit ça, je devais être au moins aussi heureuse que Maman. Ma Sa, c’est ma petite sœur, mais c’est aussi et surtout ma confidente et ma meilleure amie. Mes enfants l’aiment au moins autant que moi je l’aime et elle aime mes enfants comme si c’était les siens. A tel point que parfois, quand Youyou lui parle, elle l’appelle Maman au lieu de Tata. Je sais que ça lui fait plaisir de voir qu’elle l’aime à ce point et j’en suis toute aussi heureuse.

Ça me fait bizarre quand je vois que des gens sont jaloux des relations que peuvent avoir leurs enfants avec les membres de leur propre famille parce que j’ai beau être possessive, là ça ne me dérange mais alors paaaaaas du tout. Même quand ils râlent parce qu’ils veulent rester avec Tata ou Mamie ou je ne sais quoi, ça m’arrange même. Peut-être parce que je les ai allaité pendant de nombreux mois et qu’ils dorment avec moi quasi tous les soirs alors ça me fait du bien quand ils se décrochent un peu. Probablement. Je suis plus que confiante dans le lien que j’ai créé avec eux alors les voir trouver des figures de confiance dans les personnes en qui j’ai également confiance, ça me fait plaisir. Ou alors j’ai un ego démesuré et je sais que, malgré tout, ils me choisiraient s’ils devaient vraiment faire un choix. Choix que je ne leur demanderai jamais de faire, trop besoin de temps juste pour moi.

D’ailleurs, pendant mes congés, entre la visite aux parents du Chéri, le rangement, la réorganisation et le nettoyage de la maison, j’ai trouvé le temps de me remettre aux Sims au plus grand bonheur de Youyou. Comme quoi, c’est vraiment le travail le problème. Je vais écrire un thèse là-dessus… J’ai découvert que j’étais super motivée et pleine d’entrain quand je ne bosse pas. J’ai bien fait de profiter de cette énergie insoupçonnée pour faire ce qu’il y avait à faire parce que j’ai repris le boulot hier et je sens déjà une vague de flemme m’envahir. Travailler me vide de mes forces et de mon enthousiasme… Je déteste bosser. Vivement le 15 juin, vraiment. Et après j’aurais plus qu’à attendre la retraite vu que, normalement, c’est le dernier bébé. Même si le Chéri est de plus en plus ouvert à un 4ème. Moi le quatrième, en soi, ça ne me dérange pas, mais la quatrième grossesse, j’ai beaucoup plus de mal à l’envisager. Je hais le premier trimestre. Vraiment. Presque autant que le boulot, c’est dire… Mais j’aime voir mes enfants grandir et s’épanouir et interagir. Ça, c’est le côté vraiment cool. Après, je ne vais pas non plus faire 12 gosses parce que j’aime les voir jouer ensemble hein. Mon corps ne le supportera pas. Et mon porte-monnaie non plus… Déjà qu’à l’adolescence on risque de douiller, ils ont plutôt intérêt à faire le même type d’études que moi et squatter dans la famille… J’étais vraiment cool comme enfant moi n’empêche. Je suis celle qui a dû coûter le moins cher aux parents. Les deux autres sont des gouffres financiers. Entre les voitures, les logements, les abonnements internet et les courses, ils coûtent cher. Moi j’ai juste coûté 5000.00€ (voiture+achat maison), un abonnement portable à 11€ (que mon gentil papa continuera de me payer jusqu’à sa retraite), quelques courses par-ci par-là et c’est tout. Ils en ont de la chance avec moi quand même.

Bon, je m’arrête là.

J’ai faim, mes paninis me font de l’oeil mais j’attends que PK sorte du bureau pour en manger. Et bizarrement aujourd’hui il décide de ne pas aller se balader dans les couloirs. Trop injuste. Le boulot, c’est de la merde franchement.