La vie d'une Quiche

Seedi'd sap

10h10

Non, vraiment, c’est terrible quand même d’avoir à ce point la flemme de bosser… Mais c’est sûrement qu’il n’y a pas assez de travail à mon goût. Parce qu’il n’y a pas de retard… C’est ça le pire. Et les autres ne sont pas débordés pour autant donc c’est pas qu’une impression : il n’y a pas grand-chose à faire. Je me souviens au début quand on me disait de bosser moins vite sinon j’allais m’ennuyer… En fait, je bosse toujours aussi vite, mais je me réserve du coup du temps à côté. Pour venir ici.

En vrai, faudrait que je commence à bosser sur mon livre. Il faut que je me replonge dedans pour m’y remettre. J’espère que ça me parlera toujours. Je dois changer de titre. Ça ne me convient plus. Je ne sais plus si j’en étais satisfaite à l’époque ou si j’avais juste mis ça pour que ça ne me bloque pas et que je puisse enchaîner en me disant que je pourrais toujours trouver quelque chose de plus pertinent. Je ne sais plus.

Déjà, première étape, le Chéri a mis le nécessaire sur son pc, faudrait qu’il fasse le mien et comme ça je pourrais regarder ça tranquillement. Et faut que je fasse du tri sur mon disque dur externe… Il voulait ouvrir un dossier de photo pour montrer à Youyou sa maman plus jeune, sauf que les premières photos étaient...Un peu dénudées on va dire… C’était l’époque où j’avais besoin de me prendre en photo (voir en vidéo) à poil ou en sous-vêtements pour constater mon potentiel sex-appeal. Et force est de constater que franchement, avec le recul, je comprends les mecs qui me tournaient autour… Mais bon, faut que je vire tout ça. J’ai pas envie qu’on m’accuse d’avoir de la pédopornographie de moi-même… Les plus vieilles photos doivent dater de mes 16 ans, quand j’ai eu mon premier pc portable. Le truc qui m’a sauvé, c’est qu’il n’y avait pas tous les réseaux sociaux à cette époque, donc je n’ai pas pu exposer mes photos. Tant mieux. J’avais vraiment pas besoin de ça… Bref, faut que je fasse du tri.

Ce matin je me matais vite fait, et j’ai toujours du potentiel. Vraiment. Faut juste que je perde un peu de poids et que je raffermisse mon ventre. Et quelques squats pour que l’arrondi de mes fesses soit mieux dessiné. Mais en vrai, j’ai de la chance. Des formes là où il faut, faut juste modeler un peu tout ça…

Et pour ça, il faut que j’ai une certaine discipline… C’est dommage, parce que cette discipline, c’est quand même plus simple de l’avoir quand je suis enceinte. Enceinte, je veux que mon bébé ait le meilleur donc je mange super bien. Bon, sauf le Coca qui était la seule chose qui m’aidait avec les nausées. Et même, j’en ai bu qu’un mois, dès qu’on est parti en confinement chez mes parents, j’ai arrêté. Mais sinon, j’ai jamais mangé autant de fruits que quand j’étais enceinte. Tu m’étonnes que minimoi en raffole.

Ma mère, quand elle était enceinte de moi, elle buvait tout le temps du lait au chocolat, alors qu’en temps normal elle n’est pas fan du tout. Et moi j’adore le lait au chocolat. Je suis la seule des trois à aimer ça d’ailleurs. Parfois, quand j’y pense, je me demande si c’est parce qu’elle en buvait enceinte que j’aime ça ou si parce que la personne que j’allais devenir aimerait ça qu’elle en buvait. Le plus logique c’est que c’est parce qu’elle en buvait que j’aime ça, mais vu que, de base, elle n’aime pas ça, pourquoi en avoir soudainement envie.. ? Les hormones. Certes. Elles ont bon dos les hormones. Les miennes ne m’ont jamais autant fichu la paix que quand j’étais enceinte donc bon, pour moi ça n’explique pas tout. Mais bon, j’aime trop l’irrationnel. Ceci explique probablement cela.

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11h44

Du coup je cogite à mon tour. J’espère que ça va pour le Chéri. J’imagine même pas ce que ça doit être de réaliser qu’on ne se sent pas à sa place dans sa propre famille. Parce que certes, il en a construit une nouvelle, mais pour l’instant, c’est tout récent comparé au temps qu’il a passé dans sa première famille. 27 ans. Il en a bientôt 33. 6 ans ça fait quand peu face à 27 ans. Encore 21 ans pour faire le poids.

De toute façon, c’est vrai que physiquement, mon Chéri est le seul a avoir pris de sa mère. C’est le plus grand de sa famille, et de loin du haut de son mètre quatre-vingt neuf, alors que son frère qui est le deuxième plus grand fait quasiment la même taille que moi (1m76-78), il est châtain là où les autres sont bruns et il n’a pas de lunettes. Et c’est le seul a avoir fait des études, même s’il ne les a jamais finalisées. Avec le recul, je comprends tout à fait pourquoi il n’est jamais allé au bout. Avec un père qui passe son temps à te dire que tu n’es pas capable, ça ne donne même plus envie de faire des efforts.

En vrai, il est adorable mon Chéri. A sa place, en ayant grandi comme j’ai grandi, si mes parents me rabaissaient comme ça, je n’irai sûrement pas les voir une fois par mois… En fait, je comprends mieux aussi pourquoi il s’éclipse si vite après le repas : s’il ne reste pas trop longtemps à table, il y a moins de risque pour que la discussion prenne une tournure qui ne lui plaît pas. Et moi ça me gave un peu parce que bon, ils sont sympas, mais on n’a pas les mêmes centres d’intérêts donc je m’ennuie quand même assez vite. Mais il se préserve et je le comprends. C’est juste qu’avant mininous, je pouvais m’éclipser avec lui, maintenant, je me sens un peu coupable de les et la priver de moments ensemble alors je reste le plus possible. Mais maintenant qu’elle grandit, je peux aussi m’éclipser dans la chambre et la laisser vagabonder entre les deux pièces.

Par contre, je surveille les paroles. Hors de question qu’ils détruisent la confiance que ma fille peut avoir en elle. J’ai toujours du mal avec les "abrutie" qui sortent trop facilement de la bouche du père du Chéri. C’est pour rire, certes, mais ce n’est pas drôle quand c’est dit à un enfant qui n’a aucun second degré. Même adulte quand c’est répété ça devient pesant, alors enfant… J’appréhende les moments où ils voudront la prendre en vacances avec eux… Autant chez mes parents il n’y a pas de soucis, parce que chez mes parents, les mots qui sortent sont "génie", "intelligente", "maline", "avancée" et tout un tas de synonymes mélioratifs.

Alors oui, ce n’est probablement pas objectif, mais je m’en fous. L’objectivité n’est pas nécessaire pour apporter un maximum de confiance en soi à un bébé. Et je préfère qu’elle entende ces mots-là plutôt que des "abrutie". Heureusement que ma belle-mère prend sa défense, même si pas assez vivement à mon goût. J’imagine qu’elle ne l’a pas assez fait pour ses propres enfants et qu’elle se rattrape.

Alors que ma mère, elle, a toujours été une lionne pour nous protéger et prendre notre défense, même face à notre père. Quand ses mots dépassaient les limites, et le reprenait directement, en face de nous. Il y a des choses que personne n’a le droit de dire de nous, même pas notre père. Je veux être pareille. La mère qui défend avec hargne ses enfants contre n’importe qui, et qui ne se tait pas pour les défendre, peu importe la personne en face. Je dois en prendre de la graine. J’ai trop tendance à me mordre l’intérieur de la joue quand le père du Chéri sort ses "abrutie". Je ne dois pas. Il faut que ma P’tite Hippo comprenne que personne n’a le droit de lui dire ça. Même pour rire. Parce que ce n’est pas drôle.

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13h35

Je suis allée manger entre temps, que je pense pas plus tard avoir bossé. Je bosse 5 minutes toutes les heures. Et j’ai malgré ça finit d’identifier l’extrait de compte que je devais faire… Si j’étais payée à la tâche, je serai bien plus efficace. Mais vu que ça n’est pas le cas, je me contenterai d’en faire une. C’est déjà pas mal…

J’ai aussi parlé avec Cloche. Je l’aime bien Cloche, mais elle ne parle pas assez à mon goût. On sent qu’elle aussi, dans un groupe d’amies, c’était la troisième. Moi parce qu’après Do', j’ai toujours eu du mal à me plonger réellement dans mes amitiés. Je restais à la surface, la copine plutôt que l’amie, ça m’allait très bien. Do' était et sera à jamais celle qui a été un jour ma meilleure amie (en dehors du cercle familiale). Aucune autre fille n’a pu prendre sa place. Et heureusement, j’avais une vision de l’amitié assez possessive… J’aurais voulu qu’elle ne soit qu’à moi, mais elle ne l’a jamais été. Heureusement pour elle, j’ai déménagé. Je crains avoir été toxique plus petite…

Bref, c’est pas ce que je voulais dire. Avec Do', je me voyais comme faisant partie d’un binôme. Elle et moi. Puis les autres après. Mais après ça, c’était souvent plus Bet' et Jul' et moi. Puis Mo' et Rac' et moi. Puis Eil' et Mar' puis moi. Puis Aud' et Lau' et moi. Puis Mimi et Linou et moi. Bref, après j’ai arrêté. Première année de lycée. J’ai compris que l’amitié ce n’était pas pour moi. Enfin, il ne fallait pas que je sois un membre permanent parce que j’avais la flemme. La flemme de m’investir. La flemme d’être présente. Et puis je n’étais obsédée que par deux trucs à cette époque : ne pas trop décevoir les parents et perdre cette foutue virginité. D’ailleurs, mes deux obsessions n’étaient pas tellement conciliables. Mais avant la fin du lycée, j’ai réussi à obtenir les deux. Comme quoi…

Et du coup, Cloche doit être un peu comme moi, mais de nature (enfin, j’imagine, je ne l’ai pas tellement vu en dehors du boulot). Elle n’aime pas être au centre de l’attention, alors elle se met avec des personnes qui brillent plus qu’elle pour passer inaperçu. Du coup, elle écoute bien, mais voilà, si tu n’as rien à dire, c’est compliqué.

Moi je ne suis plus tellement un troisième membre. Je suis plus un membre bonus. Celui dont on se passe sans soucis, mais qui fait plaisir quand il est là. Enfin, quand il est là de son plein gré, si j’ai pas le choix de ma présence, je suis plutôt chiante. J’aime pas qu’on force mes interactions sociales… Parce qu’avec le temps, j’ai appris à parler et plus seulement à écouter. Parce que j’ai des choses à dire. Et peut-être que ce n’est pas super intéressant, mais ça n’est pas pire que ce qu’on peut me raconter à moi. Donc voilà. Je suis légitime.

Rien à voir. Dans la voiture, pendant que je me motivais à revenir, je me parlais toute seule et ça m’a rappelé que j’étais totalement atteinte. Ça m’arrive de temps en temps et ça nous fait bien marrer moi et Moi, et je me dis que ça doit arriver à tout le monde, grosso modo. Sauf que moi je me dis que je m’aime. Je sais pas si c’est normal ou pas, mais en vrai ça me fait du bien. Comme Moi dit, si je ne me dis pas moi-même que je m’aime, c’est triste. Ouais, Moi n’a pas plus de répartie que moi. Logique.

Toujours sans aucune transition : ce soir je dois faire les courses. Le Chéri a oublié son manteau chez ses parents du coup il a pas trop la motiv' d’y aller, et moi, ça me donnera l’occasion de mettre un peu d’essence dans ma voiture. Il faut que je résiste au saucisson… Chez les parents du Chéri, il y en avait, il était trop bon. D’habitude j’en mange qu’un bout dans le weekend, là j’ai craqué. Heureusement que ce n’était pas chez mes parents (du saucisson chez mes parents, une éternité qu’ils en prennent plus !) sinon je l’aurais englouti en moins de deux et je leur aurais demandé d’en racheter. J’ai envie de craquer, mais je dois résister. Certes ce n’est pas sucré, mais mieux vaut manger une gaufre qu’un saucisson entier, c’est une certitude… Faut que je pense à toutes les cochonneries qu’il y a dedans.

Et puis il faut que j’apprenne a avoir une certaine rigueur. J’aime pas me contraindre, mais là il faut. Il faut que je me prouve que j’en suis capable. C’est même pas comme si je mourrais de faim. Mais mon estomac doit être trop distendu. J’ai constamment envie de manger. Du coup là je bois pour essayer de remplir le trou. C’est ce que je disais hier au Chéri : je ne supporte pas avoir faim. J’aime quand mon estomac est bien rempli et qu’il n’y a plus aucune place. Pas quand j’abuse et que j’étire un peu plus les bords de mon estomac, mais quand il est rempli à la perfection. J’aime la sensation de satiété. Je n’aime pas quand je me dis "J’aurais pu manger un peu plus." Je n’aime pas le vide en fait. Et le Chéri est comme moi. Du coup, pour se motiver à faire attention, c’est compliqué.

La seule chose qui nous aide, c’est notre flemme. Hier il a eu la flemme d’aller faire les courses, alors on a regardé ce qu’on avait dans le congélo (vu que notre frigo est constamment vide, franchement, il fait de la peine...) et on avait des filets de poisson panés et plein de légumes. Mais on a aussi des pommes de terre mutantes du mois de septembre à terminer avant que les racines envahissent notre appart, donc il voulait faire une purée avec. Sauf que, il ne restait que cinq petites patates (genre 150g en tout), donc à peine la quantité qu’il faudrait pour Youyou. Du coup il a sorti du congelo ma tentative de julienne de légumes et, contre toute attente, c’était bon. Même s’il a abusé sur les épices vu qu’il ne sale pas. Mais c’était bon, même si mininous n’a pas trop apprécié de se faire piquer la langue. Du coup, on mange sain quand on a la flemme… Logique.

Donc ce soir, quand j’irai faire les courses, je ne passe pas dans le rayon chocolat, ni à côté du truc de saucissons… Ou alors si, mais je n’en prends pas. Si je ne veux pas perdre toute estime de moi, je ne dois pas en prendre. On va dire que j’ai le droit d’en manger que chez les autres. Interdiction d’en acheter ou d’en faire acheter à mes parents. D’façon, comme c’est du porc, Maman ne sera pas ultra chaude pour en acheter. Et puis si j’en parle pas, elle ne pourra pas être tentée de me faire plaisir.

C’est dingue d’être à ce point obsédée par de la bouffe. Pendant un moment, c’était les beignets fourrés à la framboise et les flapjacks aux fruits rouges. Puis les donuts. Puis les chouquettes. Et les beignets fourrés au chocolat. Et à chaque fois j’ai dû me forcer à m’arrêter. Parce que je ne me lasse pas. Par contre, maintenant quand je reteste tout ça, une fois me suffit. Sauf pour mes flapjacks aux fruits rouges. Ceux que j’achetais en Angleterre et qui me donnaient presque un orgasme à chaque bouchée. Ceux-là, j’ai dû m’arrêter de force parce qu’ils ont arrêtés d’en faire. Le jour où je retourne à Londres, si j’en vois, je crois que j’en pleurerai de bonheur. Sérieusement, ce truc m’a apporté tellement de réconfort… D’un autre côté, j’ai envie de garder ce souvenir intact, la sensation aussi intense qu’elle pouvait l’être. Ça serait dommage d’être déçue…

En effet, j’ai un sérieux problème avec la bouffe. Je le sais, mais bon, je ne suis pas motivée à changer ça. Mon centre du plaisir doit être relié étroitement à la bouffe. C’est impressionnant quand même… Mais c’est vrai que, souvent, mes meilleures souvenirs sont liés à une musique et/ou un truc à manger. Genre, ma première sortie scolaire où je dormais sans Papa et Maman, c’était la banane flambée au chocolat. Bon, en vrai, j’ai pas de musique associée pour ça.

Et les odeurs aussi ! Certaines odeurs m’excitent complètement, c’est impressionnant. Genre les buanderies. Dans ma famille en Angleterre, ils en avaient une, juste à côté de ma chambre et dedans il y avait des toilettes et un lavabo. Les nuits, je pouvais y passer des dizaines de minutes juste pour l’odeur du linge propre et du renfermé. C’est comme les odeurs de parkings sous-terrains. Je kiffe à un point… Quand je racontais ça à l’époque à des mecs, ça faisait naître de drôles de fantasmes chez eux. Moi j’aime juste cette odeur. Mais c’est vrai qu’y ajouter du sexe, ça peut être intéressant. Enfin, ça sera dans une autre vie, là j’ai laissé passer l’opportunité et ça me va comme ça. Toutes les expériences ne sont pas bonnes à faire. En tout cas, pas dans ma vie actuelle. Je ne sais pas si j’en aurais d’autres, mais je tiens à ce que celle-ci ait une certaine logique. Des plans chelous dans des endroits bizarres n’en font plus partie.

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15h34

J’ai bossé quand même un peu entre temps. Pas beaucoup, mais suffisamment pour terminer ce que j’ai à faire.

C’est marrant d’avoir si peu de choses à dire sur mon boulot, mes collègues. Pourtant j’y passe au moins 7h48 par jour, mais pourtant, à la fin de chaque journée de boulot, j’ai l’impression que la journée commence réellement quand je passe le pas de ma porte. Tout ce qu’il y a avant est vain. Mes journées sont sacrément courtes…

Je sais pas, ils ne sont pas si terribles que ça pourtant, mes collègues. Même s’ils me saoulent assez régulièrement. Mais des journées comme aujourd’hui, je me dis, qu’en vrai, ça va. Mais malgré ça, j’ai la certitude que je serais mieux chez moi. J’ai pas d’atomes crochus avec eux. Je ne passe pas de moments mémorables. Ils n’ont pas d’importance dans ma vie. Sauf 'Vie. 'Vie c’était ma maman du travail, ma copine plus vieille que moi et j’adorais lui parler, j’adorais qu’elle me raconte sa vie et tous les petits soucis qui lui arrivaient. 'Vie, j’étais pas toujours d’accord avec elle, mais je l’aimais. Elle est partie à la retraite. Et loin de mes yeux, loin de mes prises de nouvelles. C’est pour ça que je suis une mauvaise amie. J’ai trop souvent la flemme. Mais maintenant que 'Vie est partie, les autres je m’en fous. Cloche je l’aime bien, mais depuis l’arrivée de IG, on a un peu perdu notre petite alchimie déjà un peu fragile. Elle est sympa, mais il lui manque la spontanéité que je recherche chez les gens qui m’entourent. Je ne dis pas qu’elle est dans le calcul, mais elle est trop réservée et du coup, tout avec elle a l’air emprunté. J’sais pas. Il manque un truc en tout cas.

Donc voilà, je passe plein de temps au travail, mais rien ne me donne l’envie de venir. Les seuls avantages de ce boulot sont les congés, la flexibilité des horaires, les chèques vacances, la participation du CSE, la mutuelle et les 14 mois de salaire. Ça fait beaucoup en vrai, mais niveau relationnel, c’est pas trop ça. C’est plus trop ça depuis le départ de 'Vie. Elle me manque.

Mais du coup, quand je me relis et que je vois la quasi inexistence de mes collègues à travers mes écrits, je me dis que c’est quand même sacrément triste. Je gâche réellement 7h48 de ma vie avec des gens qui m’indiffèrent. C’est même pas tant que je ne les aime pas, même s’ils me saoulent tous à un moment ou un autre, certains plus souvent que d’autres, mais ils n’ont pas la moindre importance. J’avoue que j’imaginais ma vie professionnelle différemment d’un point de vue relationnel. L’avantage, c’est que ça n’empiète pas sur ma vie privée. Et ça, c’est une bonne chose.

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16h37

Ya JP de l’informatique qui est passé dans le bureau et on a un peu parlé avec LB, du covid, des hommes quand ils sont malades, de qui cuisine dans le couple et du vaccin. C’était sympa. Il est sympa JP. J’aurais préféré l’avoir lui comme collègue, plutôt que PK. Il y aurait une bonne ambiance.

Enfin… D’façon, en vrai, si j’avais voulu travailler avec des gens cool, j’aurais vraiment dû m’orienter vers l’informatique. Mais j’avais pas pris le bon crochet dès le départ, et en vrai, je crois que j’aurais eu la flemme. L’informatique en entreprise, ça demande beaucoup de relationnel, et mes capacités sont assez réduites. J’aime pas parler à des gens que je connais pas. Surtout, qu’en général, ils ont des problèmes bidons. Suffit de voir, quand mes collègues veulent faire appel à l’informatique, je demande à voir et cinq fois sur six (si si, j’ai des stats), je règle le problème. Ils ne font juste pas d’effort.

Bon, 7h28 au compteur, je vais pouvoir rentrer chez moi ! Ah non, d’abord course et ensuite je rentre… Ce soir c’est pizza je crois. Ou soupe. L’écart entre les deux possibilités est saisissant…

Bref, je file.

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PS : Merci a Ania pour l’idée d’écrire plusieurs fois sur le même article, j’y avais jamais pensé, c’est vraiment pas con.